Le PCHR est consterné par le rôle joué par les douaniers européens au poste frontière de Rafah, lesquels contribuent à imposer une punition collective à l’encontre de la population civile.
Le PCHR appelle ces agents européens à respecter les droits de la population de la Bande de Gaza pour traverser le poste frontière. Le PCHR appelle ces agents européens à revenir sans délai au poste-frontière afin qu’il soit réouvert à la circulation.
Le PCHR est consterné par la position adoptée par ces agents de l’Union Européenne (UE) à la frontière internationale de Rafah entre la Bande de Gaza et l’Egypte. Cette position s’aligne sur l’attitude israélienne consistant à imposer une punition collective à la population de la Bande de Gaza en lui interdisant de pouvoir entrer ou sortir du territoire. Le PCHR craint que leur rôle n’amène à une aggravation des violations des droits des civils Palestiniens, et spécialement de leurs droits à la libre circulation en dehors de la Bande de Gaza.
Le PCHR appelle les agents européens à revenir immédiatement au poste de Rafah et à en assurer la réouverture pour les Palestiniens voulant voyager à l’extérieur et pour les milliers d’autres habitants de la Bande de Gaza voulant rentrer chez eux. Le PCHR appelle l’UE à ne pas se comporter comme une des parties impliquées dans des actions de représailles ou punitions collectives contre la population civile. Ces actions sont de sérieuses violations de la Loi Humanitaire Internationale, et spécialement de la Quatrième Convention de Genève.
Il faut noter que l’accord sur les frontières signé entre l’Autorité Nationale Palestinienne (ANP) et israël le 15 novembre 2005 avec une médiation américaine stipule qu’à partir du 25 novembre 2005 les Palestiniens et les agents européens [douaniers] sont responsables de l’ouverture et de la gestion du poste frontière de Rafah. Des images prises par caméra sont envoyées en temps réel à partir de toutes les pièces du poste frontière de Rafah vers le poste frontière de Karm Abu Salem. Un officier Palestinien et un officier Israélien regardent les images transmises. Au moment de la signature de l’accord, le PCHR avait fait part de son inquiétude du fait que l’accord consistait à pérenniser le contrôle israélien sur les mouvements des habitants de la Bande de Gaza.
Le 25 novembre 2005, les agents de l’UE commencèrent à remplir leur mission au poste frontière de Rafah en coordination avec les agents Palestiniens. La gestion du point de passage se passait sans problème significatif. Néanmoins les agents européens se retirèrent du poste frontière de Rafah ou n’y arrivèrent pas à plusieurs reprises suite à des soit-disantes alertes pour leur sécurité lancées par Israël. Il a été cependant prouvé que ces alertes étaient sans fondements et les douaniers reprenaient alors leur travail sans être soumis à aucune forme de menace.
Les informations dont dispose le PCHR indiquent que le poste frontière de Rafah est maintenant bouclé depuis le 25 juin 2006, date de l’opération militaire conduite par le Résistance Palestinienne [contre un poste militaire israélien] à la frontière israélo-égyptienne au sud-est de Rafah. L’opération militaire s’était terminée par la mort de deux soldats israéliens, la capture d’un troisième soldat et la mort de deux combattants Palestiniens. Le bouclage du poste-frontière de Rafah a créé une situation catastrophique sur le plan humanitaire pour des milliers de Palestiniens bloqués du côté égyptien et pour des centaines de voyageurs bloqués du côté palestinien. Cinq patients, 2 femmes et 3 enfants, sont décédés suite à la détérioration de leurs état de santé, dans l’impossibilité qu’ils étaient de rentrer dans la Bande de Gaza ou d’accéder à un traitement adéquat à l’extérieur.
On relève que près de 7000 voyageurs Palestiniens sont obligés d’attendre en Egypte, dont 400 au terminal de sortie du côté égyptien au poste de Rafah. Cinq cents Palestiniens avaient pu revenir à Gaza dans des circonstances exceptionnelles lorsqu’une section du mur frontalier a été renversé le 14 juillet 2006. Près de 6000 voyageurs ont aussi pu rentrer le 18 juillet 2006 lorsque les israéliens ont autorisé temporairement la réouverture du poste frontière mais uniquement pour ceux qui voulaient rentrer.
Des milliers de Palestiniens souffrent aujourd’hui du bouclage de ce poste fontière. Près de 15 000 d’entre eux en attendent la réouverture, dont des centaines de familles vivant à l’extérieur de la Bande de Gaza et venues faire des visites. Ils risquent de perdrent leurs visas de résidence dans les pays où ils vivent et travaillent. De plus, des centaines de patients attendent la réouverture du poste de Rafah pour accéder à des traitements médicaux dans les hôpitaux égyptiens et qui ne peuvent être fournis dans la Bande de Gaza.
Des centaines d’étudiants récemment diplômés du secondaire et qui veulent poursuivre leurs études à l’étranger attendent également la réouverture de la frontière. Le travail des organismes gouvernementaux et des organisations de la société civile est affecté par la fermeture, et spécialement pour les activiés nécessitant des coordinations avec l’extérieur.
Des milliers d’habitants de la Bande de Gaza qui étaient en voyage à l’extérieur avant le bouclage sont maintenant obligés d’attendre dans d’autres pays la réouverture de la frontière, et spécialement à partir de l’Egypte.
Le PCHR condamne la position adoptée par les agents de l’Union Européenne au poste frontière de Rafah. Le PCHR appelle ces agents à revenir immédiatement assurer leur mission au poste frontière de façon à aider à résoudre les problèmes humanitaires dûs au bouclage. Le PCHR appelle ces agents européens à faire pression sur Israël pour autoriser une réouverture immédiate de la frontière de Rafah.
Le PCHR appelle les douaniers de l’UE à ne plus contribuer à la punition collective appliquée contre les civils Palestiniens et qui revient à transformer la Bande de Gaza en une gigantesque prison pour 1,5 million de Palestiniens.
Palestinian Centre for Human Rights - Gaza
Site Internet : http://www.pchrgaza.org
3 août 2006 - Vous pouvez consulter ce communiqué à :
http://www.pchrgaza.org/files/Press...
Traduction : Claude Zurbach