La radio a donné des nouvelles des différents prisonniers les plus connus, et principalement de Bilal Kayid qui est entré ce samedi dans son 46e jour de grève de la faim.
Il a débuté cette grève après avoir été placé en détention administrative - une politique israélienne qui permet de placer des Palestiniens en détention, sans inculpation ni procès - le jour même où il devait être libéré après avoir purgé une peine de 14 ans.
La radio a déclaré que Kayid continue de refuser toute alimentation, et qu’il continuera sa grève jusqu’à ce que sa détention administrative soit révoquée. Selon certaines sources, il était dans un état de santé très problématique et il a perdu plus de 30 kgs.
Selon le Centre des Études des Prisonniers Palestiniens (SPAC), la santé de Kayid s’est considérablement détériorée, et il aurait perdu près de 90% de sa capacité à parler. Il éprouve également des symptômes de surdité.
Le Centre a déclaré dans un communiqué que Kayid a été placé dans le centre médical Barzilai à Ashkelon [Palestine de 1948] et qu’il est resté des jours entiers menotté à son lit malgré son état.
En outre, des problèmes de santé plus anciens dont il a souffert durant sa détention longue de 14 ans dans les geôles israéliennes, suite à la négligence médicale et aux mauvais traitements, sont maintenant aggravés par sa grève de la faim.
Pendant ce temps, dans la prison d’Ofer les frères Mohammed et Mahmoud Balboul, qui ont été kidnappés au début de juin à peine deux mois après que leur jeune sœur âgée de 14 ans ait été arrêtée pour une prétendue possession d’un couteau alors qu’elle voulait traverser un barrage militaire à Jérusalem, ont poursuivi leur grève de la faim pour leur 25e jour, malgré les abus et les agressions répétées de la part des soldats israéliens, toujours selon la radio al-Asra.
Ibrahim al-Araj, un avocat pour le Comité Palestinien des Affaires des Prisonniers, a déclaré que la condition physique des deux frères avait empiré et que ceux-ci ont commencé à montrer des signes très graves d’épuisement et de fatigue avec de sévères maux de tête et de l’arthrite.
Al-Araj a rappelé que les deux frères, qui ont chacun perdu plus de 20 kilos, ont continué à refuser de prendre des vitamines ou de subir des contrôles médicaux, et que l’administration pénitentiaire israélienne (IPS) a privé Mahmoud des courtes pauses auxquelles il avait droit dans la journée dans la cour de la prison.
Pour sa part, Issa Qaraqe, le responsable du Comité Palestinien des Affaires des Prisonniers a exhorté les groupes de défense des droits de l’homme à intervenir dans le cas des frères Balboul et à faire pression sur Israël pour que les deux frères soient placés dans un l’hôpital.
Qaraqe a souligné dans un communiqué que dans différentes prisons israéliennes, près de 100 prisonniers palestiniens ont entamé des grèves de la faim de solidarité avec Bilal Kayid et les frères Balboul.
Certains des participants à ce mouvement, comme Ayyad Hreimi et Malik al-Qadi, ont poursuivi leur grève de la faim pour le sixième jour, tandis que d’autres grévistes solidaires ont atteint leur 15e jour de grève.
Qaraqe a également noté que, avec plusieurs autres prisonniers, le dirigeant du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) Ahmad al-Saadat, va lancer une grève de la faim ce dimanche en soutien à Kayid, détenu en 2002 pour son implication présumée dans les Brigades Abu Ali Mustafa, la branche armée du FPLP.
Riyad al-Ashqar, porte-parole du SPAC , a ajouté que l’IPS a tenté de stopper de force la solidarité et le soutien entre les prisonniers de la faim, en usant de la violence contre les prisonniers, par des raids dans les cellules, la confiscation des effets personnels, les transferts répétés des prisonniers, imposition d’amendes, le bouclage des sections dans les prisons, et en empêchant les prisonniers de recevoir des visites.
La décision prise par l’IPS ce vendredi d’interdire Ma’an TV à l’intérieur des prisons israéliennes, a été très critiquée, beaucoup disant que la décision a été prise pour couper les prisonniers palestiniens du monde extérieur et les priver d’un de leurs droits.
Al-Ashqar a appelé à un soutien accru au niveau national et international pour les grévistes de la faim, afin de faire pression sur Israël pour qu’il réponde à leurs demandes et mette fin à la politique de détention administrative.
Des groupes de défense des droits de l’homme ont affirmé que la politique de détention administrative d’Israël est utilisée comme une tentative de perturber les processus politiques palestiniens, en ciblant notamment les responsables politiques palestiniens, les militants et les journalistes.
Bien que les autorités israéliennes affirment que la dissimulation de preuves au cours de la détention administrative est essentielle pour les problèmes de sécurité de l’État, les groupes de défense des droits de l’homme expliquent de leur côté que cette politique permet aux autorités israéliennes d’incarcérer les Palestiniens sans limite de temps, et sans devoir montrer la moindre preuve qui pourrait justifier leur détention.
Israël considère que la majorité des partis politiques palestiniens sont des « organisations terroristes » [de résistance]. En conséquence, la plupart des Palestiniens qui participent à la vie politique dans les territoires palestiniens occupés risquent de se retrouver emprisonnés par les autorités israéliennes d’occupation.
Selon Addameer, il y a actuellement 7000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 715 sont détenus dans le cadre de la politique israélienne de la détention administrative.
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31 juillet 2016 - Ma’an News - Traduction : Info-Palestine.eu