Dans un rapport publié le lendemain de son assassinat à Jérusalem, en septembre 1948, le diplomate avait écrit :
« Ce serait offenser les principes élémentaires que d’empêcher ces innocentes victimes du conflit de retourner à leur foyer, alors que les immigrants juifs affluent en Palestine et de plus menacent de façon permanente de remplacer les réfugiés arabes enracinés dans cette terre depuis des siècles. »
Il critique « le pillage sioniste à grande échelle et la destruction de villages sans nécessité militaire apparente. »
Plus de 66 ans après, ce droit au rapatriement est toujours dénié. Les gouvernements arabes et l’Occident ne semblent pas s’en soucier. Pire, les réfugiés à Gaza et en Syrie ont été victimes d’attaques brutales ces dernières années.
Dans beaucoup de cas, ils ont été forcés de fuir une fois de plus. Parfois ils grimpent dans des bateaux pleins à craquer pour des périples en Méditerranée qui peuvent les conduire à la mort.
Ma propre expérience est le lot commun d’innombrables autres Palestiniens.
Jusqu’en 1948, ma famille vivait à Nazareth. Elle a été expulsée de force pendant la Nakba, le nettoyage ethnique qui s’est déroulé cette année de la création de Israël.
Nous ne sommes plus en sécurité à Yarmouk
Ma famille trouvé refuge à Yarmouk, un camp à Damas. Pour moi, Yarmouk a été un chez moi loin de chez moi. Jeune militant, j’étais impressionné par la force du sentiment de faire partie d’une communauté. Depuis 2004, j’ai travaillé à différents projets pour les réfugiés, non seulement palestiniens mais aussi libanais et irakiens.
Quand le soulèvement contre le régime de Bashar al-Assad a commencé, en 2011, les Palestiniens de Yarmouk ont essayé de rester neutres. Mais notre neutralité ne nous a pas protégés, ni d’Assad, ni des rebelles. Naguère Yarmouk était la capitale de la diaspora palestinienne en Syrie. Aujourd’hui, le camp a été détruit.
En novembre 2012 j’ai quitté la Syrie, le harcèlement continuel par les activistes du régime compromettant ma sécurité. J’ai décidé d’aller au Liban où j’avais construit un solide réseau de contacts. Là-bas j’ai fait prolonger mon permis de séjour aussi souvent que possible.
"Nous ne pouvons pas vous faire confiance"
Vivant à Beyrouth, j’ai tenté d’obtenir des visas pour un certain nombre de pays. Mes demandes ont été refusées sur base de mon statut de réfugié venant de Syrie. En juin 2013 j’ai demandé un visa pour le Royaume-Uni, afin de suivre à l’Université d’Oxford une session de cours d’été centrée sur l’émigration forcée.
Je voulais parfaire mes connaissances sur les sujets de l’émigration et des réfugiés dans le cadre de mon expérience directe. Alors que ma candidature avait été bien reçue par Oxford et qu’un donateur avait généreusement accepté de payer mon inscription, les autorités britanniques m’ont refusé. Une lettre précisait : « Nous ne nous fions pas à vos intentions ».
J’ai eu plus de chance avec la Suède. L’an dernier j’ai pu obtenir un visa pour assister à un « programme de visite pour les jeunes dirigeants » géré par l’Institut suédois.
Mais j’ai aussi reçu de mauvaises nouvelles alors que j’étais en Suède. J’ai appris que le Liban empêchait les réfugiés palestiniens de Syrie d’entrer sur son territoire. Je ne pouvais donc pas retourner à Beyrouth.
Malgré tout je peux dire que j’ai eu de la chance. Je me trouve en Suède et j’ai la possibilité d’étudier, de travailler, et de voyager dans l’UE. Les dizaines de milliers de Palestiniens qui ont fui la Syrie pour aller au Liban sont confrontés à une situation tellement pire.
Entre-temps Mahmoud Abbas, le chef de l’AP, a renoncé au droit au retour des Palestiniens. Il semble plus intéressé à avoir sa photo parmi les dirigeants du monde à Paris qu’à défendre les droits de son peuple.
Abbas ne représente aucunement les Palestiniens ordinaires. Pour nous, le droit au retour est une question centrale. Elle le restera - jusqu’à ce que ce droit des plus fondamentaux aura été réalisé.
Nael Bitarie est un militant palestinien de Syrie qui vit actuellement à Malmö en Suède comme coordinateur humanitaire indépendant.
Il a été cofondateur de Sawa, groupe d’Aide au Développement basé au Liban et conseiller auprès de la Jafra Foundation en Syrie.
Personne ne dérogera aux droits de Palestiniens, déclare la députée Khalida Jarrar
La députée palestinienne Khalida Jarrar a critiqué l’initiative arabe de paix comme « dangereuse pour la cause palestinienne », soulignant que personne n’a le droit de faire renoncer le peuple palestinien à ses droits nationaux et fondamentaux.
Khalida Jarrar, membre du politburo de Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a déclaré que l’initiative arabe de paix prive les réfugiés Palestiniens de leur droit à revenir chez eux, sur les terres dont ils ont été exilés pendant la guerre de 1948.
Elle a insisté sur le fait que le peuple palestinien en lutte n’acceptera jamais une telle initiative ni quoi que ce soit qui laisse insatisfaite leur aspiration à la libération et au retour.
« Nous sommes convaincus qu’il est difficile pour tout dirigeant d’imposer une décision qui serait incompatible avec la vision de tout son peuple, donc ce qui est nécessaire, c’est une position forte stoppant toute forme de négociation avec l’ennemi avant de continuer à aller à l’ONU avec ses institutions, afin de remplacer le parrainage étatsunien par un patronage international » a-t-elle dit.
La députée a souligné que l’Autorité palestinienne à Ramallah a deux options : soit s’éloigner de son peuple qui rejette tout projet de colonie, soit rejoindre son combat populaire pour la libération et l’indépendance.
15 janvier 2015 - Vous pouvez consulter ces articles à :
http://electronicintifada.net/conte...
http://www.qassam.ps/news-9038-MP_J...
Traduction : Info-Palestine - AMM