La police et le ministère des Télécommunications d’Israël ont coupé les émissions de la station radio Kol Hashalom ce samedi 19 novembre, les qualifiant d’émissions pirates. Les opérateurs de Kol Hashalom affirment que leurs bureaux, situés sur (le territoire de) l’Autorité palestinienne, ne sont pas soumis à la loi israélienne mais à la loi palestinienne et que, par conséquent, le ministère de la Communication n’a aucune autorité pour les fermer.
Kol Hashalom émet depuis sept années depuis Jérusalem-Est et utilise un équipement de retransmission radio qui se trouve à Ramallah, avec une licence d’exploitation du ministère palestinien de la Communication. La station a été créée (2004) par des militants pacifistes israéliens et palestiniens, agissant en commun.
La station a voulu remplacer la légendaire station radio Kol Hashalom, gérée par Abbie Nathan, mais une légère différence dans l’orthographe a été voulue pour différencier les deux. L’orthographe de la station d’origine se traduit en anglais par « The Voice of Peace » - « La Voix de la Paix », et celle de la nouvelle station se traduit par « The Whole Peace » - « Toute la paix ».
Selon les opérateurs de la station, sur toutes ces questions d’émissions, il ne leur a jamais été demandé de les arrêter ni d’obtenir la licence israélienne. La première intervention de la sorte a été reçue le 4 novembre, leur demandait d’arrêter les émissions, prétendant que leur exploitation était illégale. La station a contesté ces accusations et demandé un délai pour préparer sa réponse.
Le directeur de la station et ancien député du parti Meretz, Mossi Raz, a été convoqué au siège de la police pour interrogatoire concernant cette affaire le jeudi (17 novembre). Pendant que Raz était interrogé et mis en examen, on a exigé de lui qu’il ordonne la fin des émissions, sinon il serait renvoyé devant un juge et la police ferait une descente dans les bureaux de la station.
Raz a fait comprendre clairement à ceux qui l’interrogeaient qu’il n’avait pas l’intention de diffuser dans l’illégalité et il a donné les instructions, par téléphone, pour arrêter les émissions jusqu’à nouvel ordre. Les dirigeants de la station devaient saisir les tribunaux dans les jours suivants afin de faire annuler la décision du ministère des Télécommunications.
Raz est certain que la décision de fermeture de la station fait partie d’une attaque générale contre les organisations de gauche. La station fournissait une plate-forme aux organisations de gauche qui tombent maintenant sous le coup d’une nouvelle loi réduisant leur financement de l’étranger.
« Bien sûr, c’est une attaque qui n’est pas dirigée uniquement contre nous. Si quelqu’un arrive à conclure que ce n’est pas légal, après sept ans d’émissions, alors il y a différentes façons de procéder » dit Raz.
Le ministère des Télécommunications a répondu, disant, « Le Ministère a procédé à des activités de contrôle radio en coopération avec la police israélienne contre une station radio pirate, tout comme il l’aurait fait contre n’importe quelle autre station illégale. »
Le député du Likoud, Danny Danon, avait saisi récemment le procureur général, lui demandant de fermer la station, affirmant qu’il s’agissait d’émissions d’incitation (contre Israël).
Samedi soir, 19 novembre, il annonçait : « Fermer la station était faire ?uvre de justice. Le contenu (diffusé) par la station était inacceptable et le fait qu’il s’agissait d’émissions pirates a permis à la police d’Israël de fermer la station. »
19 novembre 2011 - Ha’aretz - traduction : Info-Palestine