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Coalition des Femmes pour la Paix, rapport 2006

lundi 5 mars 2007 - 16h:29

CFP

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2006 : une année prodigieuse en activités pour la Coalition des Femmes pour la Paix. Voici leur rappport à partir des évènements marquants de l’année.

A tous nos Amis,

2006 a été une année prodigieuse en activités pour la Coalition des Femmes pour la Paix. Nous espérons maintenant que 2007 n’exigera pas autant d’efforts aussi extraordinaires pour la paix et la justice. Mais, juste au cas où, vous trouverez ci-dessous des informations sur la manière de soutenir notre travail.

Avec nos remerciements de notre part à tous,

Gila.


COALITION DES FEMMES POUR LA PAIX
RAPPORT ANNUEL 2006

2006 fut encore une année très agitée : la disparition subite de Sharon, l’élection du Hamas, la guerre du Liban, les bombardements de Gaza...

A la C.F.P., nous avons répondu à ces évènements dramatiques, tout en poursuivant notre stratégie de main tendue envers les Israéliens qui ne partagent pas notre point de vue. Cela aura été une année d’activité non-stop pour une paix juste. Voici notre rapport d’informations sur quelques évènements marquants.

Militantisme anti-guerre

Pendant le mois qu’a duré la guerre du Liban, la CFP a tout organisé pour mettre fin à la guerre et s’embarquer dans des négociations pour la paix. Bien que d’autres groupes aient été actifs également, la Coalition a réussi à rassembler et faire descendre dans la rue un très grand nombre d’habitants, elle a aussi fait paraître dans les médias toute une série de réponses aux points de vue militaristes dominants.

De petites manifestations se sont déroulées quotidiennement dans les rues d’Haïfa malgré les coups de feu. Tous les samedis soirs, nous avons organisé une manifestation dans les rues de Tel Aviv, l’une d’entre elles consistant en un défilé impressionnant de femmes vêtues de noir.

Nous avons également demandé le soutien de notre réseau international et des groupes de 90 villes dans le monde entier ont répondu par des actions solidaires.

La Coalition a écrit et distribué des milliers de tracts expliquant pourquoi cette guerre était une erreur et nous avons imprimé des autocollants qui rimaient (en hébreu) : "les enfants de Beyrouth et de Haïfa veulent tous vivre", insistant sur notre soutien aux civils des deux côtés.

Au début, nos opinions étaient totalement absentes des médias hébreux (il fallait être aveugle pour ne pas s’en apercevoir), médias dominés par les généraux et les militaires, mais le groupe des médias de la Coalition a travaillé très dur et, au bout de quelque temps, nos lettres au rédacteur et nos articles d’opinion dans les pages éditoriales se sont faits plus visibles.

Effectivement, les femmes opposées à la guerre ont pu se faire entendre et leurs opinions ont même été soulignées par moments. Lorsque le consensus pour la guerre a vraiment commencé à s’effriter, les actions de la Coalition ont donné la possibilité d’exprimer ce désaccord.

Campagne pour lever le siège de Gaza

A l’automne, quand une grave crise humanitaire à Gaza a éclaté suite aux sanctions internationales et aux bombardements incessants d’Israël, la CFP a lancé une campagne internationale d’un mois : "Gaza, stop au siège, stop à la guerre !"

Nous avons été rejoints par 17 autres organisations israéliennes et 107 groupes dans le monde entier, et ensemble nous avons procédé à toute une série d’actions et de manifestations (théâtre de rue, convois jusqu’à la frontière de Gaza, veillées à la bougie...) culminant dans des actions de masse le 2 décembre sur toute la planète.

Nous nous sommes toujours efforcés d’informer le public quant à la situation catastrophique de Gaza et à cet effet nous avons organisé des conférences publiques et un congrès, distribué des tracts d’informations et des autocollants, collé des affiches remarquables conçues par David Tartakover, le dessinateur politique israélien le plus en vue. Une pétition "Gaza : stop au siège, stop à la guerre !" a recueilli 8 000 signatures au niveau international et a été remise aux ambassades en Israël et à l’étranger.

Jusqu’à cette campagne, aucune voix suffisamment importante ne s’était élevée pour contester les sanctions. Notre campagne a rompu le mur de silence et a mis à l’ordre du jour international la question de la contre-productivité et de l’immoralité de ces mesures. Quoique les sanctions n’aient pas été levées, Israël a quand même facilité le passage des denrées à Gaza et nos efforts continuent.

Autres activités de soutien

- "Faites taire les canons, commencez les négociations !" :

Avant même notre campagne spéciale pour Gaza, nous nous sommes engagés dans un certain nombre d’actions pour attirer l’attention sur l’augmentation dramatique des tueries à Gaza suite aux bombardements israéliens. Ces actions ont consisté en des manifestations et des veillées tout au long du printemps et en un ralliement de masse en juin pour marquer l’anniversaire de l’occupation de 1967. Nous avons également fait insérer une grande page publicitaire dans Ha’aretz pour laquelle 8 autres organisations nous ont rejoints, exigeant du gouvernement de "faire taire les canons et de commencer les négociations".

- "Planter des arbres, construire des ponts" :

La Coalition, avec 9 autres organisations, a parrainé la plantation d’arbres dans un village palestinien pour fêter les vacances juives de Tu B’shvat, un moment où la tradition veut que l’on plante des arbres. Nous avons aussi continué notre projet d’émancipation dans la région de Salfit, où les femmes israéliennes et palestiniennes échangent des cours d’hébreu et d’arabe. Cette activité est très utile par elle-même et construit aussi des fondations pour mener des activités politiques communes.

- "Arrêtez le mur !" :

La Coalition a maintenu sa participation actuelle aux manifestations hebdomadaires de Bil’in. Nous avons également co-financé une grande conférence internationale à Bil’in sur le thème de la résistance non-violente, organisée en commun avec le Comité Populaire de Bil’in et d’autres mouvements pour la paix.

- "Votez pour la paix !" :

Les élections ont fait partie de nos activités pendant les trois premiers mois de 2006, puisque les femmes de la Coalition ont présenté nos exigences de paix et d’égalité au cours de meetings avec les candidats de tous les autres partis. Des affiches, qui avaient été conçues pour l’élection précédente et où l’on pouvait lire le texte "votez pour la paix", avaient été collées sur des panneaux d’affichage dans tout Israël.

- La main tendue aux Israéliens

Les femmes israéliennes russophones :

Les immigrants de langue russe représentent plus de 20% de la population israélienne et les médias de langue russe en Israël font souvent état d’opinions racistes, extrémistes et anti-arabes. En 2006, la Coalition des Femmes pour la Paix a prolongé et étendu la programmation et la promotion de points de vue plus démocratiques au sein de cette communauté :

De grands séminaires de week-ends ont été régulièrement organisés à Jérusalem et à Nazareth, proposant des conférences et des groupes de discussion sur les évènements récents. Des ateliers hebdomadaires ont eu lieu dans la région d’Haïfa pour explorer la relation entre le personnel et le politique. Nous avons organisé (en russe) des visites "dans le réel" le long du mur de séparation et dans les villes arabes d’Israël, ce qui fut pour la plupart la première rencontre avec la société arabe.

La Coalition a constitué un groupe de théâtre en russe, en se servant de la dramaturgie pour jeter un regard sur les problèmes actuels : la troupe a même écrit et joué une pièce, suivie d’un débat passionné avec le public. La Coalition a également parrainé la représentation d’une pièce russe évoquant les problèmes qui surgissent lorsqu’une femme juive ukrainienne épouse un israélien palestinien, ce qui n’est pas aussi rare que cela. S’ensuivit là aussi une vive discussion.

De nombreux russophones en Israël utilisent l’Internet comme principale source d’informations, aussi la Coalition a-t-elle lancé http://www.perspektiva.co.il, site Internet en russe destiné à apporter nouvelles et traductions d’articles sur toute une série de problèmes en matière de politique, d’environnement, de féminisme...

La Coalition, avec son "Projet des Médias", a permis également de former les femmes russophones pour travailler avec les médias, de façon à accroître leur confiance en elles pendant les entrevues et pour améliorer leurs aptitudes à se présenter. Grâce à cette formation et au travail d’émancipation dans les séminaires et les ateliers, on a pu constater un nombre de plus en plus important de voix progressistes dans les médias de langue russe.

Il en a résulté l’émergence d’une nouvelle voix progressiste en russe, et de nombreuses femmes russophones ont commencé à prendre part à d’autres activités de la Coalition et à d’autres organisations membres.

Restructuration de la sécurité

Cette campagne a pour but d’élargir la compréhension de ce qu’est la sécurité en Israël pour y inclure tous les aspects de la "sécurité humaine", une société qui s’occupe de ses pauvres, qui réduit la violence, qui protège ses ressources naturelles et co-existe en paix avec ses voisins. En fait cette campagne cherche à faire comprendre que "la paix est le meilleur moyen de promouvoir la sécurité".

La "Conférence annuelle Herzliya" qui se tient en Israël est dominée par des gens puissants dans les milieux de la politique, des affaires et de l’armée. La Coalition, associée à Isha L’Isha, a organisé une conférence alternative sur le thème : "la sécurité, pour qui ?" au cours de laquelle les femmes débattent d’une quantité de sujets qui, à notre avis, devraient faire partie du discours sur la sécurité : l’éducation, la pauvreté, la santé, la traite des femmes, la minorité arabe en Israël et le conflit israélo-palestinien. Cette conférence est une occasion de présenter le fait que tous ces problèmes font partie de la sécurité et qu’ils exigent un rôle dans la prise de décisions dans le domaine des affaires étrangères, aujourd’hui dominé par l’armée. Cette conférence, en janvier, a beaucoup attiré l’attention des médias.

Des articles écrits par les femmes de la Coalition sur "Qu’est-ce que la sécurité ?" ont été distribués dans de très nombreux endroits, attirant ainsi fortement l’attention des médias sur notre point de vue quant à la sécurité. La guerre du Liban nous a donné aussi l’occasion de demander publiquement si cette guerre améliorait notre sécurité ou si elle la mettait à mal. Nous avons exprimé des positions concernant la relation entre la sécurité et d’autres problèmes, à savoir l’économie, les agressions sexuelles, le désengagement, la militarisation etc... Nous avons ensuite fait une synthèse de ces articles dans une analyse globale que nous avons présentée aux hommes politiques et autres décideurs, surtout pendant la campagne électorale en début d’année.

Visites dans le monde réel :

Ces visites ont pour but d’attirer les gens qui n’ont jamais vu les maux de l’occupation, le mur de séparation, les postes de contrôles... et créent les conditions qui vont permettre aux participants de revenir sur leurs convictions précédentes. Ces visites sont conduites en hébreu ou en russe et attirent une quantité de gens très divers provenant de tous les horizons politiques. Elles ont attiré l’attention du monde entier comme politique réussie de la main tendue et ont été présentées lors de conférences internationales en Israël et à l’étranger.

Ce programme sera prolongé en 2007 et fera partie de notre campagne sur la restructuration de la sécurité, ce qui nous permettra de montrer le lien entre tous les problèmes : politique, économique et droits humains fondamentaux et sociaux.

Sensibilisation et information du public :

La Coalition a organisé des rencontres d’information du public sur des thèmes qui nous tiennent à c ?ur et dont voici les plus importants :

  • "le fascisme... en Israël ?", avec quatre orateurs, universitaires et militants, suivi d’un film sur le fascisme en Espagne dans les années 1930.
  • "le travail des femmes, l’argent des hommes" dans des lieux de réunion partout en Israël (en hébreu et en russe).
  • Avec à sa tête Isha L’Isha, la Coalition a contribué au financement d’une réunion publique pour la promotion de la Résolution 1325 des Nations unies avec la participation d’une militante du Sri Lanka qui nous a parlé de son expérience dans l’application de cette résolution au Sri Lanka.

La Coalition a été également le principal organisateur du nouveau festival des militants gays et lesbiennes qui a eu lieu un week-end de juin, rassemblant 500 participants. Le but de ce festival était de faire prendre conscience aux gays et lesbiennes de l’étendue de la répression politique, l’homophobie n’en étant qu’un aspect.

Renforcement de nos capacités. Soutien aux organisations membres

- Soutien financier :

En 2006, la Coalition a réuni environ 150 000 $ pour des projets concernant ses organisations membres. Ces programmes vont de l’émancipation des jeunes femmes arabes à une nouvelle version en ligne du magazine féministe Noga que l’on pourra trouver prochainement sur http://www.noga-magazine.org.

- Le soutien des médias :

Le "Projet des Médias" de la Coalition ne sert pas seulement la Coalition mais aussi nos organisations membres, en obtenant une couverture médiatique très importante pour leurs opinions et activités. En 2006, la Coalition a organisé un stage de formation de 6 rencontres, "Travailler avec les médias", qui a apporté à des militantes progressistes les outils de base pour devenir des porte-parole de leurs causes. La Coalition a également réussi à faire pression sur la chaîne Channel 2 et son parraineur pour consacrer un épisode de sa série "Contre toute attente" à l’une des militantes de MachsomWatch. Nous nous sommes aussi arrangées pour faire tourner un film sur cinq militantes et le diffuser sur le site Internet de la chaîne ACTV.

Un site Internet :

La Coalition a ouvert un site en trois langues (en hébreu, anglais et arabe) : http://www.coalitionofwomen.org. Ce site fournit des renseignements sur les activités de la Coalition et de ses organisations membres, il offre aussi des pages Internet aux organisations qui n’en ont pas elles-mêmes ou des liens à celles qui en ont. Grâce à ce site Internet et à sa responsable trilingue très engagée, de plus en plus de gens entendent parler des activités des organisations membres. Les statistiques de notre site Internet nous indiquent une moyenne de 20 000 visites par mois cette année, en hausse par rapport au chiffre de 11 000 en 2005.

Autres activités militantes de la Coalition

- Activités de justice sociale

La Coalition est membre actif du "Forum contre le chômage" qui réclame du gouvernement des politiques économiques, sociales et environnementales justes. Grâce à des efforts soutenus de la part du Forum et d’autres organisations, le gouvernement n’a pas procédé à des coupes dans le budget 2006 qui auraient pénalisé le financement de la scolarité en maternelle pour enfants malades, les indemnités aux veuves concubines et les allocations logement versées aux pauvres. Le Forum a aussi organisé d’importantes rencontres d’information et de sensibilisation du public. Lors de la Conférence des Affaires en décembre, rassemblement annuel des riches et puissants d’Israël, une femme de la Coalition a parlé de l’importance morale et pratique de politiques économiques justes. La Coalition a aussi été co-fondatrice de Tzedec ("justice"), créée après la guerre du Liban pour exiger du gouvernement qu’il lutte contre la pauvreté.

- Camps d’été bédouins

Cet été, dans la ville palestinienne d’Anata, la Coalition a parrainé des camps de 2 jours pour enfants (de 75 à 100 enfants chacun). Ces camps ont été financés par la Coalition et dirigés par une militante de la Coalition au cours de la "Campagne des oliviers". Les enfants ont pris part à des activités artistiques et manuelles, sportives, des groupes de danses bédouines traditionnelles et des ateliers de sensibilisation aux bonnes pratiques de santé et d’hygiène (par exemple : que faire en cas de morsure de serpent ou de scorpion, ce qui arrive assez fréquemment).

- Association de jeunes femmes

Ce groupe rassemble des jeunes femmes progressistes, juives et arabes, ayant pour la plupart une vingtaine d’années, pour étudier la question suivante : "Comment notre génération peut-elle implanter dans la société israélienne sa façon de comprendre la démocratie et la justice ?". Pendant la guerre du Liban, ce groupe a contribué à organiser les manifestations d’opposition à la guerre. Beaucoup de ces jeunes femmes ont également participé à un atelier de médias cette année et y ont acquis des compétences pour mener des entrevues, écrire en vue d’être publiées, et développer des stratégies de communication.

- Les mamies enragées

Ce groupe de femmes de la Coalition, âgées de plus de 65 ans, qui écrivent et chantent des satires politiques, s’est souvent produit lors de réunions politiques et est apparu trois fois sur les chaînes publiques de la télévision, y présentant une critique caustique mais humoristique des politiques gouvernementales.

Ce fut une année sensationnelle, merci à tous nos amis et sympathisants

Comment nous aider financièrement

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Traduction : Daniel Kriegk (militant de Peuples Solidaires à Saumur), rapport communiqué par Gila Svirsky (Femmes en Noir-Israël). Texte en français diffusé par l’AFPS Maine-et-Loire (Saumur).


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