16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Un plan saoudien pour une force militaire anti-hezbollah

jeudi 9 décembre 2010 - 05h:06

Al Jazeera

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


L’Arabie saoudite a proposé la création d’une force arabe pour lutter contre le mouvement du Hezbollah au Liban, avec l’aide des États-Unis, des Nations Unies et de l’OTAN, révèlent des documents diplomatiques en provenance des Etats-Unis.

JPEG - 41.9 ko
Saud al-Faisal en compagnie des criminels psychopates Georges Bush et Condoleezza Rice - Photo : EPA

La note diplomatique, publiée par Wikileaks, cite Saud al-Faisal, le ministre saoudien des Affaires étrangères, expliquant lors d’une rencontre avec l’ambassadeur américain en Irak - David Satterfield - en mai 2008, « qu’une réponse en matière de sécurité » était nécessaire face au « défi militaire » posé à Beyrouth par le mouvement soutenu par l’Iran.

Le prince saoudien craignait qu’une victoire du Hezbollah contre le gouvernement libanais dirigé par le Premier ministre Fouad Siniora, ne finisse par entraîner une prise de contrôle du pays par l’Iran, selon la note.

Il y avait besoin d’une « force arabe » pour imposer et maintenir l’ordre dans et autour de Beyrouth, a-t-il soutenu, affirmant que l’armée libanaise était « trop fragile pour supporter plus de pression », toujours selon la note de l’ambassade américaine à Ryad.

Une telle force serait appuyée par les troupes de la FINUL [forces de l’ONU] déployées au Sud-Liban, tandis que les « États-Unis et l’OTAN devraient fournir mobilité et soutien logistique ainsi qu’une couverture navale et aérienne », ajoute le document.

Saoud a fait valoir que « de tous les fronts régionaux sur lesquels l’Iran était désormais investi, la bataille au Liban pour assurer la paix serait la plus facile à gagner ».

Il a aussi déclaré à Satterfield que Siniora appuyait fortement le plan, mais que seules la Jordanie, l’Egypte et la Ligue arabe étaient également au courant.

Il fallait une « force arabe » tirée des Etats arabes de la « périphérie » et déployée à Beyrouth « sous couvert de l’ONU », a déclaré Saoud, accusant les troupes des Nations Unies au Sud-Liban de rester « assises sans rien faire ».

Mais Satterfield a répondu qu’il y avait de réelles questions sur la faisabilité d’un tel projet, sur les plans « politique et militaire », et qu’obtenir un nouveau mandat pour la FINUL serait difficile.

Les combats au Yémen

Une autre note également publié mardi dernier montre que l’armée saoudienne à utilisé « massivement une force disproportionnée » dans une campagne contre les combattants Houthi au Yémen l’an dernier.

« Jour et nuit les bombardements aériens et les tirs d’artillerie ont été les principaux instruments de ce qui est de plus en plus considéré au sein de l’armée saoudienne comme une campagne longue et embarrassante », dit la note de l’ambassade américaine à Riyad.

L’opération de trois mois contre des combattants Houthi faiblement armés sur les zones frontalières avec le Yémen, a été considérée comme « mal planifiée et mal exécutée » et « avec un nombre étonnamment élevé de victimes du côté saoudien ».

« Néanmoins, le conflit a été soigneusement présenté comme une lutte héroïque et victorieuse pour protéger la souveraineté de l’Arabie saoudite », ajoute la note.

Le document, datant de Décembre 2009, fait partie des derniers lots de notes de service du Département d’Etat américain et publiés par le site Wikileaks.

Le Yémen a lancé une offensive contre un soulèvement Houthi en août 2009, puis les rebelles se sont affrontés avec les forces saoudiennes, imposant une trêve en février dernier.

Selon une note distincte publiée six jours plus tôt, les combats « ont été les plus importants engagements militaires engagés par les Saoudiens, depuis les batailles tribales menées par Abdulaziz pour établir le royaume saoudien » en 1932.

Le roi saoudien Abdullah avait manifesté une colère de plus en plus grande, demandant pourquoi cela prenait autant de temps pour chasser des combattants Houthi « faits de bric et de broc », pourquoi il y avait tant de pertes du côté saoudien, et « pourquoi l’armée saoudienne ne s’est pas montrée plus capable, étant donné les milliards investis dans sa modernisation au cours des dernières décennies. »

Le câble de l’ambassade américaine en date du 30 décembre 2009, nous apprend que Riyad s’était tourné vers Washington pour la fourniture de munitions, d’images satellite et de renseignements.

« L’armée américaine a répondu avec empressement et dans la mesure du possible, surtout en piochant dans les stocks de munitions pour les armes légères et l’artillerie », dit encore la note diplomatique.

Mais le document reconnaît que bon nombre des demandes avait été enterrées et qu’il y avait des plaintes venant de l’Arabie saoudite selon lesquelles les États-Unis n’étaient pas accourus « soutenir l’Arabie saoudite alors qu’elle en avait grand besoin. »

Plus de 300 000 personnes ont été déplacées au Yémen suite aux combats, a fait savoir le Haut Commissariat [des Nations Unies] pour les réfugiés.

Attentat de Lockerbie

Le gouvernement britannique craint des représailles sévères à son encontre de la part de la Libye, si le responsable de l’attentat de Lockerbie venait à mourir en prison, disent d’autres câbles publiés par Wikileaks.

Dans un télégramme datant de 2009, l’ambassadeur américain en Libye, Gene Cretz, écrit que des responsables libyens avaient menacé de diminuer les contacts politiques si Abdelbaset al-Megrahi n’était pas libéré d’une prison écossaise. Cretz a écrit que des responsables libyens ont fait savoir aussi que les Britanniques résidant en Libye « seraient dans une situation à risque ».

Un autre note dit que al-Megrahi pourrait être renvoyé en Libye. Est cité dans cette note l’ambassadeur à Tripoli, Vincent Fean, qui a déclaré que la Libye pourrait « nous avoir mis sur les genoux. »

Al-Megrahi a été la seule personne reconnue coupable de l’attentat en 1988 contre un avion américain au-dessus de la localité de Lockerbie, en Écosse, dans lequel 259 personnes ont été tuées.

8 décembre 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.