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Le Liban craint les attentats politiques

vendredi 22 octobre 2010 - 07h:22

Al Quds Al Arabi

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Un intense chassé-croisé de leaders et de personnalités politiques arabes et étrangères s’est déroulé hier à Ryadh. Parmi les pèlerins, le Président Syrien Bachar Al Assad, le Premier Ministre Libanais Saâd el Hariri et le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères Jeffrey Feltmann.

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Le roi Abdallah d’Arabie saoudite (à droite) a reçu dimanche le président syrien Bachar al Assad - Photo : Reuters

Ce qui qui attire l’attention est que ces visites ainsi que les entretiens qui l’ont suivi avec le souverain saoudite, le Roi Abdallah Ibn Abdellaziz, se sont concentrés autour de deux questions principales ainsi qu’autour de leurs répercussions ou conséquences tant à l’échelle locale que régionale en raison des remous qu’elles suscitent. Ces deux questions concernent la situation tendue que connaît actuellement le Liban, et la crise relative à la formation du gouvernement irakien.

Une tension caractérise en effet aujourd’hui la situation au Liban, tension qui a atteint son point culminant lors de la visite du Président Iranien Ahmadi Néjad, visite qui a connu l’opposition de l’équipe du 14 Mars qui la considère comme un parti-pris en faveur du camps du refus mené par le Hezbollah chiïte.

Dans leurs salons et journaux, Certains milieux libanais déplorent le rattachement de leur pays à la traine de la République Iranienne et considèrent que Monsieur Néjad a en fait visité le « dominion » militarisé du Hezbollah dont les citoyens sont sortis par milliers l’acclamer.

D’autres, par-contre, considèrent tout à fait normal que le Président Néjad - à l’instar de tout autre chef d’Etat - visite le Liban et soutiennent que ce dernier, tout au long de son séjour, a veillé à observer la courtoisie d’usage sans que nul impair ne peut lui être reproché et se demandent, quelle raison justifierait ce prétendu désagrément et qui permettrait de qualifier la visite de provocation ; qualification tout à fait identique à celle des israéliens et des américains ?

IL est clair que l’hostilité manifestée à l’égard de cette visite est à imputer à l’état de scission verticale qui existe au sein des milieux libanais, à cela s’ajoute la personnalité controversée d’un Président Néjad qui, manifestement voue une franche et farouche inimitié à l’endroit d’Israël, Etat qu’il tient pour illégitime et dont il prône la disparition. Une pareille thèse ne satisfait point une partie de libanais qui voudrait sceller l’appartenance de leur pays à l’axe de la modération arabe qui mise sur la paix avec Israël et la confrontation avec l’Iran.

Au Liban, il est question également d’un conflit entre Sunnites et Chiîtes et d’influences extérieures. Alors que certains accusent l’Iran d’inciter les Chiîtes contre les Sunnites, d’autres considèrent que c’est L’Arabie-Saoudite, l’Egypte et certaines autres monarchies du Golfe en plus des Etats-unis qui apportent leur soutien dans ce sens aux Sunnites.

En Irak, par contre il est clair que l’Iran a réussi à imposer M. Nouri el Maléki pour le poste de Premier Ministre à l’Amérique qui y a perdu l’essentiel de son autorité, cinq mille de ses enfants et des trillions de dollars et qui a dû en fin de compte se soumettre contre son gré aux injonctions iraniennes faute d’alternative en vue de s’assurer un retrait pacifique en l’espace d’une année.

L’Arabie Saoudite, qui se considère elle-même chef de file, protecteur et doyen des Arabes-Sunnites se retrouve occupant la place d’un perdant : en Irak elle a perdu les Sunnites du fait de la supériorité numérique et de l’influence iranienne , elle a également perdu les Sunnites en Palestine en raison de l’échec de son initiative de paix et de l’émergence du Hamas appuyé lui aussi par l’Iran, mais voila qu’elle est sur le point de perdre encore les Sunnites ou partie d’eux et qui demeurent de son côté au Liban.

Dans ce contexte s’inscrit la visite du Président Syrien à Ryadh. La rencontre avec le monarque Saoudien, pourrait avoir pour but de le rassurer que la « part » de son pays sera préservée en Irak et au Liban et que ses gens et partisans n’ y encourront aucun péril. La Syrie, en effet est un pilier fondamental dans l’axe du refus mené par l’Iran. Elle jouit d’une grande influence au Liban et d’une influence moindre en Irak comparativement à celle qui y est détenue par l’Iran.

Si le Président Al Assad a réussi à apaiser les craintes des saoudiens, cela se traduirait, du côté libanais par l’apaisement de la scène libanaise ; et du côté irakien, il consisterait en la formation d’un gouvernement incluant la majorité des groupes politiques y compris ceux considérés revenant aux saoudiens, notamment le groupe « Al Iraqia » présidé par Dr. Allaoui et se traduirait également par une participation accrue de députés sunnites. Par contre un échec dans cette démarche pourrait aboutir à un surcroît de crises et de tensions.

Le retour inopiné du Prince Bandar Ben Soltane aux commandes du Conseil de Sécurité Nationale après une mystérieuse absence qui a suscité nombre d’interrogations et de supputations autour de sa maladie des fois et d’une tentative de coup d’Etat d’autres, marque la volonté saoudienne de renouer avec une action qui lui permet de renverser la tendance et d’agir sur le cours des événements surtout au Liban et en Irak afin de restaurer son rôle d’antan et de mettre fin au déclin que connaît en ce moment ce rôle.

Le déclenchement d’une guerre civile de type sectaire est ce que redoute le plus l’ensemble des libanais , les plus optimistes d’entre eux n’écartent pas la possibilité de reprise des attentats comme prélude à celle-ci ou pour accélérer son embrasement. Un troisième courant prévoit une nouvelle guerre israélienne plus féroce que celle de l’été 2006.

Des espoirs s’accrochent à ce sommet Syro-Saoudien pour dissiper les craintes ou pour le moins retarder l’explosion, or cette équation dont les termes sont la Syrie et l’Arabie -Saoudite, dite (S,S) n’est plus celle qui a le dernier mot, désormais une autre équation Iran-Israël (I,I) s’est additionnée à l’ancienne. Le premier terme de cette équation nouvelle s’est fait reconnaître un droit de parole efficiente consolidée par les armes et soutient la résistance contre le second terme.

17 octobre 2010 - Al Quds Al Arabi - Vous pouvez consulter cet article à :
http://alquds.co.uk/index.asp?fname...
Traduction de l’arabe : Kamsa Méga


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