Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, a félicité le Liban pour sa résistance contre Israël, alors qu’il s’adressait à une foule immense dans un village libanais proche de la frontière israélienne.

14 octobre 2010 - Village de Qana, sud-Liban. Une foule très importante attendait le président iranien - Photo AP/Hassan Ammar

Prenant la parole sous les acclamations de 15000 partisans du Hezbollah jeudi à Bint Jbeil, théâtre de violents combats entre le groupe soutenu par l’Iran et les soldats israéliens en Juillet 2006, Ahmadinejad a déclaré que la ville a été un symbole de résistance.

« Aujourd’hui, la nation libanaise est vivante et est un modèle pour les nations de la région, a-t-il dit, déclarant que les « sionistes ne sont pas immortels ».

Ahmadinejad, un critique radical d’Israël, rend une visite de deux jours au Liban.

En arrivant au Liban ce mercredi, Ahmadinejad a déclaré que l’Iran soutiendrait Beyrouth face à l’hostilité israélienne.

La visite d’Ahmadinejad au sud-Liban est le point le plus proche où il se soit jamais rendu, de l’ennemi juré israélien.

On voyait des drapeaux iraniens et des affiches le long des routes principales menant à Bint Jbeil, et à l’entrée de la ville une banderole géante disait « bienvenue » en persan et en arabe. Les slogans sur des panneaux et des bannières affirmaient : « Le Sud souhaite la bienvenue au protecteur de la résistance ».

Bint Jbeil est à seulement quatre kilomètres de la frontière israélienne, et la chaîne israélienne de télévision Channel 2 a rapporté que la cérémonie de bienvenue de M. Ahmadinejad pouvait s’entendre du côté israélien.

La ville a été lourdement bombardée durant les 34 jours de conflit il y a quatre ans, et la plupart des maisons autour du stade où Ahmadinejad a pris la parole ont été reconstruites depuis.

Le discours d’Ahamdinejad à Bint Jbeil a une forte portée symbolique. En 2000, le secrétaire général du Hezbollah [mouvement de la résistance libanaise] Sayyed Hassan Nasrallah, y a prononcé un discours de victoire, deux jours après qu’Israël ait mis fin à ses 22 ans d’occupation du sud-Liban.

Visite controversée

Mais les discours d’Ahmadinejad lors de rassemblements parrainés par le Hezbollah ont alimenté la controverse.

« Les critiques disent qu’il serait le bienvenu ici s’il avait agi comme le président de l’Iran et non pas comme un président de certaines parties du Liban », a déclaré Zeina Khodr d’Al Jazeera, rapportant depuis Bint Jbeil, .

« Une partie du message [d’Ahmadinejad] a été modérée, mais pas tout son message, » a déclaré à Al Jazeera Nadim Koteich, un journaliste libanais.

Se référant à la « relation normale et appropriée avec l’Iran voulue par le Liban » Koteich a critiqué le discours pro-Hezbollah du dirigeant iranien.

« Nous avons vu une mer de drapeaux iraniens, des slogans en iranien ... et un ch ?ur de jeunes hommes chantant dans la langue iranienne ... C’est la partie qui nous fait souci. »

Ahmadinejad a également visité Qana, le village où 105 civils ont été tués dans des bombardements israéliens dans un abri des Nations Unies en 1996, lorsque l’Etat juif a lancé son offensive sur le Liban. [...]

Rassemblement au sud de Beyrouth

Mercredi, Ahmadinejad est apparu lors d’un rassemblement dans la banlieue contrôlée par le Hezbollah au sud de Beyrouth, saluant une foule de plusieurs milliers de personnes avant de s’asseoir à côté du commandant adjoint du Hezbollah, Naïm Qassem.

Aux cris de « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël » [programme ambitieux... N.d.T], les partisans du Hezbollah se sont déplacés en grand nombre pour accueillir Ahmadinejad.

Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, pour des raisons de sécurité n’a pas comparu en personne lors du rassemblement, mais il a souhaité la bienvenue à Ahmadinejad dans un discours retransmis par liaison vidéo.

Il a fait écho à l’appel de l’Iran pour qu’Israël disparaisse, en disant : « Le président Ahmadinejad a raison quand il dit qu’Israël est illégitime et devrait cesser d’exister. »

Ahmadinejad a déclaré à Beyrouth que le Moyen-Orient n’a pas besoin de « l’ingérence de puissances extérieures ».

« Le régime sioniste poursuit sa chute et aucune puissance au monde ne peut le sauver, à cause de la résistance au Liban, en Syrie, en Palestine, en Irak, en Turquie, en Iran et dans le reste de la région », a-t-il encore déclaré.

14 octobre 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net