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Nasrallah : Nous voulons tous la vérité, celle de la mise en cause d’Israël

lundi 11 octobre 2010 - 09h:02

Al-Manar

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Le prétexte, c’est la campagne pour le reboisement du Liban menée par l’association Jihad al-Bina’. Mais c’est surtout à la veille de deux rendez-vous majeurs, cette semaine, que Hassan Nasrallah a choisi de prononcer un discours.

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Sayyed Nasrallah au cours de son discours.
Photo Nasser Traboulsi

D’ailleurs, les deux principaux thèmes qu’il a évoqués sont la visite du président iranien Ahmadinejad et la réunion ministérielle de demain qui devrait étudier le rapport sur le dossier des « faux témoins » présenté par le ministre de la Justice Ibrahim Najjar.

Tout en rappelant que le président iranien se rend au Liban en réponse à une invitation officielle du chef de l’État libanais, Nasrallah a invité ses partisans à lui réserver un accueil populaire digne « de l’appui qu’il a apporté au Liban » tout au long des années écoulées et il a appelé les Libanais à l’accueillir selon les critères moraux qui s’appliquent à un « État ami ».

Le secrétaire général du Hezbollah a rappelé l’appui accordé par la République islamique d’Iran aux causes arabes depuis 1979, notamment dans le cadre du conflit arabo-israélien, transformant ainsi l’Iran d’allié stratégique d’Israël à un allié stratégique des Arabes. Il a aussi précisé que sous le mandat du président Ahmadinejad, l’appui iranien aux « mouvements de résistance » dans la région est devenu encore plus important. Nasrallah a évoqué pour la première fois ouvertement, l’aide financière iranienne qu’il avait lui-même réclamé directement au président Ahmadinejad pour la reconstruction du Sud et de la banlieue sud après la guerre de 2006, tout en précisant que le président iranien lui a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne souhaite pas que les Libanais se sentent ses obligés et il a refusé dans les préparatifs des étapes de sa visite tout ce qui pourrait être interprété comme une volonté de solliciter les remerciements. Nasrallah a ajouté qu’en général, les réactions libanaises à cette visite sont positives, sauf de la part de certaines voix, qui, selon lui, s’inscrivent dans le cadre de « la spécificité libanaise ». Il a insisté sur la rapidité de l’aide fournie par les Iraniens qui a permis le retour le plus rapide, dans l’histoire des guerres, de la population déplacée.

Nasrallah a ensuite rappelé que le Liban n’est pas obligé d’accepter l’aide proposée par l’Iran s’il ne le souhaite pas, même si celle-ci est inconditionnelle, alors que l’aide d’autres pays est assortie, a-t-il affirmé, de conditions draconiennes. Il a aussi souligné que nul ne peut neutraliser l’influence de la Syrie au Liban, ni celle de l’Iran « qui, quoi qu’il arrive, aura toujours des sympathisants qui apprécient l’aide fournie depuis trente ans ». « Malgré cela, a ajouté Nasrallah, lorsqu’il a été question de voter au Conseil de sécurité des nouvelles sanctions contre l’Iran, le Liban s’est abstenu, et l’Iran ne lui a adressé aucune critique et n’a pas cessé son appui. Au contraire, les responsables iraniens ont déclaré qu’ils comprenaient la position du Liban. » Nasrallah a encore affirmé qu’il est ridicule de prétendre qu’Ahmadinejad va jeter une pierre contre les territoires occupés, à la porte de Fatima, assurant qu’il lui a lui-même déclaré : « Vous pouvez jeter bien plus qu’une pierre. »

Le dossier du TSL

Abordant ensuite l’acte d’accusation annoncé du TSL, Nasrallah a affirmé que le Hezbollah a effectivement mené une action préventive pour « éviter au Liban les effets des complots ourdis contre lui par les Israéliens et les Américains ». Il est revenu sur sa rencontre avec le Premier ministre Saad Hariri lorsque ce dernier lui a fait part, affirme-t-il, de la teneur présumée de l’acte d’accusation, évoquant sur ce plan les déclarations du chef d’état-major israélien pour souligner qu’à son avis la teneur de l’acte d’accusation était déjà connue et utilisée par les Israéliens pour semer le trouble au Liban. Tout en précisant que tous les Libanais veulent connaître la vérité au sujet de l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, il s’est demandé si l’enquête internationale mène réellement vers la vérité. « Nous voulons tous la vérité, a déclaré Nasrallah, car la vérité est celle que j’avance, à savoir la mise en cause d’Israël. »

Selon lui, l’ouverture du dossier des faux témoins peut permettre d’aboutir à la vérité. Car une fois que l’on identifie ceux qui ont orienté l’enquête vers une fausse piste, on peut commencer à remonter vers les vrais coupables. Nasrallah a rappelé que les faux témoignages présentés à la commission d’enquête internationale ont été à la base de changements politiques importants dans le pays. Il est donc impératif d’ouvrir ce dossier. Il a rappelé que le ministre de la Justice a mis un mois et demi à préparer son dossier et il a affirmé que l’opposition a eu le sentiment que le gouvernement voulait gagner du temps dans cette affaire. Il s’est aussi demandé pourquoi le procureur Bellemare, et avec lui l’ONU, tient tellement à «  protéger les faux témoins en refusant de remettre les documents réclamés par le général Sayyed ». Le leader du Hezbollah a souligné sur ce plan qu’un nouveau problème se pose dans cette affaire, à savoir le fait que « le procureur Bellemare et le tribunal international protègent les faux témoins, parallèlement à la protection interne dont ils bénéficient ». Précisant que l’acte d’accusation doit en principe être publié en décembre, il s’est demandé pourquoi le procureur refuse de creuser la piste israélienne, après les indices et les présomptions qu’il a lui-même présentés à l’opinion publique.

Nasrallah est revenu sur ce qui se dit dans la presse au sujet de l’adoption par le procureur Bellemare de la piste des communications téléphoniques, rappelant que tous les services de renseignements étrangers peuvent manipuler les communications téléphoniques et, par conséquent, celles-ci ne constituent pas une piste sérieuse ni crédible.

Tout en annonçant la tenue d’une conférence de presse sur ce sujet au cours des prochaines semaines, Nasrallah a affirmé que les effets de l’entente syro-saoudienne restent toujours valables, « et les contacts sont en cours » sur ce plan, a-t-il affirmé. Il a toutefois estimé qu’une « erreur » est commise dans ce cadre : « Il ne s’agit pas, a-t-il déclaré, de s’entendre sur les moyens de faire face aux retombées de l’acte d’accusation, mais de déterminer les moyens d’empêcher l’agression contre la résistance par le biais de l’acte d’accusation et de stopper la tentative américano-israélienne de porter atteinte à la résistance. »

Nasrallah a conclu son exposé en affirmant que si le Hezbollah voulait « prendre le pouvoir », il l’aurait fait en 2005 - et, selon lui, il en avait les moyens - ou le 15 août 2006...

11 octobre 2010 - L’Orient-le-Jour


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