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Des organisations de femmes autour de Naplouse, créent un plan pour développer leur autonomie

mardi 27 février 2007 - 06h:41

Imad Saadeh

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Naplouse : Ta’awon, le « Palestinian Conflict Resolution Institute » vient juste de terminer le planning pour la mise en ?uvre d’un Projet Stratégique Trilatéral (Trilateral Strategic Project) (2007-2009) pour soutenir et renforcer les sociétés de femmes dans trois villages situés à l’Est de Naplouse : Deir al-Hatab, Azmout et Balata al-Balad. Environ 11.000 Palestiniens vivent dans ces villages.

Le but du projet est d’aider trois associations caritatives de femmes actives dans les trois villages : l’association caritative de Deir al-Hatab établie en 2004 comprend 12 membres, l’association caritative de femmes de Balata al-Balad, crée en 2004 comprend 62 membres et l’association caritative de femmes d’Azmout crée en 2000 dispose de 120 membres. Le projet veut aussi autonomiser les membres de ces associations en leur fournissant des services de conseil, de travail en réseau et de coordination. De plus, le projet va aider les femmes en entreprenant une étude de leurs besoins, en les impliquant dans un planning de développement stratégique et en produisant un agenda de travail qui inclura tous les projets sur les trois années à venir.

Dans l’un de ces trois villages, Deir al-Hatab, il est nécessaire de s’attaquer à certains problèmes. La mise en service d’un véritable réseau d’évacuation des eaux d’égouts, le traitement de ces eaux d’égouts provenant des fuites et la fourniture de réservoirs pour les ordures, tous ces éléments sont de la responsabilité du conseil local. Mais les femmes du village veulent avoir un rôle à jouer pour trouver des solutions à ces problèmes. Elles demandent aussi des mesures de formation professionnelle pour les femmes et la création d’opportunités de travail pour les femmes et les hommes. Certaines femmes parlent aussi de la nécessité de s’occuper des femmes en zones rurales et de créer un environnement qui soit favorable à leur développement.

Dans le village de Balata, les problèmes sont légèrement différents. Ici les femmes font pression sur le gouvernorat de Naplouse pour qu’il apporte de la sécurité à la population tout en protégeant les droits humains et la propriété privée. Les femmes de Balata font également pression pour obtenir un enseignement professionnel dans les domaines des ordinateurs, de la couture, de la photographie et de l’artisanat. Elles ont également exprimé le besoin de clubs de femmes dans les domaines sociaux, sportifs et culturels.

Les femmes dans le village d’Azmout ont également demandé plusieurs projets d’autonomisation, avec une demande plus générale pour obtenir une meilleure position dans la société locale. Certaines femmes ont appelé à un changement du statu quo actuel insistant auprès des hommes pour qu’ils acceptent une plus grande participation de femmes dans les affaires publiques et surtout pour leur droit à l’éducation, au travail et à la liberté. Les femmes d’Azmout ont aussi montré un intérêt pour les clubs de femmes spécialisés dans l’emploi, la société, la culture et le sport.

Lors des étapes préliminaires menant à la mise en ?uvre du Projet Stratégique Trilatéral, les femmes ont collecté des données importantes pour analyser la condition des femmes particulièrement dans les villages, identifiant les besoins les plus pressants des femmes dans la société.

Les données collectées ont révélé que les zones rurales palestiniennes souffrent beaucoup de la pauvreté affectant gravement les besoins des femmes. Les résultats ont aussi mis en lumière l’effet négatif que normes culturelles et traditionnelles ont joué sur le standing social des femmes dans les villages autour de Naplouse.

Les données ont également montré l’effet négatif de la structure patriarcale palestinienne sur le droit des femmes à l’éducation et à l’indépendance économique. La plupart des femmes dans les villages plus petits ont néanmoins accepté le rôle traditionnel qui leur est prescrit par une telle structure patriarcale. Cette acceptation peut être le résultat d’un manque de modernisation économique et de l’institutionnalisation consécutive qui pourrait soutenir ceux qui sont prêts à briser le statu quo.

Les données collectées indiquent sans surprise que chaque village fait l’expérience de problèmes similaires. Un grand nombre de femmes a remarqué que leur vie et leur condition auraient été différentes si elles avaient eu la possibilité de poursuivre une éducation universitaire. Elles ajoutent que le manque d’éducation a affecté négativement non seulement leurs propres vies mais aussi celle de leurs maris. Le chômage a eu un effet drastique sur le niveau de revenue de la famille, sur la qualité de la santé et la participation dans la vie publique, politique, culturelle et économique. Il en est ressorti que les femmes participent très peu aux prises de décision de la famille, ce qui fait qu’il est extrêmement difficile de donner à leurs filles les mêmes chances qu’ont leurs fils.

Les femmes de ces trois villages ont exprimé un désir unanime de participer au processus de modernisation et développement, considérant cela comme le moyen le plus sûr pour améliorer le statut des femmes dans la société palestinienne. Selon elles, les femmes ne devraient pas continuer à être des bénéficiaires passives du développement mais devraient activement participer au changement.

Après avoir participé aux sessions de formation, consultation et résolutions des conflits à Ta’awon, les femmes des trois villages ont été capables d’identifier les priorités devant être intégrées au Projet Stratégique Trilatéral.

Les priorités incluent l’autonomisation des femmes à plusieurs niveaux, depuis l’organisation des cours culturels, éducatifs et de réhabilitation jusqu’à la formation dans l’administration, planning, droits humains, droit et sens du management. Ces activités incluraient aussi les hommes afin de les encourager à accepter l’idée que des femmes aient un emploi hors de la maison. Les groupes encourageront aussi la mise en ?uvre de projets économiques et la création d’opportunités de travail pour les femmes afin d’assurer leur indépendance économique. Finalement, les priorités ont fait ressortir l’importance de la santé physique et psychologique des familles dans le besoin.

Pour que le Projet Stratégique Trilatéral devienne une réalité active, il a besoin de soutien financier et de la participation des partis concernés à l’intérieur et à l’extérieur des villages. Ceux qui y sont impliqués devront être flexibles, étant donné les circonstances changeantes de l’environnement politique. Mais plus important encore, le projet demandera un effort concerté de la société palestinienne dans son ensemble pour qu’elle accepte non seulement le travail de tels groupes mais qu’elle les encourage activement.

21 février 2007 - Palestine Times
Traduction : Ana Cléja


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