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Une nouvelle puissance nucléaire est née

mardi 31 août 2010 - 06h:48

Amani Maged - Al Ahram Weekly

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Mettant fin à des décennies d’attente et illustrant les ambitions nucléaires historiques de l’Iran, l’ouverture du réacteur de Bushehr est un pas de géant pour le programme nucléaire du pays, écrit Amani Maged.

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Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, visitant un site de recherche iranien.

L’inauguration récente du réacteur nucléaire de Bushehr dans le sud de l’Iran est un événement marquant dans l’histoire du pays, mettant fin à quatre décennies d’obstacles qui ont entravé les tentatives de produire de l’énergie nucléaire, depuis que les travaux avaient débuté en 1974.

Mis au point dans un premier temps avec une société allemande, le contrat a été résilié lorsque l’Allemagne a réduit ses activités en conformité avec les sanctions américaines contre l’Iran, et ce n’est que deux décennies plus tard, en 1992, que l’Iran et la Russie ont signé un accord de coopération pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et la construction d’une centrale nucléaire.

En 1995, un accord a été signé pour achever la construction du réacteur de Bushehr, et trois ans plus tard, un avenant a été signé avec la société russe d’exportation Atom Story Export en la chargeant de terminer le réacteur.

La phase finale pour l’achèvement complet du site avait débuté en 1998.

Le projet est maintenant terminé, malgré le contexte de relations tendues entre Téhéran et Moscou ces derniers mois. Alors que les deux capitales avaient généralement des liens étroits et que les ambitions de Moscou ne seraient pas mieux servies si elle gardait sa capacité à jouer la carte iranienne dans les relations avec les États-Unis, les problèmes entre les deux pays ont gêné la construction du réacteur.

La livraison par la Russie de combustible pour le nouveau réacteur représente une nouvelle étape dans le programme nucléaire civil iranien, visant à permettre au pays de faire usage de la technologie avec laquelle il escompte réduire la demande pour ses autres combustibles fossiles et pouvoir exporter davantage de pétrole et de gaz.

Bien que la plupart des analystes conviennent que la centrale nucléaire de Bouchehr ne pose pas de menace militaire, de nombreuses capitales restent préoccupées en raison du programme nucléaire iranien d’enrichissement d’uranium.

Alors que Washington et l’Occident en général se sont peu préoccupés de Bushehr et de la possession par Téhéran de ce nouveau réacteur clé en main, ils restent méfiants vis-à-vis de l’Iran qui a annoncé cette semaine sa capacité à produire de l’uranium enrichi à 20 pour cent.

Certains observateurs politiques estiment qu’Israël en particulier doit maintenant accepter que l’Iran soit devenu une puissance nucléaire civile, et aussi admettre que ses menaces de frappes militaires contre le pays n’étaient rien de plus que des mots.

Bushehr n’est pas le seul réacteur en construction en Iran, et un autre sera achevé en mars.

Selon certains observateurs, les déclarations de l’Iran disant qu’il est maintenant en mesure de produire des quantités d’uranium enrichi à 20 pour cent, ne sont probablement pas exactes. Ces déclarations, disent-ils, auraient pour but de faire monter les enchères en ce qui concerne les ambitions nucléaires de Téhéran.

Il est plus probable que l’Iran soit capable de produire de l’uranium enrichi à 3,5 pour cent, qu’il continuera à en produire et n’abandonnera pas cet enrichissement comme cela a été exigé par l’Occident.

L’Iran dispose maintenant d’une meilleure place à la table des négociations, puisque grâce à Bouchehr, il possède maintenant une meilleure carte.

Comme un analyste iranien l’a déclaré récemment, grâce au succès de la centrale de Bouchehr, l’Occident sera forcé de s’asseoir avec plus d’humilité face à l’Iran à la table des négociations.

L’Iran a néanmoins annoncé un retour au dialogue, et la création d’un comité avec des représentants de pays occidentaux et les Etats-Unis pour surveiller les activités nucléaires de l’Iran et contrôler les intentions pacifiques du programme nucléaire du pays [...].

Le pays est devenu le 33e membre du club international du nucléaire civil dans le monde, et il est le premier pays au Moyen-Orient à posséder un réacteur nucléaire.

En soi, cela devrait forcer l’Occident à regarder l’Iran d’un autre oeil, et peut-être à aider celui-ci à construire les 10 autres réacteurs dont il rêve.

26 août 2010 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2010/101...
Traduction de l’anglais : Naguib


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