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Obama se lave les mains de la tragédie irakienne

dimanche 22 août 2010 - 09h:04

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

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En guise de paix, de liberté et de démocratie que l’occupation étrangère était censée apporter au peuple irakien, celui-ci s’est retrouvé pris dans la tourmente d’une violence armée inouïe et d’affrontements à caractères ethnique, religieux et communautariste qui conduisent à une implosion inéluctable de l’Etat-nation irakien.

La promesse électorale faite à ses compatriotes par Barack Obama, de retirer au plus vite les troupes américaines d’Irak s’il est élu à la Maison-Blanche, semble se concrétiser en partie avec l’évacuation, mercredi, de la dernière brigade de combat qui était opérationnelle dans ce pays. Avec son départ, il ne reste que 50 000 soldats américains sur le territoire irakien, dont le rôle se limite en théorie à entraîner et à conseiller l’armée nationale irakienne, à qui est transférée la mission du maintien de l’ordre dans le pays.

Selon le plan de désengagement planifié par le Pentagone et approuvé par la Maison-Blanche, ces 50 000 soldats quitteront à leur tour l’Irak d’ici la fin de 2011.

Sauf que ce scénario optimiste risque de s’avérer irréalisable au regard de l’aggravation de la situation sécuritaire en Irak depuis que l’armée et la police du pays assument la responsabilité en ce domaine. Pour les observateurs, il ne fait aucun doute que ces institutions sont incapables de faire face à la situation. De l’avis de tous, les conditions d’une guerre civile sont réunies, que ses protagonistes engageront si le retrait total américain devient effectif.

C’est l’avertissement qu’ont lancé pour leur part des officiers supérieurs américains et le chef d’état-major de l’armée irakienne lui-même et demandé à ce que ce retrait soit repoussé plus loin dans le temps. Selon les mêmes observateurs, quel que soit le Premier ministre qui va être en charge du gouvernement irakien, il sera dans l’obligation de solliciter lui aussi de Washington le différé du retrait total de ses troupes à après 2011.

Tout annonce que la situation va être chaotique au-delà des prévisions les plus pessimistes, compte tenu du passif que l’invasion et l’occupation américaine y ont accumulé. L’invasion américaine a certes mis un terme à la dictature du régime baasiste de Saddam Hussein, mais elle a ouvert une véritable boîte de Pandore. En guise de paix, de liberté et de démocratie que l’occupation étrangère était censée apporter au peuple irakien, celui-ci s’est retrouvé pris dans la tourmente d’une violence armée inouïe et d’affrontements à caractères ethnique, religieux et communautariste qui conduisent à une implosion inéluctable de l’Etat-nation irakien.

Dans ces conditions, le départ du pays des troupes américaines, tel que programmé par Washington, sera perçu par l’opinion mondiale comme l’expression d’un fiasco complet de l’invasion irakienne.

Barack Obama est certes tenu par sa promesse électorale. Il se devait de l’honorer, du moins en partie, pour démontrer à ses concitoyens qu’il fait ce qu’il dit, surtout que le pays est à la veille de la cruciale échéance électorale de novembre prochain. Sauf qu’en le faisant et en laissant donc l’Irak s’enfoncer dans le chaos annoncé pour advenir après le retrait américain, c’est le prestige des Etats-Unis qui en sera irrémédiablement terni, de même qu’il s’en suivra une aggravation encore plus problématique pour les intérêts géostratégiques de l’Amérique dans la région.

Engagées sous des prétextes fallacieux, mensongers en tous points, l’invasion puis l’occupation pendant 7 années de l’Irak n’ont généré que gâchis, instabilité et destruction à tout point de vue d’un pays, dont le peuple est sommé après cela de se prendre en charge, voire de manifester de la reconnaissance à la nation qui lui a infligé ce sort.


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22 août 2010 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


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