L’ancien premier ministre britannique Tony Blair a vigoureusement critiqué des articles de journaux disant qu’il était devenu un conseiller du leader libyen, Mouammar Kadhafi - et plus spécialement de la Commission d’Investissement Libyen - ce qui représente sa propre activité.

Blair (ici en compagnie du despote Khadafi) a deux objectifs dans sa vie : gagner le maximum d’argent, et obéir au doigt et à l’oeil aux Israéliens...

Cependant, cela ne réfute pas le fait que cet homme est prêt à remplir beaucoup de fonctions et qu’il gagne des sommes d’argent exagérées pour un travail de conseiller, garanti sur la base des relations avec les gouvernements arabes consolidées pendant sa fonction de ministre et sa nomination récente comme le représentant spécial du Quartet au Moyen-Orient.

Sayf-al-Islam Kadhafi, fils du leader libyen, affirme lors d’une interview au Daily Mail que Blair est le conseiller de son père et un ami personnel de la famille. Il ajoute que Blair a visité la Lybie à de nombreuses reprises après qu’il a quitté son poste, a séjourné dans les résidences Kadhafi, et a tenu un rôle de conseiller au fonds gouvernemental libyen qui dirige la richesse pétrolière du Lybie, estimée à plus de 94 milliards de dollars.

Qui devrait-on croire ? Devrions-nous croire le démenti de M. Blair, qui est accusé d’avoir déclenché la guerre qui a détruit l’Irak, tué et blessé des millions de ses habitants, ou Sayf-al-Islam Kadhafi, qui est candidat à la succession de son père au pouvoir ? Sayf-al-Islam était l’architecte de l’implantation du Lockerbie achevée avec l’aide du gouvernement britannique mené par Blair.

Nous croyons le fils du leader lybien car nous savons très bien que Blair est un menteur professionnel. Il a trompé le peuple britannique et le Parlement avec ses faux documents à propos des armes de destructions massives, que, il l’a affirmé plus tard, le président irakien Saddam Hussein détenait et pouvait rendre opérationnelles en moins de 45 minutes. On a découvert plus tard qu’il savait que le président irakien avait détruit ses armes de destructions massives. Pourtant, il a quand même déclenché cette guerre.

L’ancien premier ministre aime l’argent et gagne des sommes colossales pour les conseils et les cours qu’il donne aux gouvernements arabes, tels que le Koweït. Légalement, il n’y a aucun problème à cela. Toutefois, nous mettons en doute sa position d’un point de vue moral et les principes de cet homme pour tous les Arabes qui ont souffert de sa politique et de ses mensonges quand il était au pouvoir.

Blair, envoyé pour le Quartet et père spirituel de la paix économique en Cisjordanie, doit aussi être tenu pour responsable de l’actuel blocus dans la Bande de Gaza. Il n’a pratiquement rien fait pour que ce blocus soit levé. Mêmes ses appels pour mettre fin au blocus étaient accompagnés de conditions intenables, selon le mouvement Hamas, telles que reconnaître les frontières, renoncer à la violence, accepter les accords qui ont été signés entre l’Autorité Nationale Palestinienne et Israël, ainsi que reconnaître à Israël le droit à exister.

Le problème le plus scandaleux n’est pas que Blair reçoive de l’argent libyen, mais comment Mouammar Kadhafi - qui est l’un des plus loyaux soutiens à la cause palestinienne et un des plus vigoureux opposants à la guerre en Irak - puisse accepter comme ami et conseiller une personne telle que Blair.

La Lybie avait elle-même été bombardée et menacée parce qu’il soutenait la cause des nations arabes, particulièrement son soutien à la résistance palestinienne. On ne s’attendait pas à ce que ses leaders acceptent de se lier d’amitié avec ceux qui ont fait à l’Irak ce que l’ancien président américain Reagan a fait à la Lybie quand il a ordonné à ses bombardiers d’attaquer et de tenter d’assassiner le leader libyen lui-même en détruisant sa maison alors que lui et sa famille s’y trouvaient.

Nous espérons que le criminel de guerre Blair n’est pas, en vrai, un ami du leader libyen et de sa famille. Si toutefois c’était le cas, cette amitié donnerait un grand coup à la position nationale du leader libyen.

* Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.

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7 juin 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction de l’anglais : Yazid Slaim