16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

La tradition anti-américaine au sein du Likoud

mercredi 17 mars 2010 - 09h:04

Serge Dumont - Le Temps

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Le courant hostile à Washington existe depuis la création de l’Etat hébreu.

Israël-Etats-Unis : l’affront

L’idée que l’axe Jérusalem-Washington est indestructible n’est pas conforme à la réalité. Car, à la création de l’Etat hébreu (1948), les Etats-Unis ne se sont pas empressés de soutenir Israël. Plus tard, ils ont longtemps rechigné à lui vendre des armes et à lui apporter leur soutien sur la scène internationale. Ce qui explique pourquoi une partie du personnel politique israélien se méfie de ce « grand frère ».

A la fin des années 80, c’est au Likoud, le parti de la droite nationaliste fondé par Menachem Begin, que l’on trouvait le noyau le plus hostile à Washington. Y participaient le Premier ministre, Itzhak Shamir, son âme damnée Ariel Sharon et quelques personnalités telles que le polémiste Uri Dan.

Partisans du « Grand Israël » et de la colonisation à outrance des Territoires, les « anti-américains » du Likoud estimaient à tort ou à raison qu’Israël n’était qu’un jouet dans les mains de son allié superpuissant. « Le jour où ils n’auront plus besoin de nous, ils nous jetteront comme une merde », affirmait souvent le polémiste lorsqu’il s’exprimait en privé. « C’est pour cela que nous ne devons compter que sur nous-mêmes et fabriquer nos propres armes tout en acceptant l’aide des Etats-Unis. »

Vingt ans plus tard, ce courant existe encore. On le retrouve au Yesha (le lobby des colons), dans les petites formations d’extrême droite, mais également dans la tendance dure du Likoud, incarnée par le colon Moshé Feiglin.

Théocratie

Partisan du départ d’Israël des Nations unies et de la transformation de l’Etat hébreu en théocratie, Feiglin rassemble de 15 à 20 pour cent des militants du Likoud au­tour de ses thèses. Il estime qu’Israël ne doit pas écouter les incitations de l’Union européenne à la reprise du dialogue de paix avec les Palestiniens mais aussi, et surtout, qu’il doit prendre ses distances avec Washington. Parce que la proximité politique des deux pays nuit selon lui au caractère « spécifiquement juif donc supérieur » ­d’Israël.

Dans les petites formations d’extrême droite telles la « Maison juive » et « Union nationale », on ne se prive en tout cas pas de dénoncer « les intolérables interventions américaines dans la vie politique intérieure d’un pays souverain ». « De quel droit les fonctionnaires du Département d’Etat décident-ils où et quand le peuple juif peut ou ne peut pas construire sur la terre que Dieu lui à promise ? » interroge le député ultra Mikhaël Ben Ami. « Est-ce que l’on apprécierait à Washington que moi et mes amis nous décrétions quel projet immobilier doit être construit en Arkansas et quel autre au Wisconsin ? »

17 mars 2010 - Le Temps


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.