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Deux mois pour retrouver la dépouille de son mari

lundi 15 mars 2010 - 17h:33

Eman Jomaa - The Palestine Telegraph

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C’était une journée comme les autres durant la guerre [contre Gaza], lorsque l’artillerie israélienne s’est mise a tirer sur la maison de Yosra Abu El Hussein, à Rafah, au nord de la bande de Gaza.

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Photo : Eman Jomaa

Yosra, âgée de 39 ans, et ses 10 enfants avaient quitté la maison, mais son mari Ateya, âgé de 44 ans, a refusé, insistant pour demeurer dans sa propre maison. « Je ne quitterai pas ma maison devant eux (les Israéliens), même s’ils me tuent », a-t-il dit. « C’est ce qu’ils veulent. »

Après 21 jours indescriptibles « la guerre s’était arrêtée », ou du moins c’est ce qu’ils croyaient. Car Yosra et ses enfants ne savaient pas encore si Ateya était vivant ou mort. Elle avait entendu dire par ses voisins que son mari était dans la maison lorsque l’artillerie israélienne a pilonné la zone, les éclats d’obus criblant leur maison.

Quand ils revinrent à leur maison, Yosra et ses 10 enfants y sont entrés avec crainte.

L’odeur de la mort était partout. Tout en tenant son petit bébé, Yosra se rappelle avoir dit : « Il n’est pas vivant, je suis sûr que c’est son odeur. » Elle a dit à ses enfants de demeurer dans le jardin, prendre juste avec elle l’aîné de ses fils, Mohammed âgé de 19 ans, lorsqu’elle est entrée.

A l’entrée de leur maison, Yosra a trouvé des cheveux d’Ateya, et tandis qu’ils montaient les escaliers, ils ont trouvé un morceau de chair humaine. Elle était sûre qu’il appartenait à son mari.

« J’ai commencé à rechercher la dépouille de mon mari, et j’ai passé deux mois à collecter des morceaux de chair humaine, des cheveux et des os dans chaque coin de notre maison. Et je n’arrivais pas à tenir mes enfants à l’écart. »

Ahmed, qui a maintenant 5 ans, me dit : « Nous n’allons pas pleurer parce que notre père est au ciel, et nous serons bientôt avec lui. »

Ahmed est impatient de prendre sa revanche sur les assassins de son père. « Quand je serai grand, je vais travailler et vendre n’importe quoi pour que je puisse avoir de l’argent. Je ne veux pas jouer ... mon enfance est finie. »

15 mars 2010 - The Palestine Telegraph - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net


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