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Les handicapés palestiniens à la recherche de l’espoir

mardi 13 février 2007 - 11h:47

Bachar Daraghmeh

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Quiconque met les pieds dans le centre de l’Union générale des infirmes palestiniens de la ville de Naplouse constate immédiatement l’ampleur de la souffrance des infirmes.

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Passer les check-points quand on est handicapé.

L’endroit ne comble pas leurs attentes et les services ne sont pas à la hauteur de leurs besoins. Néanmoins, malgré cette souffrance, leurs visages rayonnent d’espérance, défiant le présent et cherchant un avenir meilleur. Dès le premier regard, le visiteur du centre est frappé par l’exiguïté de l’endroit qui n’est en réalité qu’une salle insalubre où les infirmes souffrants cherchent à se réunir afin de trouver un environnement qui leur convient.

Leur situation semble en dire long sur leur détermination : malgré la souffrance et les peines, l’espoir reste présent... nous ne nous résignerons pas au présent douloureux, nous ne céderons pas face à notre situation difficile, et ne serons pas un fardeau pour la société, nous possédons une volonté d’acier incomparable, semblent-ils dire.

Ici et là, on retrouve quelques infirmes discutant entre eux, alors que plusieurs dossiers sont compilés face à un ordinateur et près de la cuisine se trouve le système des canalisations. Le bruit de la rue, près du centre, couvre celui des conversations et donne l’impression d’être dans un commerce.

Plusieurs problèmes

Le but de notre visite était la rencontre du président de l’association et au moment où on s’apprêtait à s’asseoir afin de commencer la rencontre, voilà qu’un infirme se rapproche de nous : « Comment puis-je faire mes besoins ? Le système des canalisations des déchets ne fonctionne plus ? » Nous dit-il, et c’est alors que l’on comprit la raison de l’odeur émanant du centre.

Ces péripéties ne nous ont pas fait oublier les raisons de notre visite et la rencontre du président de l’Union générale des infirmes M. Mohammed al-Masri. Le président raconte : « le problème du système de conduite des déchets dans le centre existe depuis longtemps, et on a commencé à s’habituer », affirme-t-il. Il a ajouté : « si les problèmes s’arrêtaient à la canalisation tout irait pour le mieux, le problème c’est que les législations constitutionnelles concernant les infirmes, dont le nombre augmentent tous les jours, restent inchangées. Le comportement envers les infirmes reste conditionné par l’apitoiement, au lieu d’un comportement et d’un regard fondés sur les droits, et basés sur le principe de l’égalité des chances. Ainsi, la femme souffre non seulement car elle est handicapée, mais aussi car elle vit dans une société qui lui réserve un regard inférieur à celui qu’elle réserve au mâle. »

La législation d’avril 1999, votée par l’Assemblée législative palestinienne et applicable dans le mois qui suit le vote, est considérée par al-Masri comme uniquement à caractère morale, et ce à cause de sa non application sur le terrain. En effet, la loi n’a pas précisé l’organisme officiel chargé de son application. Masri indique que ce n’est que cinq années de la promulgation de la loi que l’assemblée législative demande officiellement un recensement des infirmes et handicapés au sein des ministères de l’autorité palestinienne.

Comment peut-on donc prendre en main avec responsabilité et sérieux les problèmes auxquels font face les infirmes ?

Par ailleurs, la loi garantie en théorie aux handicapés le droit à une formation professionnelle, se basant sur le principe de l’égalité des chances.

(Interdits de leur droit au travail

Mr. Masri indique que les institutions gouvernementales et non gouvernementales se doivent d’intégrer un minimum de 5% d’handicapés parmi leur personnel, tout en tenant compte de l’infirmité de la personne. Néanmoins, la législation ne fut pas appliquée sur le terrain. Il ajoute : « la loi donne le droit au travail aux personnes handicapées, mais cela ne se traduit pas par une application concrète, ainsi, le ministère de l’éducation et de l’instruction n’emploie que 250 fonctionnaires handicapés, alors que le nombre requis est de 1500 fonctionnaires si l’on se réfère à la loi qui réserve 5% des emplois aux personnes souffrantes d’handicaps ».

Masri termine en affirmant que « ces problèmes ne sont qu’une partie de ceux auxquels fait face l’association, et imaginez alors si l’on étalait l’ensemble des problèmes ? Je pense que l’on aurait alors besoin de plusieurs volumes. »

L’incapacité de l’autorité palestinienne

Le responsable chargé de la prise de conscience populaire dans la ligue indépendante palestinienne des droits du citoyen, M. Majed al-Arawi, affirme que le peu de services fourni résulte de la faiblesse de l’autorité palestinienne et de son incapacité à fournir les services demandés.

Comment une autorité incapable de procurer les salaires minimums à ses fonctionnaires pourrait développer des services demandés par une seule catégorie de la population ?

Ils cherchent l’espoir...

Néanmoins, et malgré tous les problèmes précédemment cités, les handicapés et les personnes en charge du centre ne se résignent pas au désespoir, Masri indique en effet que le centre organise diverses activités et animations en partenariat avec différentes institutions.

De son côté, l’infirme Mohammed dit : « malgré toute ces conditions difficiles et le peu de services ainsi que la destruction des maisons et des routes par l’occupation, nous continuons de vivre avec l’espoir qu’un jour arrivera où nos rêves deviendrons réalité ». Il ajoute : « J’ai actuellement terminé un stage de préparation dans le cadre de la réparation d’ordinateurs, et j’ai ouvert mon propre commerce, je pense que cela m’aidera à améliorer ma situation ».

Il est ici judicieux d’ajouter que le blocus israélien sur les villes palestiniennes empêche la mise en place de projets qui permettraient de fournir les services nécessaires aux différentes catégories de la société.

Feb 12, 2007, 10:21 - http://www.palestine-info.cc/french...


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