Bien que le président américain Barack Obama ait envoyé ses félicitations à son homologue afghan, Hamid Karzai, à l’occasion de sa « victoire » à l’élection présidentielle en Afghanistan, après que son unique adversaire (le Dr Abdullah Abdullah) se soit retiré de la course, les Américains sont profondément déçus du résultat.

Karzai est le digne représentant du régime fantoche mis en place en Afghanistan par les forces d’occupation - Photo : Reuters

Le président Karzaï a promis au président américain de combattre la corruption et de former un gouvernement avec une large base, alors que lui-même s’est cramponné au pouvoir en truquant les élections, en achetant les votes, et en s’appuyant sur des criminels de guerre.

Les États-Unis voulaient ces élections, pour donner au président afghan une plus grande légitimité, mais les résultats sont à l’opposé de ce qui était attendu après la divulgation de larges fraudes. Le retrait du Dr Abdullah, le seul rival de M. Karzaï, a ajouté encore plus de sel sur la plaie purulente de la démocratie américaine en Afghanistan.

Karzai, détesté et mis à l’écart par l’administration américaine et ses alliés avant ces élections à cause de sa corruption et de celle de son équipe, se rend compte maintenant qu’il est l’unique cheval dans la course et qu’aucune puissance, quelle qu’elle soit, ne peut lui retirer son mandat de président.

Le président Obama avait fait de l’Afghanistan la pierre angulaire de sa politique étrangère, en étant convaincu que les États-Unis peuvent sortir victorieux des Talibans et d’Al-Qaïda supposés en déroute - une idée de plus en plus fausse.

Obama comptait sur l’intégrité de la compétition électorale pour justifier l’envoi de plus de 40 000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan pour répondre aux demandes de ses généraux. Cette justification s’est volatilisée à la suite de cette élection frauduleuse. [Obama] n’a plus aucun espoir de convaincre les peuples américain et britannique d’envoyer leurs fils se faire tuer dans une guerre dont les causes ne sont pas claires et où la victoire est très loin d’être garantie.

Le mois d’Octobre a été le plus sanglant de l’année pour les forces de l’OTAN opérant en Afghanistan, en particulier pour les soldats américains. Le mouvement des Talibans a sensiblement amélioré ses capacités militaires et il a été en mesure d’infliger de lourdes pertes aux occupants occidentaux.

Le président Karzaï n’a manifestement pas réussi à construire une force armée capables de combattre aux côtés des troupes de l’OTAN, en dépit des milliards dépensés pour l’armement et la formation, il n’y a aucune raison de croire que son prochain mandat comme président donnera de meilleurs résultats.

L’administration des États-Unis devraient faire pression sur lui pour qu’il forme un gouvernement d’union nationale avec Abdullah Abdullah, afin de sauver ce projet politique si onéreux. Mais une telle évolution aurait peu d’impact sur la réalité sur le terrain - ce serait un changement de charrette, pas de cheval.

Le président Obama et la majorité de ses adjoints et conseillers semblent inconscients du fait le plus évident : que la présence de leurs forces en Afghanistan est considérée comme une occupation, profondément inacceptable pour la majorité de la population. La résistance dans de telles circonstances est évidemment légitime, d’autant plus lorsqu’un gouvernement corrompu et fraudeur est imposée à la nation par les forces d’occupation.

Un tel gouvernement ne peut espérer combattre les Talibans qui peuvent compter sur le soutien de la population pachtoune qui représente à elle seule 50% de la population afghane.

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4 novembre 2009 - Bari el Atwan http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction : Info-Palestine.net