Quelles que soient les circonstances qui ont conduit au report des discussions sur le rapport Richard Goldstone au conseil des droits de l’homme de l’Onu, cette question a entraîné une confusion sur la scène politique arabe.

En effet, nous avons ainsi manqué une occasion en or de condamner Israël pour les crimes commis à Gaza. Mais malheureusement, ce sont les Arabes eux-mêmes qui ont perdu cette rare occasion pour laquelle ils ont longuement travaillé, alors qu’ils étaient à deux doigts de la saisir. Il ne s’agit nullement d’un complot étranger. L’Egypte a déclaré par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères qu’elle n’avait appris la nouvelle du report que suite à sa prise. La Ligue arabe s’est également exprimée en des termes coléreux pour dénoncer cet acte et a exprimé son vif étonnement de la prise de cette décision confirmant qu’elle n’avait pas été consultée. Quant au président palestinien, Mahmoud Abbass, il a déclaré que la décision du report émanait certainement des pays arabes et musulmans au conseil des droits de l’homme. Par contre, le Qatar a accusé la partie palestinienne d’être derrière le report des discussions, et son délégué au conseil a déclaré que ce sont les Palestiniens qui l’ont réclamé de plein gré. Cependant, Saëb Ereqat a rétorqué en menaçant de rendre public le nom des pays qui ont fait pression sur la direction palestinienne pour reporter le vote de la résolution.

C’est ainsi que des accusations sont échangées sur la scène politique arabe et que règne un état de confusion sur ce sujet. Bref, nous renonçons à nos droits, nous gâchons nos efforts et faisons échouer nos actes de plein gré puis nous pleurons et nous nous plaignons de l’injustice des autres alors que nous sommes les plus injustes.

L’essentiel maintenant est de sortir rapidement de cet état de confusion. L’essentiel est aussi que ces circonstances n’influent pas sur la signature de l’accord de réconciliation palestinienne prévue pour la fin du mois courant et qu’elles soient, au contraire, une motivation pour sa signature. Le rapport Goldstone se trouve toujours sur Internet. Tout pays peut le soumettre à tout moment à l’Assemblée générale de l’Onu, car il n’est pas la propriété des Palestiniens seuls. Il est la propriété de toute personne qui croit en la justice humaine.

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 14 au 20 octobre 2009, numéro 788 (Opinion)