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Irak : torturé à mort par les soldats britanniques

jeudi 24 septembre 2009 - 11h:49

Al Jazeera

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Le père d’un réceptionniste irakien qui est mort alors qu’il était aux mains des troupes britanniques dans la ville irakienne de Bassorah, a déclaré que les soldats britanniques riaient tandis qu’ils battaient son fils à mort.

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Daoud Mousa, ici accompagné de son petit garçon, assassiné par les soldats de "sa gracieuse majesté"

Daoud Mousa, âgé de 63 ans, a déclaré à l’audience à Londres mercredi que les personnes détenues avec son fils Baha, alors âgé de 26 ans, lui avait décrit en détail avec quelle violence et quelle cruauté « ils avaient été traités par les soldats britanniques ».

« Mon fils a été torturé à mort devant ses collègues », a déclaré Mousa, un ancien officier supérieur de la police, lors de l’enquête dans une déclaration écrite.

« Il est clair que les soldats responsables ont éprouvé un plaisir sadique en riant constamment pendant que mon fils était victime de mauvais traitements », dit le communiqué.

« Civils victimes de violence »

Baha et six autres Irakiens ont été arrêtés lorsque les soldats britanniques sont entrés dans un hôtel de la ville en Septembre 2003, lorsqu’ils pourchassaient des partisans de Saddam Hussein, le dernier président irakien.

Il est décédé 24 heures plus tard à la suite de ses blessures. Un diagnostic post-mortem a révélé qu’il avait subi 93 blessures, dont une fracture du nez et de plusieurs côtes.

D’autres témoins ont également dit à l’enquête que certains militaires se sont donnés du plaisir à maltraiter les civils prisonniers, les obligeant à danser comme Michael Jackson et coordonnant les cris des autres dans une tentative de créer une sorte de musique.

Une bande vidéo dévoilée à l’enquête a montré l’un des soldats, le caporal Donald Payne, hurlant sur des prisonniers cagoulés.

Mousa a témoigné avec émotion durant l’audience de ce mercredi, pleurant à plusieurs reprises alors qu’il décrivait l’effet de la mort de son fils sur sa famille.

Il a dit souffrir des réminiscences du moment où il a vu les blessures horribles de son fils dans une morgue militaire, disant durant l’enquête que les soldats avaient violé la « dignité et l’honneur anglais ».

Accusations de vols

Interrogé par Michael Topolski, l’avocat de Payne, pour savoir s’il acceptait des excuses de l’ex-soldat, Mousa très ému, a refusé. « Je n’accepterai pas les excuses d’un criminel », a-t-il dit à l’audience.

Le gouvernement britannique a ordonné exceptionnellement une enquête publique sur le meurtre, en demandant au juge William Gage de la Cour d’appel, d’enquêter sur les circonstances de la mort de Daoud Mousa et de formuler des recommandations pour d’éventuelles modifications aux conditions de détention militaire.

Mousa a déclaré à l’audience qu’il avait accusé au cours du raid dans l’hôtel, un soldat britannique d’avoir volé des billets de banque, et que son fils a été pris pour cible par les troupes pour se venger.

La mort de Daoud Mousa a déjà amené la condamnation de Payne comme premier criminel de guerre britannique en Irak.

Il a été chassé de l’armée et condamné, pour traitements inhumains, à un an de prison en 2007.

Le ministère de la Défense de Grande-Bretagne a déjà présenté ses excuses pour les mauvais traitement subis par Daoud Mousa et neuf autres irakiens, leur attribuant un dédommagement collectif de 4,9 millions de livres sterlings.

« Argent dérobé »

Mousa a déclaré que dans la nuit du à l’hôtel, il était arrivé pour ramener son fils du travail. Il a alors vu des véhicules militaires entourer le bâtiment et le personnel à plat ventre sur le sol, y compris Baha.

Il a déclaré avoir vu un soldat britannique prendre des billets de banque du coffre de l’hôtel et les mettre dans sa poche. Il a alors signalé le fait à l’officier sur place, qu’il a identifié seulement comme étant « le lieutenant Mike ».

Mousa a déclaré avoir montrer son fils aux soldats, en espérant qu’ils allaient le libérer en échange du fait qu’il ait signalé le vol à leur attention.

« Je pense qu’ils savaient que celui que je leur montrais était mon fils ; ils ont voulu se venger de moi en s’en prenant à lui », a déclaré Mousa.

A l’extérieur de l’audience, Mousa a déclaré qu’il croyait « sans le moindre doute » que son fils avait été pris à partie en représailles.

Les avocats représentant la famille Mousa demandent que soit déterminé si les militaires sanctionnés en Irak avaient utilisé des techniques d’interrogatoire interdites par la Grande-Bretagne en 1972, alors en pleine controverse sur l’utilisation de ces méthodes en Irlande du Nord.

Ils ont déclaré à l’enquête plus tôt cette semaine que les soldats ont utilisé ce qu’on appelle « les techniques de conditionnement, dont les positions stressantes, la cagoule, la privation de sommeil, la privation de nourriture et l’isolation sensoriel [bruit blanc] ».

Sur le même thème :

- Irak : l’histoire de Baha Mousa - 21 juillet 2009

24 septembre 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/e...
Traduction : Info-Palestine.net


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