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Greta Berlin de FreeGaza

dimanche 23 août 2009 - 07h:35

Baudouin Loos

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Il y a un an, le premier bateau de
solidarité accostait à Gaza. Greta
Berlin ne compte pas en rester là.
Greta Berlin

Un sacré caractère. Coriace
et tenace. Avec une poignée
d’amis, Greta Berlin,
une Californienne sexagénaire, a
lancé l’idée en 2006 d’envoyer des
bateaux à Gaza. Pour briser le siège
israélien, pour montrer la solidarité
de citoyens du monde entier
envers la population palestinienne
de ce minuscule territoire.
Mais la mise en pratique du projet
s’avéra bien malaisée. Il fallut
d’abord trouver l’argent. À partir
de rien. Appels, meetings, interviews
et, bien sûr, internet ont
fini par générer un petit pactole.
Des donations individuelles. Vingt
mille dollars pour la plus généreuse,
un dollar et demi, d’un habitant
de Birmanie, pour la plus modeste.
Certains moments furent difficiles
 : un ami libano-américain très
dynamique, Riad Hamad, s’était
fort investi dans le projet mais finit
par se suicider pour mettre fin au
harcèlement policier dont sa fille
médecin à San Francisco était l’objet
en raison des activités de son
père. « Nous étions en avril 2008, et
avec cette enquête policière et sa
mort, nous avons tout perdu, confiet-
elle. Nous avons dû tout reprendre
à zéro. »

Il y a tout juste un an, deux petits
bateaux de pêche surchargés
quittaient enfin Nicosie, à Chypre,
avec, à leur bord, 44 personnes
pour une traversée de 33 heures.
« On a eu beaucoup de malades, se
souvient Greta Berlin. Puis tous les
appareils des bateaux ont cessé de
fonctionner, brouillés par la marine
israélienne. On a continué à la boussole
 ! Le 23 août 2008, on accostait
dans la joie à Gaza. Très embarrassés,
les Israéliens n’ont pas osé nous
empêcher de passer. »

Par quatre fois, d’autres traversées
de solidarité furent organisées
avec succès l’année dernière.
Jusqu’à l’opération militaire israélienne
« Plomb durci » de funeste
mémoire, le 27 décembre.

Deux
jours plus tard, Greta et ses amis
envoyaient dare dare un bateau,
mais celui-ci se faisait harponner
par trois fois par des navires de
guerre israéliens et il devait faire
demi-tour pour couler dans le port
de Nicosie peu après.

La dernière expérience, en juin,
a fait l’objet d’un traitement particulier
de l’armée israélienne : bondé
de sacs de ciment, de fil métallique,
d’outils, de crayons, de ballons,
etc. - toutes marchandises
prohibées à Gaza par Israël, le Spirit
of Humanity a été abordé par
huit bateaux de guerre israéliens
et l’équipage comme les passagers
emprisonnés près de Tel-Aviv
sous une curieuse inculpation :
« entrée illégale en Israël », pour
être expulsés huit jours plus tard.

Mais qu’est-ce qui donne donc à
Greta Berlin une telle ardeur ? « Le
fait que mes deux enfants ne peuvent
pas se rendre sur la terre natale
de leur père, répond-elle. J’avais
épousé un Palestinien de Safad (devenu
Safed, en Israël), qui avait dû
quitter son pays en 1948 à la création
d’Israël. J’estime aussi que mon
gouvernement a sa part de responsabilité
dans la situation ».

Depuis lors, sa motivation n’a jamais
été prise en défaut. Et l’échec
des deux derniers bateaux envoyés
à Gaza ne la démobilise pas,
pas plus qu’il n’affecte le moral de
tous ses amis engagés dans l’aventure
des bateaux pour Gaza. « On
ne s’arrêtera pas. Notre arme c’est
notre volonté. Nous voulons rendre
difficile et coûteux pour les Israéliens
de nous arrêter. Nous venons
d’acheter un nouveau bateau. Et il
ne sera pas seul. »

Car il y a une idée neuve : se procurer
deux (au moins) autres bateaux...
de guerre, cette fois, sur le
marché de l’occasion. Des vaisseaux
solides et bon marché, à qui
une seconde vie, civile, sera donnée.
Date cible : « Fin octobre ».
Le rêve ? « Établir une ligne régulière
vers Gaza, pour désenclaver la
bande de terre. » Le gouvernement
israélien sortirait enfin de la contradiction
qui consiste à dire qu’il
n’occupe plus le territoire tout en
empêchant quiconque d’y pénétrer.

CV de Greta Berlin
1941
Naissance aux
Etats-Unis

1977
Début d’un travail
de solidarité avec
les réfugiés palestiniens
du Liban.

2003
Voyage en Cisjordanie
occupée.

2006
Naissance du projet
« Des bateaux
pour Gaza ».

2008
Arrivée à Gaza le
23 août des deux
premiers bateaux,
le « Free Gaza »
et le « Liberty ».

Un troisième bateau,
« Dignity »
est attaqué par la
marine israélienne
en décembre.
2009

Un quatrième bateau,
« The spirit
of Humanity » est
arraisonné par Israël
en juin...

Achat d’un nouveau
bateau, conception
de nouvelles
opérations
vers Gaza.

Cet article peut être consulté ici :

http://archives.lesoir.be/l%26%2382...


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