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Journée des réfugiés 2006
Qui bénéficie réellement d’une protection ?

lundi 10 juillet 2006 - 19h:43

PHR-Israël

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L’association « Physicians for Human Rights-Israel » tient à attirer l’attention sur les réfugiés en Israël qui ne bénéficient ni de protection ni des droits sociaux de base. Le nombre de citoyens israéliens qui ont obtenu protection et refuge à l’étranger en 2005 est plus important que le nombre de réfugiés ayant obtenu une protection à l’intérieur de l’Etat d’Israël.




Ces dernières années, des centaines de milliers de réfugiés ont fui les terribles massacres au Darfour, Soudan. Ils se sont surtout enfuis vers des pays africains et seuls une douzaine d’entre eux sont venus demander protection et refuge en Israël. Malgré la terrible guerre qu’ils ont fuit, l’Etat les traite comme des « menaces sécuritaires » et non comme des personnes nécessitant une protection. La plupart d’entre eux sont en prison depuis des mois malgré le fait qu’ils n’ont commis aucun délit : la détention ne nécessite aucun examen juridique, ils n’ont pas l’occasion d’avoir accès aux organisations des droits humains et ne bénéficient pas de soins médicaux appropriés dont les soins de santé mentale.

Des familles entières ont été séparées : les hommes ont été emprisonnés alors que les femmes et les enfants ont été placés dans des structures alternatives à travers tout les pays et ce, sans accompagnement de travailleur social, sans assistance et sans assurance médicale. Une réfugiée à un stade avancé de sa grossesse n’a pas passé les examens de santé de base et ne sait toujours pas où elle va accoucher. Les enfants des réfugiés vivent en Israël alors que leurs pères sont emprisonnés ; ils n’ont pas accès aux services médicaux et il n’existe pas de solution pour eux pour la prochaine année scolaire. Deux jeunes soudanais ont été emprisonnés pendant des semaines à la prison Maasiyahu et se sont mis en grève de la faim pour qu’une solution alternative leur soit trouvée : l’un d’eux a eu la main cassée par les gardiens qui se « sont occupés » de lui. L’accès à l’hôpital a été refusé à un réfugié souffrant d’une sévère attaque d’asthme ce qui a mis sa vie en danger.

De plus, des centaines de réfugiés résident en Israël sous couverture d’une lettre de protection de l’UNHCR, mais ils n’ont même pas les droits sociaux de base. Ils souffrent de racisme et de xénophobie, de traitements dégradants de la part des institutions, de violences policières et vivent dans une peur infinie.

Soixante douze demandeurs d’asile d’Ethiopie ont vu leur demande de statut de réfugiés refusé par les Nations unies et se retrouvent maintenant emprisonnés depuis plus d’une année, malgré le fait que leur libération, même sous des conditions restrictives, pourrait les aider à immigrer dans d’autres pays. Environ 60 réfugiés de Sierra Leone qui résident en Israël avec documents à l’appui (à cause de la guerre civile barbare qui sévit dans leur pays) ont reçu l’ordre de quitter Israël au début de cette année. Les enfants ont grandi en Israël et sont maintenant supposés retourner dans l’un des pays les plus dangereux et sous développés du monde.

Il est absurde de voir que les statistiques de l’UNHCR montrent que le nombre de citoyens israéliens ayant trouvé refuge et protection à l’étranger dépasse le nombre de réfugiés ayant obtenu protection à l’intérieur de l’état d’Israël : Israël exporte des réfugiés mais refuse d’absorber ceux qui ont besoin de protection.

En tant que citoyens israéliens, nous ne devons pas rester indifférents au sort des réfugiés qui sont parmi nous. L’association « Physicians for Human Rights-Israel » demande au gouvernement israélien d’absorber les réfugiés qui vivent dans le pays, de leur donner leurs droits sociaux et de leur accorder une totale protection et des soins médicaux appropriés. Israël est obligée, pour des raisons d’humanité, de moral et d’histoire, d’aider ceux dont les vies sont en danger et qui sont persécutés à cause de leur religion, de leurs points de vue politique, de la couleur de leur peau ou à cause de tout autre motif raciste. Un « Etat démocratique » n’est pas juste une image rhétorique utilisée pour nous donner collectivement bonne conscience, mais plutôt un choix avec des obligations morales et humaines. L’association « Physicians for Human Rights-Israel » demande donc à toute la population de se joindre à nous et de demander que les élus accordent aux réfugiés et aux demandeurs d’asile le même niveau de respect, de protection et de sensibilité avec lesquels l’état demande aux autres dans le monde de traiter ses propres citoyens.

Pour plus d’information :
Ran Cohen, Directeur du Projet Migrant Workers and Refugee Project : +972 54 732 2008
Shabtai Gold, Relations Public : +972 54 486 0630

P.S Physicians for Human Rights-Israel, 22 juin 2006,
http://www.phr.org.il
Traduction : Ana Cléja


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