16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Irak/Iran : Le camp d’Achraf ne peut être protégé par les Irakiens

jeudi 6 août 2009 - 11h:10

Stéphane Bussard - Le Temps

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Mobilisation à Genève pour dénoncer la passivité internationale envers les Moudjahidin du peuple d’Irak. «  L’absence de réaction de la communauté internationale aux événements d’Achraf en Irak rappelle Srebrenica. C’est une honte totale. »

Vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Jean Ziegler aime les comparaisons qui choquent. Le 28 juillet dernier, l’armée irakienne entrait en force dans le camp d’Achraf, au nord-est de Bagdad, qui abrite 3 500 Moudjahidin du peuple depuis 2003. L’irruption violente a fait jusqu’ici 13 morts, 36 personnes enlevées par la force et des dizaines de blessés graves.

Aide américaine requise

Le camp d’Achraf subit les changements intervenus en Irak et en Iran ces derniers mois. Les Etats-Unis ont transféré les compétences de protection du camp aux autorités irakiennes. Quant à l’Iran, qui subit une grave crise interne, il dénonce la dissidence des Moudjahidin du peuple, qui auraient fomenté les manifestations anti-Ahmadinejad de ces dernières semaines. Les Moudjahidin du peuple craignent par ailleurs une entente entre Téhéran et le gouvernement chiite irakien pour se débarrasser d’eux.

Directeur de l’Organisation mondiale contre la torture, Eric Sottas estime urgent de rétablir la protection du camp d’Achraf : « Ce qui semble la solution la plus pratique consisterait à demander aux Américains d’assumer cette protection au-delà de la date qui avait été prévue avant qu’une force internationale ne s’en charge. » Mais, reconnaît Eric Sottas, qui exige une enquête sur les événements de juillet, «  la situation actuelle est un casse-tête. Aucun pays ne souhaite accueillir les Moudjahidin et il n’est pas possible de les disperser en Irak ou de les faire rentrer en Iran. La seule solution est de fixer le camp de façon humanitaire. »

L’ex-eurodéputé Paolo Casaca, très engagé dans la cause, juge, sans trop de nuance, « honteux l’attitude de l’Union européenne, de l’ONU, des Etats-Unis et du Comité international de la Croix-Rouge, lequel n’a rien fait pour éviter les violences ». Porte-parole du CICR, Florian Westphal rétorque que son organisation discute avec les autorités irakiennes et avec le camp d’Achraf. Quant aux éventuelles violations des Conventions de Genève, «  nous ne les déclarons pas publiquement », ajoute-t-il.

Le CICR, qui a 530 personnes sur le terrain entre Amman et l’Irak, a aidé au rapatriement de 260 personnes d’Achraf en Iran depuis 2003. « Mais avec leur consentement express », précise Florian Westphal. Fustigé par les Moudjahidin du peuple, le CICR, conclut un bon connaisseur de l’Iran, est une « cible idéale pour attirer l’attention ».

6 août 2009 - Le Temps


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.