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Liban : Nasrallah dénonce le « piège » confessionnel

mercredi 31 janvier 2007 - 06h:09

Adlène Meddi - El Watan

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Devant des centaines de partisans, lors d’un rassemblement dans les banlieues sud de Beyrouth, dimanche soir, à l’occasion de la fête de l’Achoura, Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, a dénoncé ceux qui présentent la crise politique actuelle au Liban comme un « conflit confessionnel » parlant d’« instigateurs » et de « piège prémédité », selon l’AFP.

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Hassan Nasrallah, secrétaire général du mouvement Hizbullah

Plusieurs médias occidentaux ont évoqué des « affrontements entre sunnites et chiites », en rapportant les heurts - jalonnés de tirs à l’arme automatique - jeudi dernier devant l’université arabe de Beyrouth. « Nous rejetons tout conflit confessionnel, toute guerre civile et nous ne dirigeons nos armes contre quiconque », a déclaré Sayyed (et non pas « cheikh » comme le présente l’AFP) Hassan Nasrallah, refusant toute idée de « riposte » de la part de son parti, le seul à avoir conservé officiellement ses armes après le long conflit interlibanais (1975-1990).

Tout en se remettant à l’Etat, à la justice et à l’armée pour « condamner à mort les coupables », Hassan Nasrallah a accusé des « personnalités au sein de l’équipe au pouvoir d’ ?uvrer pour provoquer un conflit entre chiites et sunnites au Liban » au service d’Israël. Vendredi dernier, lors des obsèques d’une victime des affrontements de jeudi, Mohamed Yazbik, haut responsable du Hezbollah, a exhorté « tous les dignitaires religieux, chrétiens et musulmans, et toutes les personnes de bonne volonté de ce pays à assumer leurs responsabilités avant qu’il ne soit trop tard ».

Le leader du Hezbollah a appelé les familles des « martyrs » à garder leur calme appelant à la constitution d’une commission d’enquête laïque pour établir la vérité sur ces affrontements meurtriers. Alors que, dans la même journée, l’aviation israélienne a lancé des ballons empoisonnés sur le Sud-Liban. Une journaliste d’An Nahar à Nabatiyéh a été atteinte et transportée à l’hôpital. La tension reste vive dans le pays du Cèdre où le gouvernement de la majorité de Fouad Seniora reste en conflit ouvert avec l’opposition menée par le Hezbollah et le Courant patriotique libre (LCP) du général Michel Aoun.

Un pays exsangue après l’agression israélienne de l’été dernier et en difficulté économique (41 milliards de dollars de dettes publiques) que la rencontre Paris-3 a tenté de juguler. Conférence qui a permis de réunir 5,8 milliards d’euros, mais déjà critiquée par des personnalités libanaises, à l’instar de Georges Corm, économiste, ancien ministre des Finances du Liban qui rappelle que les donations antérieures n’ont même pas été adéquatement gérées.

Pour beaucoup d’analystes, les offensives médiatiques et politiques occidentales et israéliennes contre le Hezbollah - qui se proclame vainqueur de la guerre de juillet/août 2006 - est une suite logique à cette dernière guerre. « N’ayant pas réussi à dégarnir la scène libanaise du Hezbollah et de ses armes, d’abord à l’aide de la 1559, ensuite par le biais de la guerre israélienne de juillet, les Américains cherchent à jouer leur dernière carte qui est le tribunal », a indiqué une source anonyme du Hezbollah au quotidien L’Orient-Le Jour.

Il s’agit du tribunal chargé de juger les auteurs de l’attentat contre Rafic Hariri le 14 février 2005 à Beyrouth et dont le Hezbollah et le CPL craignent qu’il devienne une arme de « règlement de comptes » entre les mains du gouvernement pro-occidental de Fouad Seniora. En tous les cas, la crise libanaise, otage des calendriers régionaux, ne semble pas prête à connaître une issue pour bientôt.

L’Iran et l’Arabie Saoudite viennent de se mettre d’accord pour former une commission commune regroupant des collaborateurs du prince Bandar et de Ali Larijani, le responsable du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, selon le journal libanais Al Akhbar. M. Larijani a récemment affirmé que Téhéran ?uvrait, avec Ryad, au « règlement de la crise » au Liban, accusant les Etats-Unis d’attiser la discorde entre sunnites et chiites dans ce pays.

30 janvier 2007 - El Watan - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elwatan.com/spip.php?pag...


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