Les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi leurs agressions contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires occupés et leur siège total de la bande de Gaza.

Au cours de la période du 18 au 24 juin :

• 5 civils palestiniens, dont un journalistes et militant international, ont été blessés ;
• 19 incursions ont été menées par les FOI en Cisjordanie :
  • 22 Palestiniens, dont 2 mineurs, ont été arrêtés ;
• un siège total a été maintenu sur la bande de Gaza, l’isolant du monde extérieur ;
• l’armée d’occupation postée sur les check-points a continué d’harceler les civils palestiniens ;
• la judaïsation de Jérusalem-Est s’est poursuivie :
  • 2 familles palestiniennes ont été contraintes de démolir leurs maisons et 8 autres ont reçu des ordres de démolition ;
• la colonisation se poursuit en Cisjordanie et les colons poursuivent également leurs agressions :
  • des colons ont incendié des tentes appartenant à des agriculteurs palestiniens dont 3 furent blessés ;
  • des colons ont arraché au moins 150 arbres et rasé des dizaines de dunums de cultures (10 dunums = 1 hectare).

Les FOIs empêchent la population de se rendre sur ses terres agricoles situées à proximité du mur d’annexion à al-Ma’sara au sud de Bethléhem.

Violations israéliennes recensées pendant la période du 18 au 24 juin 2009

1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

Jeudi 18 juin

Incursions dans la région de Naplouse : dans Naplouse même, où l’armée pénètre dans des maisons et les fouille. Des grenades assourdissantes sont lancées à l’intérieur et autour de la maison de Yahia Nidal al-Aghbar où vivent 6 personnes dont le père qui est aveugle et deux enfants. Le feu a pris dans la maison qui a été incendiée. Al-Aghbar a été arrêté ainsi qu’un jeune Palestinien du sud de la ville.

Région de Jénine : villages d’ ?Aanin, d’al- ?Araqa et d’ ?Anza.

Vendredi 19 juin

Région de Jénine : villages d’al-Yamoun, de Kufor Dan, Kafrit.

Tulkarem : banlieue sud de Tulkarem : Ertah (1 arrestation).

Samedi 20 juin

Hébron : incursion dans la vieille ville (3 arrestations).

Tulkarem : camp de réfugiés de Nour Shams, où l’armée emmène 5 Palestiniens pour interrogatoire.

Dimanche 21 juin

Hébron : incursion dans le village de Safa (7 arrestations, tous des jeunes Palestiniens).

Lundi 22 juin

Incursion à al-Bireh, près de Ramallah. L’armée d’occupation pénètre chez le Dr Miriam Saleh, membre du Conseil législatif palestinien du groupe Changement et Réforme, affilié au Hamas. Les soldats arrêtent son fils de 21 ans duquel ils confisquent le téléphone portable et quelques documents.

Hébron : incursion dans le village de Deir al- ?Assal (5 arrestations), dans le nord-ouest d’Hébron, dans le village de Shyoukh.

Jénine : dans le village d’al-Shuhada Triangle.

Mardi 23 juin

Ramallah : village de Bil’in (2 mineurs arrêtés).

Mercredi 24 juin

Tulkarem : village d’Ethna (1 arrestation.

Bethléhem : à Beit Fajjar où l’armée patrouille et tire dans les rues avant de se retirer.


Maintien du siège sur les Territoires

Bande de Gaza

Le siège maintenu fermement par les Forces d’Occupation israéliennes (FOI) autour de la bande de Gaza depuis juin 2007 a un impact désastreux sur la situation économique et sociale de sa population. La marine israélienne poursuit les arraisonnements et les tirs sur les pêcheurs palestiniens.

1,5 million personnes sont privées de leurs droits fondamentaux : droit au travail, à la santé, à l’éducation et au déplacements. Leur souci quotidien est de satisfaire leurs besoins en nourriture, en médicaments et eau potable et en électricité.

Depuis plus de deux ans, pas un matériau de construction n’est entré dans la bande de Gaza. En dehors d’un approvisionnement limité en gaz domestique, les combustibles liquides ne sont plus autorisés depuis le 10 décembre 2008.

Le poste frontière de Rafah ne laisse passer que quelques patients devant se faire soigner à l’étranger, quant au poste frontière de Erez - Beit Hanoun, il est pratiquement fermé à la population civile.

Le seuil de pauvreté touche 80 % de la population, le chômage : 60 %. Les conditions de vie de la population se sont sérieusement détériorées à cause d’un chômage sans cesse croissant.

Les FOI maintiennent leur interdiction de laisser entrer les pièces détachées pour l’entretien du réseau d’eau potable et celui du retraitement des eaux usées. Les pertes dues à cette interdiction sont estimées à 6 millions de dollars U.S.

Les conditions d’accès à la bande de Gaza pour tout étranger (diplomates, journalistes, personnel humanitaire, délégations d’organisations internationales) sont de plus en plus dissuasives.

Au moins 900 prisonniers résidant dans la bande de Gaza, incarcérés dans les geôles israéliennes n’ont eu aucune visite de leurs familles depuis plus de 17 mois.

Les pêcheurs continuent d’être la cible des FOI tout le long de la côte.


Mouvements des personnes et dzs biens aux postes frontière

Karm Abu Salem (au sud-est de Rafah)

Rafah International

Beit Hanoun (Erez) (au nord de la bande de Gaza)

Nahal Ouz ( à l’est de Gaza ville)

Al-Mentar (Karni) ( à l’est de Gaza ville)

Ouvert le dimanche 21 pour laisser entrer 1 900 tonnes de graines et de fourrage et le lundi 22 pour 2 350 tonnes des mêmes denrées.

Cisjordanie

De sévères restrictions aux déplacements continuent d’être imposées aux Palestiniens en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.

Il y a environ 630 barrages permanents en Cisjordanie, tenus ou non par l’armée. En plus, 60 à 80 barrages « volants », ou temporaires, y sont montés en tout lieu, à tout moment, chaque semaine.

Au moins 65% des grandes routes qui relient les 18 communautés palestiniennes de Cisjordanie sont fermés ou totalement contrôlés par les FOI (soit 47 des 72 routes).

Il y a environ 500 km de routes où les droits des Palestiniens sont restreints, leur accès réservé aux véhicules ayant des plaques d’immatriculation israéliennes.

De plus, environ un tiers de la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée, est rendu inaccessible aux Palestiniens qui ne possèdent pas une autorisation spéciale, remise par les autorités d’occupation et très difficile à obtenir.

Jérusalem : de sévères restrictions aux déplacements des Palestiniens sont maintenues sur la cité. Des milliers de civils de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne peuvent toujours pas entrer dans Jérusalem, des check-points sont installés à l’intérieur et autour de la ville. Les restrictions se renforcent le vendredi, jour de prière, pour empêcher les Palestiniens de se rendre à la mosquée al-Aqsa ; ceux qui tentent de contourner les barrages sont violemment maltraités par les policiers.

Naplouse : mêmes restrictions. Dimanche et lundi, 21 et 22 juin, l’armée postée sur le check-point d’Huwara, au sud de Naplouse, sur les 17 check-points au nord de la ville et à Beit Eiba à l’ouest, a imposé des contrôles prolongées sur les civils. De plus, les FOI ont monté des check-points sur les routes qui conduisent à la ville notamment le dimanche matin, 21 juin, au carrefour de Jeet, où elles ont arrêté et fouillé tous les véhicules palestiniens.

Jénine : samedi 20 juin, l’armée a monté un barrage au carrefour de Jaba’ sur la route Jénine/Naplouse, et le même jour, à celui de Bazaria, sur la même route.

Hébron : samedi 20 juin, l’armée a fermé la route de Wadi al-Ouf, qui conduit aux villages situés au nord-ouest d’Hébron, avec des blocs de béton et des sacs de sable. Dimanche 21, sur le check-point d’al-Baq’a, au nord-est de la cité, elle a procédé à des contrôles prolongés, bloquant pendant des heures les Palestiniens.

Bethléhem : sur les différents check-points du secteur, particulièrement sur celui de Container, des restrictions supplémentaires ont été imposées. Lundi matin, 22 juin, au carrefour de Za’tara, et à celui de Taqqou’, sur la route de Bethléhem à Hébron, de nouveaux barrages ont été installés.
Ramallah : contrôles prolongés sur les check-points du secteur. Dimanche 21 juin, l’occupant a fermé le barrage d’ ?Attara, à l’entrée nord de Ramallah, pendant deux heures.


Maltraitance sur les civils palestiniens

Dimanche soir, 21 juin, les troupes d’occupations positionnées aux portes sur le mur d’annexion, au sud-est de Qalqilya, ont roué de coups, gardé prisonnier et interrogé un Palestinien de 26 ans, alors qu’il rentrait à son domicile dans le village d’ ?Azzoun ?Atma. Il souffre de contusions et de coupures à la tête et sur le côté droit.


2 - Construction du mur d’annexion

Une fois terminé, le mur d’annexion s’étirerait sur 724 kilomètres autour de la Cisjordanie, isolant encore plus la population. 350 km sont déjà construits, 99% à l’intérieur du territoire palestinien, confisquant une grande surface des terres palestiniennes.

La construction de ce mur se poursuit à l’intérieur de la Cisjordanie et les forces d’occupation ont utilisé, comme à leur habitude, la violence contre les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens, les internationaux et les défenseurs israéliens des droits de l’homme, protestant contre la construction du mur.

 ?Azzoun ?Atma : village situé au sud-est de Qalqilya. Le jeudi 18 juin, les FOI, accompagnées d’une jeep de l’Administration civile, ont pénétré dans le village qui est isolé par le mur. Ils ont présenté des ordres de démolition à deux Palestiniens, ?Abdul Mon’em Sa’id Saleh et Ghareeb Ibrahim ?Ali, pour un hangar d’élevage, une vieille maison et une citerne d’eau qui leur appartiennent. Il faut préciser que les Palestiniens qui vivent sur ce secteur isolé par le mur subissent de fortes contraintes pour leurs activités quotidiennes.

Al-Ma’sara : au sud de Bethléhem. Le vendredi 19 juin après la prière, les Palestiniens, avec des internationaux, ont organisé une manifestation non violente contre la construction du mur qui traverse le village. L’armée postée à la principale entrée du village, près de la colonie Efrat, a lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants, les a poursuivis et frappé un certain nombre. Deux manifestants palestiniens souffrent de contusions.

Wad Abu al-Reesh : au nord de Beit Ummar, près d’Hébron. Le samedi 20 juin, des agriculteurs palestiniens, des militants israéliens et internationaux se sont rassemblés près des zones menacées d’être confisquées par les FOI. Celles-ci ont lancé des grenades lacrymogènes et assourdissantes sur les manifestants, rouant de coups certains d’entre eux. Des colons ont également lancé des pierres sur les manifestants et les journalistes. Un agriculteur palestinien, un journaliste et un international ont été blessés.


3 - Tentative de créer une majorité juive à Jérusalem

Les FOI ont renforcé leurs mesures arbitraires contre les Palestiniens dans la Jérusalem-Est occupée pour les obliger à partir. Le PCHR a donc décidé de consacrer cette section de son rapport hebdomadaire à ces violations israéliennes.

Jeudi 18 juin : les FOI ont obligé Khaled Sorour Sorour, et son frère Tariq, à démolir une structure qu’ils avaient ajoutée à leur maison à Al-Mukkaber, au sud de Jérusalem. La famille avait ajouté cette construction en 2003. Il y a trois mois, la municipalité israélienne de Jérusalem avait présenté un avis à la famille lui ordonnant de la détruire au plus tard le 24 juin, sinon, elle s’en chargerait au frais de la famille et une lourde amende à payer. La surface concernée était inférieure à 50 m2 et le bâtiment avait 2 étages. La famille a perdu, estime-t-elle, plus 35 000 NIS (nouveau shekel israélien, 6 300 ? environ).

Le même jour, l’armée a obligé Basehir Mahmoud Bashir, du village de Jabal al-Mukabber, au sud de Jérusalem, à démolir une structure de 35 m2 ajoutée à sa maison. La municipalité israélienne avait ordonné qu’elle soit démolie avant le 21 juin, sinon elle procéderait à la démolition aux frais de la famille, plus une amende. Coût pour la famille : plus de 20 000 NIS (3 500 ? environ).

Le même jour, les FOI, accompagnées par des officiels de la municipalité israélienne, ont envahi le quartier al-Bustan à Silwan, au sud de Jérusalem. Elles ont présenté des ordres de démolition aux propriétaires de 8 maisons palestiniennes. Selon ces ordres, les familles doivent elles-mêmes démolir leur maison ou faire appel devant les tribunaux contre ces ordres. Les documents n’indiquent pas les noms des propriétaires, seulement les numéros concernés de façon ambiguë. Il faut noter que les FOI avaient déclaré plus tôt cette année qu’elles démoliraient 88 maisons palestiniennes dans le quartier qu’elles appellent la « ville de David ».

Dimanche soir, 21 juin, l’armée et des officiels de la municipalité israélienne ont pénétré dans les villages de Beit Hanina et de Shu’fat, au nord de Jérusalem, et dans le quartier d’al’Abbasiya, à Silwan. Ils ont affiché des ordres de démolition sur les murs de plusieurs maisons. Selon ces avis, les familles doivent elles-mêmes démolir leur maison, sauf à ce que la municipalité s’en charge au frais des familles en plus d’amendes.

Et le mardi 23 juin, les FOI investissent les quartiers de Ras Tamim et d’al-Maisha dans le sud d’al- ?Eissawiya, à l’est de Jérusalem. Elles ont rasé 500 dunums de terre palestinienne (50 ha), prétendant qu’elles cherchaient à « préserver la beauté naturelle de la cité ». D’après les propriétaires de ces terrains, ces mesures visent à l’extension des colonies près de l’université hébraïque. Alors que les propriétaires avaient fait appel contre les ordres d’arasement de leurs terres, les FOI ont tout saccagé sans présenter le moindre ordre officiel écrit.


4 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

La colonisation se poursuit en toute violation du droit international.

Samedi matin, 20 juin, des agriculteurs palestiniens ont été consternés de voir des dizaines d’arbres coupés sur leurs terrains près de la colonie de Beit Ain, au nord d’Hébron. Selon les investigations menées par le PCHR, des colons israéliens vivant dans ladite colonie ont arraché au moins 150 arbres sur une terre palestinienne. De tels actes font suite à des menaces proférées par des colons la semaine dernière pour empêcher les agriculteurs palestiniens de travailler sur leurs terres.

Samedi matin, 21 juin, vers 4h, des colons ont mis le feu à une tente où dormaient trois agriculteurs palestiniens, dans le secteur de Kherbat Sousia, à l’est de Yatta, au sud d’Hébron. Les agriculteurs se sont réveillés, suffoquant à cause de la fumée. Quand ils sont sortis de la tente, ils ont vu des colons s’enfuir vers la colonie voisine. Les fermiers ont été évacués vers l’hôpital.

Document public

Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter notre site (http://www.pchrgaza.org) ou de nous contacter à notre bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

Rapport hebdomadaire pour la période du 18 au 24 juin : PCHR - traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.