Les conditions inacceptables posées à la création d’un Etat palestinien par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu auront peut-être la vertu d’inciter les factions palestiniennes à mettre un terme à leurs différends et à faire front commun au sort de peuple sous tutelle dessiné pour l’avenir des Palestiniens.

Il ne suffit plus maintenant que ces factions rejettent et dénoncent le discours de Netanyahu, il leur faut plus encore affirmer à la face du monde qu’elles sont solidaires dans le rude combat qui va être inévitable pour forcer l’ennemi sioniste à réviser sa copie concernant la solution du conflit israélo-palestinien. L’exigence et l’urgence pour le Fatah et le Hamas est de reprendre au plus vite le dialogue entre eux en vue d’arriver à une plate-forme de points d’accord sur ce que sera la stratégie palestinienne pour faire échec au plan esquissé par le Premier ministre israélien.

Il serait à désespérer de l’intelligence politique et de la fibre patriotique des dirigeants de ces deux formations si, à ce moment aussi crucial dans lequel est la cause palestinienne, ils persistent dans leurs divisions et continuent à agir comme si ce qui les sépare est plus important que le défi négateur auquel est confrontée leur cause nationale.

Le bon signe est que des représentants du Hamas ont repris le chemin du Caire hier pour des consultations prospectives à la reprise du dialogue interpalestinien. Mais les Palestiniens doivent faire vite pour ressouder leur unité nationale car les choses sont en train de s’emballer au plan international et risquent de tourner à leur détriment dans le cas où la voix palestinienne ne s’exprimera pas d’une façon unique et au nom de tous les Palestiniens.

Le déchirement interpalestinien a été un piège patiemment programmé par l’ennemi sioniste et ses alliés. Consommé, il leur a permis d’instiller le doute dans une frange de l’opinion internationale, et même parmi les amis de la cause palestinienne, sur la capacité de son peuple et de ses dirigeants à construire et à vivre dans un Etat indépendant et souverain. Il a été l’argument troublant que la propagande sioniste a martelé et continue à marteler pour imposer le mensonge que l’Etat hébreu veut la paix avec les Palestiniens mais qu’il n’a pas d’interlocuteurs crédibles et représentatifs avec qui la négocier.

Avant toute chose donc, les factions palestiniennes sont sommées de réunifier leurs rangs et de donner une direction collégiale et solidaire à l’Autorité nationale palestinienne. Elles ne pourront y parvenir qu’en plaçant cet objectif au-dessus et à l’abri des « conseils injonctions » que leur prodiguent leurs « amis et alliés » étrangers respectifs.

Les ingérences de ces derniers ne recherchent nullement à faire avancer la cause palestinienne vers la création d’un Etat, mais à garder ouvert dans la région un champ de confrontation qui détournerait les Etats et les peuples de la région de la construction de nations et de sociétés en phase avec le développement, le progrès, la modernité et la démocratie.

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17 juin 2009 - Le Quotidien d’Oran - Analyse