Une question impérative aux Israéliens
vendredi 12 juin 2009 - 09h:34
Morsi Attalla - Al-Ahram/hebdo
Il est clair que la nouvelle Administration américaine ne veut pas perdre de temps. Elle a entamé immédiatement après la visite d’Obama en Egypte une action politique pour reprendre les consultations relatives au processus de paix au Moyen-Orient.
Le point de départ de cette action américaine doit être une question adressée aux Israéliens pour savoir ce qu’ils veulent exactement à la lumière de la conception américaine de la paix, que les Arabes ont déclaré avoir accepté et qui est basée sur la solution de deux Etats et sur la formule de la terre contre la paix.
La réponse israélienne à cette question déterminera en grande partie l’avenir des efforts américains. En effet, s’il s’avère que les Israéliens insistent toujours sur la célèbre parole du fondateur de l’Etat hébreu, David ben Gourion, concernant la capacité d’Israël d’imposer la paix aux Arabes par la force, tout discours sur les références et les accords préalablement signés deviendra une perte de temps. Ceci signifiera aussi que les ambitions d’Israël, qui n’a pas accepté les frontières de la division, qui n’a pas respecté les lignes de la trêve de 1948 et qui a refusé de revenir aux frontières du 4 juin 1967, sont illimitées. Par conséquent, personne ne peut savoir jusqu’où Israël veut prolonger ses frontières dans les profondeurs des territoires arabes.
Si la réponse des Israéliens est telle, ceci signifie que tout effort international soutenu par des initiatives arabes et par une flexibilité palestinienne ne pourra réussir ni aboutir à des résultats positifs. Ce, à cause de l’incapacité du gouvernement israélien actuel de réagir avec tous ces efforts et l’incapacité des extrémistes aux pouvoirs en Israël de réaliser les nouvelles donnes. En effet, ils sont incapables de réaliser que la paix est un objectif précieux, face auquel toutes les ambitions d’expansion et d’hégémonie doivent être mises de côté. Il est peut-être facile aujourd’hui pour Israël de protéger ces ambitions. Cependant, elles constitueront plus tard le plus grand danger menaçant son existence même. Personne ne doit ?uvrer plus qu’Israël à exploiter l’occasion offerte maintenant pour réaliser la paix. En effet, il a vécu de longues années à rêver au jour où la partie arabe et palestinienne abolira tous les appels de conflit et d’hostilité.
Lorsque le rêve s’est réalisé, à la grande surprise de tous, Israël fut incapable d’assimiler cette évolution positive dans la position arabe et palestinienne !
En guise de conclusion, si les Israéliens, les Arabes et les Palestiniens laissent passer cette occasion historique de réaliser une paix durable, le conflit au Moyen-Orient restera sans fin.
Du même auteur :
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Al-Ahram/hebdo Semaine du 10 au 16 juin 2009, numéro 770