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Gaza : questions et réponses (5°)

samedi 16 mai 2009 - 05h:04

Stephen Shalom

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Le 27 Décembre 2008, Israël a lancé son attaque brutale, l’opération « Cast Lead », sur la bande de Gaza. L’objectif ici est de rassembler dans un même endroit les questions le plus fréquemment posées et d’y apporter des réponses et des sources.

Première partie
Deuxième partie
Troisième partie
Quatrième partie

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Les policiers et les commissariats ont été les premières cibles dans les massacres perpétrés par Israël dans la bande de Gaza en décembre et janvier derniers.

32. N’y a-t-il pas des choses qu’on ne connaît pas encore ? Ne devons nous pas nous réserver de donner un jugement jusqu’à ce que les choses soient claires ?

Il y a plusieurs choses qu’on ne connaît pas encore, mais ils ne vont vraisemblablement pas rendre l’effort israélien de guerre plus juste. Le nombre de morts civils parmi les Gazaouis va encore sûrement augmenter une fois que les corps seront dégagés des débris ; Aucun des corps dans les morgues ne sera trouvé vivant plus tard. Quel que soit l’avantage de la propagande israélienne, il reste beaucoup de choses non connues qui peuvent saper les réclamations gouvernementales israéliennes parce qu’Israël a limité l’entrée d’observateurs de droits de l’homme et des journalistes. [115]

L’Association de Presse Etrangère plaide pour un accès à Gaza et la Cour suprême israélienne a statué que les FDI devaient permettre un accès limité aux journalistes. Mais les militaires ont jusque-là refusé d’obéir. [116] Le directeur du service de presse gouvernementale, Danny Seaman, a déclaré à New York Times que « tout journaliste qui entre dans la bande de Gaza devient une feuille de figuier et un front pour l’organisation de terreur, le Hamas, et je ne vois aucune raison pourquoi on devrait aider à cela » [117]

The Foreign Press Association sued for acess to Gaza and the Israeli Supreme Court ruled that the IDF had to allow limited entry to pool reporters. But the military has thus far refused to comply.[116] The director of the Israeli Government Press Office, Danny Seaman, told the New York Times that "any journalist who enters Gaza becomes a fig leaf and front for the Hamas terror organization, and I see no reason why we should help that."[117]

The New York Times a rapporté :

« Pendant que les journalistes avaient de moins en moins d’accès à Gaza, le gouvernement a créé une nouvelle structure pour modeler son message public, en s’assurant que les porte-parole des branches gouvernementales majeures se réunissent quotidiennement pour s’assurer qu’ils aient tous le même son de cloche »

«  ? Nous essayons de coordonner tout qui a un rapport avec l’image et le contenu de ce que nous faisons et de nous assurer que quiconque à l’antenne, un ministre ou un professeur ou un ex-ambassadeur, sache ce qu’il dit,’ a dit Aviv Shir-On, le directeur général adjoint des médias dans le Ministère des Affaires Etrangères.’ Nous avons des sujets de conversation et nous essayons de disséminer nos idées et messages’ » [118]

La machine de propagande israélienne inclut des organisations américaines, comme "The Israel Project," qui répète chaque réclamation israélienne, peu importe combien elle est bizarre. Ainsi, par exemple, The Israel Project a affirmé le 2 janvier que

« Les entrepôts dans la Bande de Gaza sont pleins, selon les groupes d’aide internationaux.... Le Programme Alimentaire Mondial a informé Israël qu’il cesserait l’expédition d’alimentation en Bande de Gaza parce que les entrepôts sont pleins, avec assez d’alimentation pour deux semaines

(Sa source était une déclaration du Ministère des Affaires Etrangères israélien)[119]

Voilà les faits réels :
18 Décembre : « En raison de la crise en cours avec l’accès frontalier irrégulier et le manque de farine dans la Bande de Gaza, l’UNRWA a épuisé tous les stocks de farine dans ses entrepôts. Les provisions de blé prévues pour arriver dans la Bande de Gaza le 9-10 décembre étaient incapables d’entrer à cause des roquettes, en conséquence les moulins étaient à court de farine et l’UNRWA a été forcé de suspendre la distribution alimentaire. » [120]

23 Décembre : « Les fermetures en cours ont significativement réduit la capacité d’agences humanitaires de L’ONU à fournir l’aide en cas d’une escalade de violence. Des programmes d’aide humanitaires de L’ONU ont été à court de réserve(stock) de plusieurs provisions essentielles et font face à des difficultés sévères pour l’exécution de leurs programmes réguliers. L’UNRWA n’a plus de farine ou de liquidité pour distribuer, affectant ainsi des milliers de bénéficiaires dépendant. WFP a été incapable d’alimenter les stocks ; en cas d’urgence, il n’y a aucune alimentation disponible dans la Bande de Gaza » [121]

28 Décembre : « En raison de l’épuisement du blé dans la Bande de Gaza, tous les moulins principaux ont été forcés de fermer. De longues files d’attente aux boulangeries fonctionnelles ont été signalées. La réserve de blé de l’UNRWA est toujours à zéro. » [122]

3 Janvier : « Depuis le 27 décembre, le WFP (via ses partenaires) a distribué seulement la fraction disponible de 1350 tonnes métrique et les produits alimentaires distribués devaient l’être déjà entre Octobre et décembre. L’UNRWA a repris au 1er janvier sa distribution alimentaire antérieure qu’il avait suspendu le 18 décembre dans sept centres de distribution ; les distributions continuent aujourd’hui » [123]

12 Janvier : « Beaucoup d’aliments de base, y compris l’alimentation pour enfants en bas âge et enfants sous-alimentés, ne sont plus disponibles. » [124]

33. Est ce que les israéliens supportent à l’unanimité la politique de leur gouvernement ?

Comme aux Etats-Unis, les israéliens sont influencés par leur gouvernement et ses médias complaisants. Le 1er janvier 2009, moins qu’un cinquième de la population soutenait l’extension de la guerre vers une invasion terrestre vaste, [125] mais une fois que leurs leaders l’ont lancé, ils l’ont approuvé.

Un sondage publié le 15 janvier, a montré que 82% des Israéliens ne pensent pas qu’Israël est "allée trop loin" ce qui signifie que presque la majorité de la population juive soutienne la guerre. [126]. Il y a eu beaucoup de protestations antimilitaristes, le plus souvent dans des secteurs arabes, mais incluant parfois des juifs et des palestiniens Israéliens. Une manifestation de quelques milliers a eu lieu à Tel-Aviv le 3 janvier [127]. Une pétition appelant à arrêter l’opération à Gaza et le renouvellement de la trêve avec le Hamas a été signée par 500 résidents de Sderot, la ville israélienne limitrophe de Gaza cible de plusieurs roquettes. [128]

Mais il n’y a aucun doute que la fièvre de guerre sévit en Israël. Le Comité d’Élections Central a interdit deux partis arabes israéliens de participer dans les élections parlementaires prochaines. Même si la Cour suprême annule cette décision, il est effrayant qu’en plus des partis de droite, les deux partis gouvernementaux majeurs, Kadima et le parti travailliste, aient tous les deux voté pour l’interdiction. [129]

Les Etats Unis

34. Quel était le rôle des Etats-Unis ?

Les Etats-Unis ont servi les intérêts d’Israël pendant au moins quarante ans. Selon le Service de Recherche du Congrès :

« Israël est le plus grand destinataire cumulatif d’aide étrangère américaine depuis la Deuxième Guerre mondiale. De 1976-2004, Israël était le plus grand destinataire annuel d’aide étrangère américaine, récemment supplanté par l’Irak. Depuis 1985, les Etats-Unis ont fourni presque 3 milliards de dollars dans des subventions annuelles pour Israël. » [130]

Parce qu’Israël est parmi les cinquante premiers pays les plus riches dans le monde, son besoin d’aide économique a baissé, mais comme l’aide économique a baissé, l’aide militaire a augmenté. Et cela n’épuise pas les avantages financiers qu’Israël reçoive du gouvernement américain :

« Israël peut utiliser l’aide militaire américaine tant pour la recherche et le développement aux Etats-Unis que pour des achats militaires de fabricants israéliens. En plus, toute l’aide étrangère américaine affectée pour Israël est livrée dans les 30 premiers jours de l’année fiscale. La plupart des autres destinataires reçoivent normalement leur aide via des versements. Le congrès approprie aussi des fonds aux programmes israélo-américains communs de défense de missile. » [131]

De plus :

L’aide militaire américaine a aidé à transformer les forces armées israéliennes en une armée parmi les plus technologiquement sophistiquées dans le monde. L’aide militaire américaine pour Israël a été conçue pour maintenir l’avantage qualitatif d’Israël sur les armées voisines .... L’aide militaire américaine, dont une partie peut être dépensée sur l’obtention de sociétés de défense israéliennes, a aussi aidé Israël à construire une industrie de défense domestique(intérieure), qui se classe comme un des premiers dix fournisseurs d’armes dans le monde. » [132]

Parmi les armes que les Etats-Unis ont fournies à Israël figurent les F-16 et les hélicoptères Apache qui sont utilisés contre la Bande de Gaza. Selon l’analyste Phyllis Bennis, « Entre 2001 et 2006, Washington a transféré en Israël plus de 200 millions de $ de pièces de rechange pour sa flotte de F-16. Juste l’année dernière, les Etats-Unis ont signé un contrat de 1.3 milliards de $ avec la société Raytheon pour fournir Israël des milliers de missiles ?TOW’, ?Hellfire’ et ?bunker buster’. » Bennis conclut : « En bref, l’attaque mortelle d’Israël aujourd’hui sur la Bande de Gaza ne se serait pas produite sans l’appui militaire actif des Etats-Unis. » [133]

Les Etats Unis ont aussi fourni à Israël un support diplomatique crucial. En utilisant son pouvoir de veto dans le Conseil de Sécurité des Nations Unies, Washington a été capable d’empêcher le passage de n’importe quelle résolution considérée trop critique contre Israël. De 1967 à 2008, les Etats-Unis ont opposé leur veto 42 fois pour protéger Israël (c’était plus que la moitié de tous les vetos jamais opposés par les Etats-Unis sur n’importe quelle question et plus que les trois huitièmes des vetos opposés par n’importe quel pays sur n’importe quelle question pendant toutes ces années). [134] Mais ce record minimise de loin l’avantage pour Israël du veto américain : les critiques innombrables d’Israël n’ont jamais atteint l’étape de résolution vu que Washington les rejettera.

Il y avait un sentiment international pour un cessez-le-feu presque aussitôt qu’Israël ait lancé l’opération « plomb Durci ». Mais les Etats-Unis ont empêché toute résolution du Conseil de sécurité dans ce sens. [135] Finalement, le 8 janvier, plus de 12 jours après le début de l’assaut israélien, comme le massacre est devenu simplement trop obscène pour faire durer, les Etats-Unis se sont abstenus sur une résolution de cessez-le-feu (qui a passé 14-0, avec une abstention). Mais Israël a promptement annoncé qu’il allait ignorer la résolution. [136] Et bien que le Conseil de sécurité a le pouvoir d’imposer des sanctions - économique ou militaire - contre les nations qui refusent de respecter ses mandats, on peut être sûr que Washington fera en sorte qu’aucune mesure coercitive ne soit prise contre Israël.

Cela dépend, bien sûr, sur ce que les Américains font. Les sondages d’opinion publique montrent un soutien modeste pour Israël, [137] qui est tout à fait remarquable étant donné l’inclinaison médiatique forte vers Israël. Le lobby israélien a des ressources énormes et une influence politique énorme, mais cela ne parle à tous les Juifs américains. J Street, se présentant comme étant le bras politique du mouvement"pro-Israel,pro-peace" a obtenu une certaine traction sur « Capitol Hill » [138]

Mais ceux préoccupés par la paix et la justice devront faire beaucoup mieux dans la construction d’un mouvement pour mettre fin à ce que Washington donne carte blanche à Israël et pour freiner l’agression israélienne. Tant qu’Israël a le soutien d’Etats-Unis, il continuera son oppression de longue date des Palestiniens. Mais si nous exerçons assez de pression, peut-être nous pouvons changer la politique américaine. Seulement en faisant cela nous pouvons mettre fin à cette récente explosion de brutalité israélienne et, plus que cela, finir l’occupation qui a pour si longtemps nié le droit de base des Palestiniens.

Notes :

[115] See Joel Simon, Executive Director, Committee to Protect Journalists, "CPJ urges Israel to open Gaza to international reporters" (letter to Ehud Barak), Jan. 6, 2009,.

[116] Foreign Press Association of Israel, Statements 2009 (Jan. 7 : "The FPA strongly protests the Israeli government’s decision to continue the ban on international journalists entering Gaza despite the Supreme Court ruling requiring it to allow access."). See also Human Rights Watch, "Israel/OPT : Immediate access to humanitarian workers and observers essential," Dec. 31, 2008 ; Rory McCarthy, "Foreign journalists demand Gaza access," Guardian, Dec. 30, 2008 ; Toni O’Loughlin, "Israel ordered to let international media into GazaDec. 31, 2008. ," Guardian,

[117] Ethan Bronner, "Israel Puts Media Clamp on Gaza," New York Times, Jan. 7, 2009.

[118] Ethan Bronner, "[Israel Puts Media Clamp on Gaza-http://www.nytimes.com/2009/01/07/world/middleeast/07media.html?_r=1]," New York Times, Jan. 7, 2009.

[119] The Israel Project, "Fiction vs. Fact : Israel and the Situation in Gaza : 6 Common Fabrications." The Israel Project’s Board of Advisors consists of 22 members of the U.S. Congress (from both parties) and actor Ron Silver. See here, accessed 1/13/09.

[120] UNRWA, "UNRWA suspends food distribution in Gaza OCHA, "Protection of Civilians Weekly Report No. 290, 17 - 23 December 2008," Dec. 24, 2008.

[122] OCHA, "Gaza Humanitarian Situation Report," Dec. 28, 2008.

[123] OCHA, "Gaza Humanitarian Situation Report," Jan. 3, 2009.

[124] OCHA, "Field Update on Gaza from the Humanitarian Coordinator," Jan. 12, 2009, p. 1.

[125]Yossi Verter, "Poll : Most Israelis support continuing Gaza military op,"
Haaretz, Jan. 1, 2009.

[126] Yossi Verter, "Poll shows most Israelis back IDF action in Gaza," Haaretz, Jan. 15, 2009.

[127] See, Gush Shalom, "Mass Demonstration Against the War and Continuing Protest," accessed Jan. 14, 2009, and video.

[128] Daniel Edelson, "Sderot, Gaza residents call for renewal of truce," Ynet, Dec. 29, 2008.

[129] Shahar Ilan and Roni Singer-Heruti, "Israel bans Arab parties from running in upcoming elections," Haaretz, Jan. 13, 2009.

[130] Congressional Research Service, Foreign Affairs, Defense, and Trade Division, U.S. Foreign Aid to Israel, Updated January 2, 2008, Summary.

[131] Congressional Research Service, Foreign Affairs, Defense, and Trade Division, U.S. Foreign Aid to Israel, Updated January 2, 2008, Summary.

[132] Congressional Research Service, Foreign Affairs, Defense, and Trade Division, U.S. Foreign Aid to Israel, Updated January 2, 2008, p. 1.

[133] Phyllis Bennis, "Gaza Crisis : Israeli Violations & U.S. Complicity," Dec. 28, 2008.

[134] See Global Policy Forum, "Subjects of UN Security Council Vetoes," accessed 1/14/09.

[135] Shlomo Shamir, "U.S. to foil any Arab bid to push Security Council resolution for Gaza cease-fire," Haaretz, Jan. 5, 2009.

[136] Barak Ravid and Shlomo Shamir, "Israel rejects UN truce resolution, says Gaza operation to continue," Haaretz, Jan. 10, 2009. Hamas later rejected the ceasefire as well.

[137] Rasmussen Reports, "Americans Closely Divided Over Israel’s Gaza Attacks," Dec. 31, 2008 ; Rasmussen Reports, "Voters Still Say Palestinians to Blame, But 50% Say Israel Should Accept Truce," Jan. 12, 2009 ; Pew Research Center for the People and the Press, "No Desire for Greater U.S. Role in Resolving Conflict ; Modest Backing For Israel In Gaza Crisis," Jan. 13, 2009.

[138] See here.

16 janvier 2009 - ZNET - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.zcommunications.org/znet...
Traduction de l’anglais : Cha’am


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