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Rêves de prisonniers dans Gaza - 2°

mercredi 20 mai 2009 - 05h:04

Mona Abu-Amr - Palestine Telegraph

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Un nouveau jour est arrivé ! Oui, c’est un nouveau jour, mais je ne crois pas que j’ai suffisamment dormi la nuit dernière.

Première partie
Troisième partie

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Photo : Palestine Telegraph

Des pensées m’ont maintenue éveillée, et les gens ont continué à me rendre visite les instants, j’ai pu prendre quelque sommeil. Je me suis regardé dans un miroir, mes yeux étaient horribles ! Si fatigués et malades à cause de toutes ces pensées...

Mais oui, nous les Palestiniens, sommes des humains comme les autres, nous pleurons, rions, réfléchissons, nous inquiétons et devenons parfois amoureux comme tout le monde dans cet univers. Certains pourraient se demander pour quelle raison il faut parler du comportement des gens dans la société de Gaza, et je me le demande moi aussi ! J’ai été une fois surprise sur un campus de l’Ohio. Je parlais à des étudiants à propos de différentes questions touchant à la vie. Un étudiant qui avant cela ne connaissait même pas l’existence de Gaza, m’a dit : « vous n’êtes pas pas différents de nous ... vous parlez, vous riez » !

Oui, nous ne sommes pas différents dans ce domaine, mais nous sommes très différents à de trop nombreux autres points de vue. Les Palestiniens dans la bande de Gaza ont trop de motifs en plus de s’inquiéter, comme à propos de la plus grande prison du monde dans laquelle ils vivent, des patients qui y meurent sans être en mesure de pouvoir en sortir pour accéder à des soins médicaux, et des étudiants qui perdent leur avenir universitaire à attendre l’ouverture des frontières pour quelques heures après des mois de fermeture. Penser à ceux qui veulent sortir de Gaza pour des raisons touristiques n’est vraiment pas l’une des priorités aujourd’hui. Les négociateurs inconsciemment ignorent cette exigence pourtant essentielle pour traiter d’autres questions importantes.

Donner tous les détails de notre vie dans la bande de Gaza pourrait ne pas paraître réaliste pour les personnes de l’autre côté du monde qui n’ont jamais entendu parler de la vie dans la bande de Gaza, ni même su que la bande de Gaza appartenait à ce monde ! Aujourd’hui, en route pour mon lieu de travail, j’ai un peu circulé dans les tristes et silencieuses rues de Gaza après la récente guerre. Je suis passée à travers les décombres de ce qui était alors le Conseil législatif palestinien au centre de la ville. Là, j’ai trouvé une vieille femme, mendiant et implorant tout le monde pour demander de l’argent ; 100 mètres plus loin, j’ai rencontré deux autres femmes faisant de même.

Il ne fait aucun doute que la vie dans la bande de Gaza après la guerre a empiré et est devenue plus difficile qu’elle ne l’était avant. Les gens qui ont vu leurs maisons bombardées sont toujours sans-abri, étant dans l’impossibilité de reconstruire leurs maisons pour des raisons économiques, politiques et de sécurité. Construire une maison n’est pas aussi facile et rapide, comme cela pourrait l’être aux États-Unis ou ailleurs. Cela prend généralement des années de construire une maison dans la bande de Gaza car les gens doivent importer des matériaux de construction, que l’économie de Gaza est entièrement dépendante d’Israël. Toutefois, les matériaux de construction ne sont pas disponibles dans la bande de Gaza plus en raison de l’état de siège imposé à Gaza par Israël et par la communauté internationale. Suite à cette guerre, la vie dans la bande de Gaza est revenue à un stade où les plus primitif où les gens désormais sans-abri de mélange de la boue avec de la pailles pour fabriquer des briques pour construire des abris pour eux-mêmes. Certains jeunes gens provenant de plusieurs institutions de la société civile se portent volontaires pour aider les familles à construire des pièces pour y vivre. Mais ceux qui vivent dans des abris doivent encore patienter en faisant la queue pour être approvisionnés en eau, et attendent avec impatience les coupons alimentaires donnés par quelques institutions.

Pensant à ceux dont les détails de leur vie ont été effacés sous les décombres de leur maison, je me demande qu’est-ce que le monde attend que ces personnes supportent de la part d’Israël à l’avenir ? Doit-on s’attendre à ce qu’ils croient en la paix avec leurs agresseurs ? Quelle paix pourra ramener les enfants innocents qui ont été tués sans aucune faute commise, à l’exception d’être des Palestiniens dormant dans leurs maisons ? La communauté internationale des hommes politiques doit sérieusement réfléchir à l’impact de cette guerre sur les enfants palestiniens, en particulier ceux qui vivent dans la bande de Gaza. Ces enfants seront les dirigeants de demain qui vont très certainement garder en mémoire leurs maisons perdus et les membres de leur famille qui ont été tués. Par conséquent, ce sera certainement l’un des obstacles les plus graves pour trouver un accord dans l’avenir, qu’a préparé Israël de manière irresponsable par son utilisation irrationnelle de la force dans la bande de Gaza.

Voilà comment je passe la journée de mon premier travail à temps partiel ... Je parle de ce qui se passe en ville et des séquelles de non seulement la guerre, mais aussi de la poursuite du siège imposé à Gaza. Notre institution est l’une parmi plusieurs institutions non gouvernementales locales qui a été affectée par les difficultés politiques internes comme externes, car la plupart des bailleurs de fonds internationaux ont mis fin à leurs projets dans la bande de Gaza à la suite de la fermeture des frontières et des accès limités. En conséquence, les employés de ces institutions n’ont rien à faire si ce n’est penser à la crise actuelle, qui a détruit leurs capacités et leur possibilité de faire avancer les choses.

13 mai 2009 - Palestine Telegraph - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.paltelegraph.com/palesti...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach


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