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Rapport n° 16 sur les violations israéliennes des droits humains

mardi 28 avril 2009 - 16h:34

PCHR - du 16 au 22 avril 2009

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Toujours plus de crimes de guerre par les forces d’occupation israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et un siège total continue d’être imposé à Gaza par Israël.

Durant la période du 16 au 22 avril :

  • les forces d’occupation ont tué 3 Palestiniens, dont un mineur, en Cisjordanie :
    • l’une des victimes a été tuée par des gardiens des colonies israéliennes, et une autre lors de la manifestation à Bil’in ;
  • 11 Palestiniens, dont 3 mineurs, ont été blessés en Cisjordanie ;
  • un autre a été blessé dans la bande de Gaza alors qu’il jouait avec un objet suspect laissé par les FOI ;
  • l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur a été maintenu :
    • les navires israéliens continuent leurs agressions contre les bateaux de pêche en mer :
    • 2 pêcheurs palestiniens ont été arrêtés ;
    • une maison de Deir al-Balah, bande de Gaza, a été bombardée et complètement détruite ;
  • les FOI ont mené 27 incursions dans les communautés palestiniennes de Cisjordanie :
    • 15 Palestiniens, dont 3 mineurs, ont été arrêtés en Cisjordanie ;
    • 5 maisons de Cisjordanie ont été transformées en site militaire ;
  • l’occupant poursuit la construction du mur d’annexion :
    • une nouvelle section du mur se commence au sud-ouest d’Hébron ;
    • 5 adolescents palestiniens ont été arrêtés sur les terres agricoles près du mur d’annexion ;
    • la colonisation se poursuit ainsi que les agressions des colons ;
  • 10 établissements civils à Hébron et une maison à Jérusalem-Est ont été démolis ;
  • des bulldozers travaillent à l’installation d’un réseau d’électricité pour les colons dans Hébron ;
  • les colons ont attaqué des voitures palestiniennes sur la route Naplouse/Jénine ;
  • les Palestiniens chrétiens n’ont pu se déplacer le jour de Pâques à Jérusalem.
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Les Israëliens continuent d’interdire l’entrée de Jérusalem aux civils palestiniens.




Violations du droit international et humanitaire dans les territoires occupés durant la période du 16 au 22 avril 2009

De sévères restrictions aux déplacements continuent d’être imposées aux Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.

Des milliers de Palestiniens ne peuvent toujours accéder à Jérusalem ou s’y déplacer à cause des barrages dans et autour de la ville. Les restrictions sont renforcées le vendredi, jour de prière, pour ceux qui veulent se rendre à la mosquée Al-Aqsa.

Il y a environ 630 barrages permanents en Cisjordanie, tenus ou non par l’armée. En plus, 60 à 80 barrages « volants » ou temporaires y sont montés en tout lieu, à tout moment, chaque semaine.

Terminé, le mur d’annexion s’étirerait sur 724 kilomètres autour de la Cisjordanie, isolant encore plus la population. 350 km sont déjà construits, 99% l’étant à l’intérieur du territoire palestinien, confisquant une grande surface des terres palestiniennes.

Au moins 65% des grandes routes qui relient les 18 communautés palestiniennes de Cisjordanie sont fermés ou totalement contrôlés par les FOI (soit 47 des 72 routes).

Il y a environ 500 km de routes où les droits des Palestiniens sont restreints, leur accès réservé aux véhicules ayant des plaques d’immatriculation israéliennes. De plus, environ un tiers de la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée, est rendu inaccessible aux Palestiniens qui ne possèdent pas une autorisation spéciale, remise par les autorités d’occupation, et très difficile à obtenir.


1 - incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils et les biens palestiniens

L’armée a procédé de la même manière pour toutes ses incursions, surgissant dans les rues à bord de ses véhicules la plupart du temps en pleine nuit, tirant à l’aveugle sur les maisons, investissant une ou plusieurs maisons ciblées, et procédant généralement à l’arrestation d’un jeune Palestinien.

15 Palestiniens ont été arrêtés, quasiment tous des jeunes, et 5 maisons ont été investies et transformées en site militaire.

Jeudi 16 avril

Région de Bethléhem : incursion de l’armée dans le village de Taqou’a, avec fouille d’une maison. Avant de partir, l’occupant remet à son propriétaire une citation à comparaître devant les bureaux des Renseignements israéliens dans la colonie de Kfar Etzion. Village d’al-Shawawra, à l’est de Bethléhem, même opération auprès d’un autre Palestinien.

Région d’Hébron : village de Safa, l’armée s’introduit dans un jardin d’enfants et retire un drapeau palestinien qui flottait au-dessus du parc.

Région de Jénine : incursion à Tora al-Gharbiya. L’armée envahit une maison à deux étages, retient le propriétaire et son épouse au second, et transforme le premier en site militaire. L’armée partira le lendemain. Le village est entouré de tous côtés par le mur. La maison visée est située en plein centre du village.

Vendredi 17 avril

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Un Palestinien manifeste contre l’expansion de la colonie Carmel près d’Hébron, 26 avril (AP Nasser Shiyoukhi)

Jénine : village d’ ?Arraba. L’armée circule dans les rues à bord des ses engins, tirant à l’aveuglette sur les maisons, puis elle pénètre dans des maisons et les fouille. A leur départ, elle arrête un jeune Palestinien, étudiant à l’université de Birzeit.

Hébron : le matin, un groupe de gardiens des colonies abat un mineur palestinien d’Hébron. Les FOI prétendent que le garçon voulait s’infiltrer dans la colonie Hagai au sud-ouest d’Hébron, et attaquer un colon au couteau.

L’enquête effectuée par le PCHR prouve que le garçon, Rabah Hejazi Mohammed Rabah Seder, 17 ans, d’Hébron, a été tué vers 6h30 alors qu’il essayait de traverser la clôture de la colonie, en plein champ, loin des maisons des colons au sud-ouest d’Hébron. La colonie est à l’opposé de la maison de la famille de Seder, à Daheyat al-Zaytoon. Les FOI sont arrivées rapidement sur les lieux et ont gardé le corps pendant plusieurs heures. Vers 10h, le corps a été rendu aux Palestiniens et il fut emmené par une ambulance du Croissant-Rouge à l’hôpital d’Hébron. Plus tard, la famille l’a identifié et l’a emmené pour les funérailles.

Un membre du PCHR a interrogé les témoins qui disent avoir vu 6 impacts de balles dans la partie supérieure du corps. Selon les témoins, les FOI auraient pu intervenir moins violemment et essayer plutôt de l’arrêter. Vers 17h, l’armée pénètre dans Daheyat al-Zaytoon et se met à tirer, à lancer des grenades assourdissantes en l’air. Elle fouille la maison des Seder, arrête le père et son frère, Mohammed. Par la suite, les deux comparaîtront devant les Renseignements israéliens et seront libérés.

Le soir, l’armée abat délibérément un mineur palestinien et en blesse un autre. Les deux enfants sont du camp de réfugiés d’al-Jazon, au nord de Ramallah. Des sources israéliennes prétendent que les FOI ont tiré sur les deux garçons après qu’ils aient essayé de lancer des cocktails Molotov sur des maisons israéliennes dans la colonie de Beit El.

D’après l’enquête du PCHR, il était environ 19h, quand des ados se sont regroupés sur la route sur la route de Naplouse à Ramallah pour participer à la commémoration de la Journée du prisonnier palestinien. Les participants se sont dirigés vers la colonie de Beit El, proche du camp d’al-Jalzon. Ils ont lancé des pierres sur les maisons des colons, de loin. Les soldats israéliens postés dans les miradors autour de la colonie ont aussitôt ouvert le feu sur le groupe d’enfants. Mohammed Ali Abdul Fattah Nawwara, 16 ans, a été blessé d’une balle dans la poitrine, il a été emmené à l’hôpital de Ramallah ; il est décédé peu après son arrivée. De plus, un autre ado, Mohammed ?Adnan al-Kenesh, 17 ans, a été blessé à la cuisse et également transféré à l’hôpital de Ramallah. Ses blessures sont déclarées non graves.

Naplouse : incursion dans le village de Sabasteya où l’armée pose un check-point à l’entrée ouest du village, bloque les véhicules palestiniens et contrôle les cartes d’identité, pour se retirer dans la soirée.

Samedi 18 avril

Qalqilya : village de Kafer Kadoum. Les véhicules de l’armée arrivent dans les rues du village contigu à la colonie Kedumim ; les soldats fouillent une maison puis se retirent.

Dimanche 19 avril

Hébron : même opération dans la ville d’Hébron, l’armée tire à l’aveuglette sur les maisons. Fouille de plusieurs maisons et arrestation d’un Palestinien. Village d’al-Thaheriya, incursion de la même manière, une arrestation dans la maison fouillée.

Bethléhem : village d’al-Waljeh. L’armée bloque les rues du village et se déploie dans le quartier d’al- ?Araj, fouillant plusieurs maisons avant de se retirer. Village de Taqou’a, l’armée envahit les rues du village et impose un couvre-feu. Elle établit un poste militaire à l’entrée principale du village et bloque les véhicules et les piétons palestiniens pour contrôle des cartes d’identité, et se retire dans la soirée.

Salfit : village de Kafel Hares où l’armée prend position le matin sur les terrasses de trois maisons, les transformant en sites militaires. Vers 16h, une masse de colons arrive dans le village. Des témoins estiment qu’il y en avait environ 6 000 colons. L’armée déclare un couvre-feu sur le village et empêche les civils palestiniens de sortir de leurs maisons, pendant que les colons procèdent à leurs rites religieux sur des tombeaux de l’endroit, notamment ceux du prophète Zulkiflli, de Dhu’l Nun et de Joshua Bin Nun. Pendant ce temps, des colons attaquent les voitures des Palestiniens du village, détruisent portes et fenêtres de nombreuses maisons. Ils insultent les Palestiniens, inscrivent des slogans et laissent leurs détritus sur place. Les colons ont poursuivi leurs actions jusqu’au lundi matin, 20 avril, 7h.

Des témoins rapportent que durant leur présence dans le village, les FOI ont fait irruption dans l’école secondaire de garçons. Elles ont empêché le muezzin d’appeler à la prière jusqu’à 5h. Elles ont également empêché les fidèles de se rendre à la mosquée. Elles ont quitté le village dans la matinée du 20.

Lundi 20 avril

Hébron : incursion dans le camp de réfugiés d’al-Arroub, l’armée tirant de façon indiscriminée sur les maisons à partir de ses véhicules circulant dans les rues ; elle fouille de nombreuses maisons et arrête un ado de 15 ans. Village de Sa’ir, même opération, un étudiant de TAwjihi de 18 ans est arrêté.

Même opération dans le village de Safa. L’armée encercle et envahit une maison de trois étages dans le nord-est du village. Elle y installe son matériel à l’étage supérieur et sur la terrasse, la maison devient un site militaire et un point de contrôle. Les habitants sont détenus pendant plusieurs heures.

Jénine : mêmes opérations dans les villages de Mithlon, de Seireis et d’al-Jdeideh.

Mardi 21 avril

Hébron : camp de réfugiés d’al-Arroub. L’armée s’en prend à une maison, oblige les habitants à sortir et la fouille. Elle arrête un ado de 17 ans, le fils du propriétaire. Village d’Halhoul, même opération, une arrestation (25 ans).

Jénine : ville et camp de réfugiés, l’armée investit les rues et tire sur les maisons, fouille une maison, fait sortir les habitants et arrête son propriétaire. Village de Qabateya, idem, une arrestation (23 ans).

Bethléhem : village d’al-Khader, même opération, une arrestation (23 ans).

Mercredi 22 avril

Bethléhem : même opération dans la cité, 2 arrestations (27 et 23 ans). Village d’al-Menia, (une arrestation, 17 ans).

Jénine : village de Markabeh (une arrestation).


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Cérémonie des diplômes à l’université An Najah de Naplouse,
le 26 avril (AP Nasser Ishtayeh)




2 - Siège des territoires et restrictions sur les déplacements

Jérusalem : des milliers de Palestiniens continuent d’être interdits d’accès à Jérusalem. Ceux qui tentent de contourner les barrages à l’entrée de la cité se font violemment roués de coups.

Le jeudi 16, le matin, les FOI ont bloqué de nombreuses rues et routes dans Jérusalem occupée, spécialement dans la vieille ville et celles conduisant à la mosquée al-Aqsa. Elles avaient auparavant publié un ordre interdisant aux civils palestiniens d’entrer dans la vieille ville et dans la mosquée. Les Palestiniens avaient prévu de se rassembler sur l’esplanade de la mosquée pour empêcher les incursions des colons israéliens qui voulaient effectuer leurs rites de Pâques. Le PCHR indique que les soldats de la cavalerie et des FOI ont attaqué les civils qui s’étaient regroupés près de la porte al-Asbat après avoir été interdits d’accès à la mosquée. Les FOI ont cogné sur les civils pour les disperser, certains d’entre eux sont blessés.

Samedi 18 avril, les FOI empêchent des centaines de chrétiens de se rendre le Samedi saint à l’église de la Résurrection (le Saint Sépulcre) dans la vieille ville. Des témoins précisent que les FOI ont déplacé les touristes étrangers dans des cars israéliens et leur ont permis d’entrer au Saint Sépulcre. Par contre, elles ont refusé aux chrétiens palestiniens leur droit à la liberté de culte. Un militant du PCHR indique que de nombreux soldats s’étaient déployés dans la vieille ville, qu’ils avaient installé des check-points autour du Saint Sépulcre et qu’ils ont empêché des centaines de civils et pèlerins palestiniens d’entrer. De plus, des restrictions ont été imposées aux déplacements des membres du clergé chrétien à proximité de l’Eglise. Cela fait partie de la politique israélienne d’installer une majorité juive à Jérusalem.

Naplouse : mêmes restrictions pour les déplacements. Bien que les FOI aient démantelé le check-point de Beit Eiba, elles se sont positionnées sur une porte de fer, montée sur la route de Naplouse à Tulkarem, arrêtant et fouillant les véhicules palestiniens particulièrement aux heures de grande circulation. Contrôles approfondis à Huwara, et nombreux barrages posés sur les routes qui conduisent à Naplouse.

Hébron : en début d’après-midi du 16 avril, les troupes postées près du village de Beit al-Roush, le long et tout près du mur d’annexion, arrêtent 4 mineurs sur un terrain près du mur. Les ados (15 à 17 ans) sont menottés et emmenés dans trois commissariats de police israéliens, Beit Jebrin, Kiryat Jatt et Kiryat Arba. Ils y sont interrogés, roués de coups et insultés pendant des heures. Ils sont retenus pendant 12h, jusqu’à 2h du matin le lendemain où ils sont libérés.

Dans la soirée, le dimanche 19 avril, l’armée postée à proximité du village de Safa arrête un ado de 15 ans. Il marchait près de la clôture de barbelés près du village, à quelques mètres des maisons de civils. Des témoins disent que les FOI ont emmené l’enfant au centre de détention de Kfar Etzion.

Au début de la matinée du 20, l’armée près du mur à al-Burj, un village à l’ouest de Dora et au sud-ouest d’Hébron, arrête un Palestinien (29 ans), Hamdan, du village d’al-Surra. Il est arrêté alors qu’il en compagnie d’un groupe de travailleurs près du mur. Il a été détenu pendant des heures, puis libéré.

Il a déclaré à quelqu’un du PCHR que ce matin du 20, il était avec un autre Palestinien roulant en R9 pour livrer un diesel pour le tracteur d’une famille qui voulait labourer ses terres qui se trouvent à proximité du mur d’annexion. Ils ont été arrêtés par les FOI alors qu’ils roulaient dans une rue poussiéreuse, à 500 mètres à l’est du mur. Les FOI ont fouillé et interrogé les deux hommes. Elles les ont retenus pendant une heure, avec d’autres travailleurs qui avaient arrêtés un peu plus tôt. Elles les ont finalement relâchés. Elles ont gardé néanmoins Hamdan, menotté, les yeux bandés, et l’ont durement frappé, puis embarqué dans un véhicule militaire vers un site militaire à l’ouest du d’al-Buri. Il est resté enfermé jusqu’à 15h30 le 20 avril.


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Bil’in : Basem Ibrahim Ahmed Au Rahma, 31 ans, blessé mortellement
à la poitrine, est emmené par des Palestiniens.




3 - Construction du mur d’annexion

Les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens avec des internationaux et des militants israéliens pour protester contre la construction du mur se poursuivent, mais aussi l’usage de la violence par l’armée d’occupation pour les réprimer.

 ?Arab al-Ramadin : dimanche matin, 19 avril, les FOI ont commencé la construction d’un nouveau tronçon du mur sur les terres du village d’ ?Arab al-Ramadin, à l’extrême sud-ouest d’Hébron.

D’après les infos disponibles au PCHR et les déclarations des habitants du village d’ ?Arab al-Ramadin, les FOI ont démarré les travaux aux bulldozers sur des terres privées à l’est de la colonie d’Ashklot. Les FOI ont posé des blocs de béton et des barbelés afin de construire un nouveau tronçon du mur. De plus, elles ont posé des barbelés sur le mur lui-même. Des témoins indiquent que les sections du mur ont été montées à environ 20 mètres des maisons de civils à l’ouest et au sud du village. Des sources locales disent que le nouveau tronçon va courir sur 20 km à l’intérieur des terres d’ ?Arab al-Ramadin et du village proche d’al-Thaheria. Selon les mêmes sources, le mur annexe de vastes zones de terres palestiniennes et empêche les civils d’y accéder. L’an dernier, les FOI avaient publié un avis militaire pour bloquer environ 4 000 dunums de terres palestiniennes (400 hectares) à proximité de la colonie Ashklot. Par la suite, une nouvelle colonie, Sansana B, avait été créée sur les terres confisquées.

Le 22 avril, les FOI saisissent les 4 000 dunums de terre dans le sud d’Hébron. Des sources du Comité général de la Défense de la terre à Hébron indiquent que les FOI empêchent les agriculteurs de Dora, d’al-Thaheria et d’al-Ramadin de se rendre sur leurs terres, proches de la colonie Ashlklot. L’armée a déclaré ces terres zone militaire fermée. Des témoins, propriétaires des terrains confisqués, disent que de nombreux soldats se sont déployés sur la zone et ont empêché les fermiers d’aller sur leurs terres. Ils les ont obligés à partir ainsi que les bergers et les agriculteurs sur les tracteurs. Ils ont menacé les agriculteurs leur disant qu’ils ne « respectaient pas les ordres militaires ». Les terres appartiennent à de nombreuses familles des villages de Dora, d’al-Thaheria et al-Ramadin.

Les FOI ont utilisé la force contre les manifestations non violentes. Un manifestant a été tué et 10 civils, dont deux mineurs, ont été blessés. De plus, des dizaines d’autres souffrent des inhalations de gaz et d’autres d’ecchymoses.

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Son frère, Ashraf Abu Rahma, menotté et les yeux bandés, un instant avant d’être abattu sur ordre d’un officier israélien, le 7 juillet 2008, à Nil’in.

Bil’in : selon les informations obtenues par le PCHR d’Adullah Abu Rahma, coordinateur du comité public contre le mur et les colonies, après la prière du vendredi 17 avril, les Palestiniens ont organisé en une manifestation non violente dans le centre du village, à l’ouest de Ramallah. Un groupe d’Israéliens solidaires, de l’organisation des Anarchistes contre le mur, et des militants internationaux, dont une délégation belge, participent à la manifestation. Les manifestants portent des drapeaux palestiniens et des banderoles appelant à la remise immédiate des corps de Palestiniens décédés et conservés par les FOI. Ils se sont eux-mêmes menottés pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers palestiniens. Les FOI se mettent à tirer des balles d’acier enrobées de caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des assourdissantes sur les manifestants. Basem Ibrahim Ahmed Au Rahma, 31 ans, est blessé à la poitrine, touché par un corps de grenade lacrymogène. Abu Rahma est emmené dans une voiture de particulier vers une ambulance puis transféré à l’hôpital du gouvernorat de Ramallah. Où on nous apprend qu’Abu Rahma est décédé à son arrivée. Des témoins disent qu’Abu Rahma se tenait debout sur un lieu en hauteur (vidéo). Il interpellait les FOI leur disant d’arrêter de tirer sur les manifestants. Un soldat a lancé une grenade lacrymogène, à une vingtaine de mètres de distance, directement sur lui et il s’est écroulé au sol, couvert de sang. Basem Abu Rahma est le premier martyr du village de Bil’in qui continue, pour la cinquième année, sa lutte pacifique contre la construction du mur d’annexion sur ses terres. Il était le frère d’Ashraf Abu Rahma qui a été abattu, menotté et les yeux bandés, à l’entrée du village de Ni’lin, le 7 juillet 2008, sur l’ordre d’un officier de l’armée d’occupation israélienne.

Le 19 avril, le quotidien israélien Ha’aretz publie une déclaration de sources militaires : « Les premières investigations conduites par l’armée montrent que les soldats ne se sont pas conformés aux instructions qui leur avaient été données par leur commandement ». Et, selon un officier israélien, toujours dans Ha’aretz : « La conduite des soldats à Nil’in et à Bil’in le 17 avril ne s’est pas conformée aux instructions qui leur avaient été données. Les soldats ne devaient tirer que si la vie des manifestants n’était pas mis en danger. Selon les instructions reçues, ils pouvaient lancer des grenades lacrymogènes mais pas directement sur les manifestants. »

Ni’lin : selon les informations données par Salah al-Khawaja, porte-parole du Comité public contre le mur et les colonies à Ni’lin, au représentant du PCHR, après la prière du vendredi le 17 avril, des civils palestiniens ont organisé une manifestation non violente dans le centre du village de Ni’lin, à l’ouest de Ramallah, pour protester contre le mur d’annexion. Des militants israéliens et internationaux les accompagnent. Ils marchent vers l’endroit où les bulldozers travaillent à la construction d’un tronçon du mur sur les terres de Ni’lin. Les FOI attaquent et pourchassent les manifestants. 10 civils dont 2 mineurs souffrent de blessures de balles caoutchouc et de balles réelles. En plus, nombreux sont ceux qui souffrent de suffocations après l’inhalation des gaz des grenades israéliennes.

Al-Ma’asara : après la prière, le vendredi 17 avril, la même manifestation est organisée dans le village. Quand les manifestants se dirigent vers le mur, ils sont bloqués par l’armée d’occupation à l’entrée du village, près de la colonie Efrat. Les soldats posent des barbelés à l’entrée du village, pourchassent les manifestants et lancent des grenades lacrymogènes directement sur eux. 3 civils souffrent de blessures et contusions, d’autres des inhalations de gaz.


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Construction de nouveaux logements pour colons à Jérusalem-Est,
quartier Jabel Mukaber (AP)




4 - Colonisation et agression des colons

Jeudi matin, 16 avril, de nombreux Israéliens essaient de faire un raid sur la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem. C’est la tentative la plus importante de ce dernier mois contre la mosquée. Elle est menée dans le cadre des projets de développement des organisations juives pour créer une majorité juive à Jérusalem. Les organisations juives avaient planifié le raid sur la mosquée al-Aqsa. Des centaines de juifs s’étaient rassemblés aux portes de la mosquée, spécialement à la porte porte Dung, (porte des Maghrébins) contiguë au Mur occidental (« Mur des lamentations »). Ce sont les Palestiniens qui s’étaient rassemblés dans ce but qui ont fait échouer la tentative de raid sur la mosquée.

Vers 16h le samedi 18 avril, des groupes de colons israéliens retournent sur la colonie évacuée d’Homesh, au nord-ouest de Naplouse. Ils s’en prennent à des véhicules palestiniens qui circulent sur la route Jénine/Naplouse. Des voitures sont endommagées et les passagers effrayés. Des témoins des villages de Barqa et Seilat al-Thaher, où la colonie Homesh s’était installée, indiquent que de nombreux colons sont arrivés le matin dans la colonie désaffectée. Ils se sont regroupés à l’est de la route de Jénine à Naplouse. Dans l’après-midi, ils commencent à lancer des pierres sur les voitures des Palestiniens et de nombreuses voitures sont endommagées. Des témoins rapportent aussi que les colons se sont déployés à travers les oliviers et ont attaqué les Palestiniens qui avaient abandonné leur voiture et s’étaient mis à l’abri entre les arbres avec leurs enfants. Les colons ont généralement des armes et n’hésitent jamais à les utiliser contre les civils palestiniens.

Dimanche matin, 19 avril, les FOI poursuivent toujours leurs travaux aux bulldozers pour le nivellement des terres palestiniennes dans le village de Beit ?Ummar au nord d’Hébron, ceci pour installer des sections supplémentaires du réseau électrique reliant la colonie de Kiryat Arba (à l’est d’Hébron) à celle de Hadar Beta (à l’ouest du village d’Husan, à Bethléhem).

Selon l’enquête du PCHR, ce dimanche et ce lundi, environ 6 dunums de terre agricole sont passés aux bulldozers et des vignobles sont arrachés dans la zone de Wardan au sud-est d’ ?Ummar. Les FOI ont détruit les murs de soutènement qui entouraient les terrains ciblés.

Le 22 avril vers 5h, les FOI investissent le district d’al-Fajmp à l’est du village d’ ?Aqraba, au sud-est de Naplouse (à 5 km au sud de Yanoun). Elles obligent 8 grandes familles palestiniennes à évacuer leurs maisons en tôles ondulées et à évacuer les troupeaux. Les FOI récupèrent ce qui reste dans les maisons et les troupeaux et le détruisent. Huit familles de 50 membres, la plupart des enfants, vivaient dans ces maisons démolies. Le district d’Al-Fajm est à 1 000 mètres au sud-ouest de la colonie de Jetit. Les habitants actuels vivaient ici depuis 80 ans. Deux jours avant la démolition des maisons, les FOI avaient remis aux habitants les avis d’évacuation, sous le prétexte que la zone était une zone militaire fermée.

Le 22 avril, à 9h, les FOI démolissent une maison dans le quartier al-Mikaber, à l’est de Jérusalem. Beaucoup de soldats israéliens avaient investi la zone de Khellat Abed dans le quartier d’al-Mukaber et encerclé la maison. Ils se servent d’un bulldozer de la municipalité de Jérusalem pour démolir la maison à un étage qui occupait 90 m2. Une famille de 7 membres, dont 5 enfants, y vivait. En 2005, la municipalité israélienne à Jérusalem avait publié un ordre administratif pour la démolition de la maison toujours au même motif qu’elle avait été construite sans l’autorisation de la municipalité.

Document public

Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter notre site (http://www.pchrgaza.org) ou de nous contacter à notre bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

Rapport hebdomadaire pour la période du 16 au 22 avril sur : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.


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