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L’asphyxie de Gaza continue

mardi 14 avril 2009 - 05h:04

Daniel Vanhove

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Le silence autour de la situation à Gaza n’empêche pas que se poursuive l’asphyxie de ses habitants... bien au contraire !

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24 janvier 2008 - Les habitants de la bande de Gaza forcent par centaines de milliers le passage frontalier vers l’Egypte - Photo : Wissam Nassar/MaanImages

Après l’agression massive israélienne en ce début d’année, la médiatisation de la Bande de Gaza est lourdement retombée... alors que pourtant, rien ne s’est amélioré dans les conditions de vie de sa population.

La Communauté internationale est retombée dans son silence complice habituel... confirmant par-là aux Palestiniens, qu’ils ne doivent compter que sur leurs propres capacités pour résister à une occupation qui ne déserre par d’un seul cran, son étau meurtrier...

L’accès à la Bande de Gaza est toujours étroitement contrôlé par les autorités israéliennes, et la population est ainsi toujours privée de produits strictement élémentaires : nourriture, eau, médicaments... Mais qui s’en émeut !? Ces maudits gazaouis ont mal voté en 2006... et nous leur faisons payer chèrement cette erreur du prix le plus élevé, afin que cela serve de leçon pour le futur (et à d’autres), qui sait !?...

Pourtant, voici ce que j’écrivais déjà à propos de Gaza, après un voyage effectué sur place en 2002, dans le cadre des Missions civiles d’observation :

" (...) nous traversons les centaines de mètres séparant le poste frontière d’Israël avec celui de la Palestine. Un no man’s land qui fait froid dans le dos. Présence militaire israélienne de toutes parts. Barbelés, guérites de surveillance, miradors, fusils-mitrailleurs, postes blindés, jeeps et tout ce fatras nauséeux qui attestent qu’ici, des individus jouent à la guerre. Où est l’ennemi ? Mais partout, voyons ! Partout puisque tout Palestinien est un terroriste en puissance, dans la tête des malades qui dirigent l’Etat d’Israël. En fait d’ennemi, on ne rencontre que des populations exsangues, asphyxiées économiquement et psychologiquement. Des populations terrorisées par les exactions d’une armée bien souvent livrée à elle-même. Des femmes et des enfants qui vaquent au plus urgent, s’approvisionner en nourriture pour la famille. Des jeunes gens qui errent dans les rues. Sans possibilité de se rendre aux cours et qui, ici et là forment de petites bandes, sans perspective d’avenir. Qui égrènent le temps à longueur de journée. No future ! Et des hommes épuisés. Qui sentent avoir perdu toute dignité aux yeux des leurs. Des hommes pour la plupart prostrés, hagards, habillés de vêtements râpés. Des hommes sans boulot. Ce qui entraîne une paupérisation de plus de 80% de la population vivant avec moins de 2 ? par jour. Voilà l’ennemi d’une armée suréquipée, dont il faudrait surtout parler comme d’une armée ravagée de haut en bas, par une paranoïa sans égale !

Le choc d’entrée dans la Bande de Gaza est toujours aussi fort. Etendues dévastées par les incursions des chars, fragile réseau de routes dans un état désastreux, nombreuses traces d’incendies et bidonvilles épars où tentent de s’organiser le reste de vie démantelée de familles qui ont tout perdu, suite aux attaques d’une armée qui ne s’embarrasse pas de broyer des vies innocentes. Tout ici, n’est que désolation. Et c’est à l’encontre de cette désolation-là que les soldats s’acharnent encore. A croire que tant qu’il restera une pierre sur l’autre, cette armée de massacres déploiera ses batteries pour en venir à bout. Un cauchemar, Gaza ! A la nuance, qu’il s’agit d’une sinistre réalité où survivent des familles décimées. Désolation, désolation ! (...)

Nous sommes sidérés de voir à quel point la situation de la Bande de Gaza est catastrophique par rapport à la Cisjordanie. Ici, rares sont les maisons recouvertes de briques de façade ou de peinture. Les blocs de parpaings servent en même temps de murs extérieurs et intérieurs à l’habitation. Cela confère encore plus de tristesse à la ville. Tout est gris. Tout semble délabré. A Gaza, chaque mur est un Mur de lamentations ! " (1)

Il y a 7 ans de cela...
Et tout le monde sait, que depuis, la situation n’a fait que se détériorer...

Qu’attendent donc nos responsables politiques pour prendre les mesures qui conviennent et sanctionner l’occupant qui n’a tenu compte d’aucun des avertissements envoyés par différentes Résolutions des Nations unies ou par différentes agences internationales et ONG présentes sur le terrain, y compris, à l’intérieur même d’Israël ? Force est de constater que nos politiciens et nos diplomates, signent-là l’une de leur pire parjure, qui se solde par la faillite de leur crédibilité... Et qu’il convient dès lors qu’à l’approche des élections européennes (et belges) les citoyens en retiennent bien la leçon !

Aujourd’hui, un nouveau gouvernement israélien a été formé. Plus à droite que jamais ! Dont les ténors musclent leurs déclarations dans une escalade qui en dit long sur ce qui les anime. Au point que, même le Président de l’Etat a dû rassurer la Communauté internationale. C’est dire ce qui attend encore la situation des Palestiniens... et la mobilisation que chaque militant doit conserver.

Notes :

(1) Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes - 2004 - Ed. M. Pietteur - Extrait

* Daniel Vanhove est Observateur civil

Il a publié aux Ed. Marco Pietteur - coll. Oser Dire :

- Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes - 2004
- La Démocratie mensonge - 2008

Du même auteur :

- Charm el-Cheikh : quand les riches perpétuent leurs détestables réflexes - 11 mars 2009
- Un terrorisme d’état pire que le 11 septembre - 5 février 2009
- A Gaza, après les bombes le droit international ? Peu probable... - 27 janvier 2009
- Scènes ordinaires de la vie en Palestine, à Gaza - 20 janvier 2009

11 avril 2009 - Communiqué par l’auteur


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