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Nouvel espoir avec Netanyahu

mercredi 8 avril 2009 - 12h:13

Wahid Abdel-Méguid - Al-Ahram/hebdo

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En réalité, rien ne justifie toute cette angoisse arabe provoquée par le succès de Benyamin Netanyahu et l’arrivée de son nouveau gouvernement.

Celui-ci ne peut rien avoir de nouveau à présenter, à part de reconnaître ouvertement l’effondrement du choix de la paix, causé par les gouvernements israéliens successifs depuis 17 ans, soit depuis la conférence de Madrid en 1991. Dans tous les cas, la solution de la paix n’était pas possible avant le gouvernement de Netanyahu et ce n’est donc pas celui-ci qui l’éliminera. 7 gouvernements successifs ont refusé de payer le prix de la paix en transformant les négociations de simple moyen de réaliser la paix en un objectif en soi. C’est ainsi que le processus de paix est devenu purement formel.

Cela dure depuis les négociations bilatérales qui ont suivi la Conférence de Madrid entre Israël d’un côté et la Syrie, le Liban, les Palestiniens et la Jordanie séparément de l’autre côté. Puis, les négociations palestino-israéliennes se sont poursuivies de façon pratiquement régulière pendant 9 ans. Et alors que ces négociations avaient commencé à Washington à la fin de l’année 1991, d’autres négociations parallèles, mais secrètes, avaient été entamées à Oslo avant la fin de l’année suivante.

Tandis que les premières négociations n’évoluaient pas, les secrètes réalisaient un progrès important qui a permis de parvenir à une déclaration de principe signée à Washington en septembre 1993, connue sous le nom d’accords d’Oslo. Cette déclaration consistait à instaurer un pouvoir national provisoire auquel seraient transférées les prérogatives du pouvoir de l’occupation dans des domaines déterminés, de façon graduelle, en commençant par la bande de Gaza et la ville de Jéricho, sur un délai de 5 ans. Ce transfert a nécessité des négociations sur une durée de près de 6 ans. Et bien que ce processus n’ait pas été complété, Israël, ainsi que le parrain américain, ont insisté à effectuer des négociations finales en juillet 2000.

L’échec de ces négociations de Camp David, où s’étaient tenues les négociations égypto-israéliennes 30 ans auparavant, a mené à des affrontements violents avec lesquels le processus de paix s’est effondré. Il fut ensuite difficile de revenir à la table de négociations avant novembre 2007. C’est à cette date que fut tenue la conférence d’Annapolis, où un nouveau processus de paix a été lancé. Or, à peine 2 ans après, cette opération a connu le même destin que la précédente. Là, il s’est avéré que les limites du gouvernement d’Olmert étaient inférieures à celles de Barak en 2000. Et cela parce qu’Israël, au niveau du gouvernement, de la société et des institutions, s’est dirigé vers plus de rigorisme, et non à cause de la différence de points de vue entre Olmert et Barak. Le second était ministre de la Défense dans le gouvernement du premier qui s’est engagé dans les négociations d’Annapolis, après avoir été chef du gouvernement lors des négociations qui avaient échoué, causant la chute du processus d’Oslo.

Au niveau du volet syrien, la même période, partant de la Conférence de Madrid, a connu 4 rounds de négociations. Le premier était à Washington, parmi les négociations qui ont suivi la conférence de Madrid en Israël et 4 parties arabes. Le second a commencé en 1995, pendant environ 1 an. Le troisième a eu lieu en 1999, avant les négociations de la situation finale entre les Palestiniens et Israël. Là, Barak a voulu faire pression sur Arafat, pour renouveler ses craintes de voir la Syrie le précéder dans un accord de paix qui aurait une influence négative sur les Palestiniens, les laissant seuls face aux Israéliens. C’est ainsi que Barak voulait obliger Arafat à accepter toute offre concernant la situation finale. C’est pour cela que les négociations avec la Syrie n’ont pas abouti, et surtout pas permis d’arracher une concession palestinienne concernant Jérusalem et les réfugiés.

C’est ainsi qu’à chaque fois que les négociations approchent d’un accord de paix, il s’avère rapidement n’être qu’une illusion. En 17 ans, Israël a réalisé des gains énormes, que ce soit au niveau de ses relations avec la communauté internationale ou au niveau des terres palestiniennes. Partant, s’il y a quelque chose de nouveau que l’on peut attendre de la part du gouvernement de Netanyahu, c’est de mettre définitivement fin au pari sur un processus de paix dont l’objectif réel n’a jamais été de réaliser la paix. Là, je ne pense pas que les Arabes perdront plus, puisqu’ils n’ont rien gagné depuis la conférence de Madrid. Et il est fort probable que le mal engendré par le nouveau gouvernement retombe cette fois sur Israël-même, qui a beaucoup gagné d’un processus de paix dont le slogan implicite est « les négociations pour les négociations ». Il semble que c’est ce que Netanyahu craint, en particulier en présence d’une nouvelle Administration américaine qui accorde un intérêt particulier à la poursuite du processus de paix, quel que soit le résultat. C’est pour cela que Netanyahu a insisté à faire participer le Parti travailliste dans son gouvernement, malgré sa défaite flagrante aux élections. Cependant, la présence de Barak est un message adressé à Washington et aux capitales européennes, leur disant que le gouvernement ne va pas annoncer son intention de renoncer définitivement au choix de la paix, sans pour autant s’engager à l’établissement d’un Etat palestinien.

Les Arabes n’ont alors aucune raison de chercher à reprendre ce genre de négociations et à consacrer leur temps à exercer des pressions internationales sur Netanyahu. Il vaut mieux affronter la communauté internationale avec une position claire, affirmant que la politique de Netanyahu ne représente pas le début d’un changement qui peut mener à l’effondrement de l’option de la paix, mais la fin de l’option de la paix.

Les dernières élections à la Knesset ne sont que l’expression d’un fait acquis, formé à travers le refus de sept chefs de gouvernement précédents, dont l’un d’eux était Netanyahu lui-même, de payer un quelconque prix pour la paix. Le choix d’Israël était que les Arabes acceptent ce qui leur était présenté, ou que l’occupation perdure, même si ceci mène à la disparition progressive de l’espoir de la paix. C’est cela le choix israélien et Netanyahu est revenu au pouvoir pour le confirmer de manière claire et évidente. Par conséquent, nous devons réfléchir à l’étape suivant l’option de la paix, nous y apprêter et déterminer nos choix.

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 8 au 14 avril 2009, numéro 761 (Opinion)


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