Agressions par les Forces d’occupation israéliennes (FOI) contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens durant la période du 28 mars au 1er avril 2009 :

Les Forces d’occupation israéliennes ont maintenu leur siège sur l’ensemble du Territoire palestinien occupé, isolant la bande de Gaza du monde extérieur.

Une femme cuisine sur les ruines de sa maison détruite à ‘Abassan à l’est de Khan Younis par les Forces d’Occupation Israéliennes.

Bande de Gaza

1,5 million de Gazaouis sont toujours privés de leurs droits fondamentaux : travailler, se nourrir, se soigner, s’éduquer et se déplacer. Leur objectif premier est d’avoir accès à la nourriture, aux médicaments à l’eau et à l’électricité. (10 % d’entre eux n’ont plus d’électricité).

Les FOI maintiennent leur interdiction d’importer tout matériau de construction.

Depuis le 10 décembre 2008, l’approvisionnement en fioul industriel est interdit. Seul du gaz domestique sévèrement contingenté est autorisé.

Les postes frontière de Rafah international et de Erez Beit Hanoun restent pratiquement fermés en dehors de quelques cas de patients et de commerçants.

Des restrictions supplémentaires ont été imposées aux diplomates, journalistes et Personnels humanitaires internationaux.

Les conditions de vie de la population ont atteint un niveau sans précédent, le chômage étant quasi général

Ils sont au moins 900 prisonniers Gazaouis dans les prisons israéliennes à n’avoir pas eu de visite de leurs familles depuis plus de 17 mois.

Jeudi 26 mars

 04h00 : une unité d’infanterie des FOI pénètre à 700 mètres dans la localité de Abassan. Na’el Mousa Abu Nasser, 22 ans est arrêté alors qu’il se rend à la mosquée.

Dimanche 29 mars

 14h00 : les services médicaux égyptiens annoncent le décès de Ghada Riad Mohammed Abu Halima, originaire de Beit Lahia, des suites de ses blessures contractées lors de l’offensive des FOI qui avaient attaqué la maison familiale avec des bombes au phosphore blanc, tuant sur le coup 5 membres de sa famille.

Mardi 31 mars

 07h30 : les FOI poursuivent des membres de la résistance palestinienne avec lesquels elles se sont confrontées à la frontière, pénétrant ainsi à 300 mètres dans la localité de al Mussadar au centre de la bande de Gaza. ’Abdullah Mohammed Esbaitan, 20 ans, et ’Ali Abu al-Foul, 19 ans, sont tués.


Mouvements aux postes frontière :

Karem Abu Salem

Rafah International

Nahal Oz Crossing

Du 25 mars au 1er avril : 1350 tonnes de gaz domestique et 220 000 litres de fioul industrie entrent.

Al-Mentar (Karni)

150 camions de graines et de fourrage entrent.

Traduction Bande de Gaza : Jacques Salles, pour Palestine 33

Cisjordanie

1 - Incursions dans les communautés palestiniennes et agressions contres les Palestiniens en Cisjordanie

Durant cette période, les Forces d’occupation ont mené 20 incursions militaires contre les Palestiniens en Cisjordanie (+ 2 dans la bande de Gaza). 27 Palestiniens ont été arrêtés, dont 10 mineurs, et 2 femmes qui appartenaient au Centre des Etudes sur les Prisonniers. 2 autres Palestiniens du même village, Beit Ummar, ont été arrêtés sur des check-points, l’un près de Jérusalem, l’autre, près d’Hébron.

Jeudi 26 mars

Région d’Hébron : incursion dans le village de Sourif, irruption dans une maison (arrestation d’un Palestinien, l’armée emmène son père et ses frères pour interrogatoire).

Naplouse : camp de réfugiés de Balata et d’ ?Askar (8 arrestations dont 6 mineurs).

Jénine : ville et camp de réfugiés (4 arrestations).

Salfit : village d’Hares où l’armée boucle les entrées du village avec des barrières de sable et impose un couvre-feu (4 mineurs arrêtés).

Vendredi 27 mars

Jénine : villages d’al-Zababda, Masliya, Sanour, al-Shuhada Triangle.

Salfit : village de Marda (une arrestation).

Samedi 28 mars

Jénine : village de Seilat al-Zaher (une arrestation).

Hébron : le matin du 28 mars, de nombreux civils palestiniens de l’association La Jeunesse contre les colonies, ainsi que des internationaux et Mr Mohammed Baraka, membre de la Knesset israélienne, ont organisé une manifestation non violente à Hébron, pour la Journée de la terre. Les FOI postées à proximité de la vieille ville ont empêché la manifestation de s’engager dans la rue al-Shuhada, fermée par les FOI depuis 1994. L’armée a déclaré également le secteur zone militaire fermée, et s’en est prise à la manifestation qui s’est terminée par un sit-in à l’entrée de la rue al-Shuhada, près de l’avant-poste colonial de Beit Romano. L’armée a utilisé la force pour les éloigner du quartier (à coups de grenades lacrymogènes et grenades assourdissantes, et en frappant les manifestants, blessant 2 Palestiniens).

Lundi 30 mars

Qalqilya : village de Jayyous, avec couvre-feu, tirs de grenades lacrymogènes et grenades assourdissantes contre les agriculteurs qui voulaient se rendre dans leurs champs situés près du mur.

Ramallah : villages de Deir Abu Mash’al (une arrestation), de Ni’lin, avec lancements de grenades et patrouilles dans les rues.

Mardi 31 mars

Hébron : village de Yatta (une arrestation).

Jénine : ville et camp de réfugiés (2 arrestations dont une femme).

Mercredi 1er avril

Hébron : villages de Yatta à nouveau (une arrestation) et d’Halhoul.

Jénine : vilage de Qabatya (2 arrestations).

Tubas : village d’ ?Aqqaba (une arrestation).


2 - Maintien du siège sur les territoires palestiniens

Le siège a été maintenu sur la Cisjordanie avec de sévères limitations au droit des Palestiniens de se déplacer dans leur propre pays.

Il y a environ 630 check-points tenus ou non par l’armée d’occupation, plus 60 à 80 barrages « volants » installés n’importe où, n’importe quand, sur les routes de Cisjordanie, chaque semaine.

65% au moins des routes qui relient les communautés palestiniennes entre elles sont fermés ou sous contrôle total de l’armée (soit 47 des 72 routes).

Sur 500 kilomètres de routes, les droits de circuler des Palestiniens sont limités, près d’un tiers de la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, est inaccessible aux Palestiniens sans un permis spécial, permis délivré par l’occupant et très difficile à obtenir.

Jérusalem : maintien des restrictions pour entrer et sortir de la cité. Des milliers de Palestiniens sont toujours interdits d’accès. Les barrages sont plus serrés encore le vendredi, jour de prière, empêchant les Palestiniens d’aller prier à la mosquée al-Aqsa. Ceux qui tentent de contourner les barrages se font violemment frappés.

Lundi matin, 30 mars, sur le check-point Container près de Jérusalem, un jeune Palestinien du village de Beit Ummar s’est fait arrêter.

Naplouse : mêmes restrictions autour de la ville et dans toute la zone de Naplouse. Le jeudi matin, 26 mars, le village de Madama a été bouclé, toute entrée et sortie interdites. Le soir, c’est le carrefour de Yits’har qui est fermé, où les colons israéliens balancent des pavés sur les véhicules palestiniens.

Tubas : même situation. Le jeudi matin, un nouveau check-point est posé à l’entrée de Bardala.

Hébron : le dimanche 29 mars, l’armée publie un ordre d’interdiction de circuler pour les Palestiniens sans permis sur la route qui relie la mosquée Ibrahim à la colonie de Kiryat Arba, et qui traverse les quartiers d’al-Mashaqrqa, Jaber, Wadi al-Hussain, al-Nassara et al-Ras. La route est fermée sur trois kilomètres à tout véhicule palestinien pendant 7 ans. Et le mardi 31 mars, des agriculteurs palestiniens sont empêchés d’accéder à leurs terres vers le village de Yatta.

Le jeudi 26, un Palestinien, également de Beit Ummar, est arrêté au check-point de Ras al-Joura, au nord d’Hébron.


3 - Construction du mur d’annexion

Quand il sera terminé, ce mur courra sur 724 kilomètres à travers la Cisjordanie, isolant toute une population. 350 km sont déjà montés, la quasi-totalité à l’intérieur du territoire, confisquant nombre de terres palestiniennes.

Des manifestations non violentes sont organisées chaque semaine pour protester contre ce mur, par les Palestiniens, et avec des internationaux et des militants israéliens.

Nil’in : près de Ramallah, vendredi, 27 mars, après la prière, la manifestation a été réprimée, comme chaque semaine, dans la violence par l’occupant ; 4 Palestiniens ont été blessés par des balles d’acier enrobées de caoutchouc, ou des corps de grenades.

Al-Ma’sara : près de Bethléhem, même jour. Même réaction violente de l’armée. De nombreux manifestants souffrent des inhalations des gaz, des Palestiniens ont été frappés par les soldats, dont 2 journalistes de Reuters.

Beit ?Allam : au nord d’Hébron : lundi midi, 30 mars, manifestation non violente près du mur, l’armée ont empêché les manifestants de s’approcher de la zone, déclarée zone militaire fermée. Grenades lacrymogènes et grenades sonores, et coups contre les manifestants. 6 d’entre eux sont blessés dont Mr Bassam al-Salhi, secrétaire général du Parti du Peuple palestinien.

Wadi al-Rasha et Ras Teera  : près de Qalqilya, manifestation contre le projet de construction d’une route allant en direction du mur après décision de la Haute Cour israélienne. Selon des sources locales, les FOI ont arraché 400 oliviers.


4 - Création d’une majorité démographique juive à Jérusalem-Est

Les mesures arbitraires contre les Palestiniens pour les obliger à quitter la cité se sont poursuivies.

Les forces d’occupation ont présenté un avis de démolition à l’école al-Huda qui appartient à l’association caritative islamique al-Aqsa de la vieille ville dans Jérusalem-Est, prétendant que des structures avaient été ajoutées sans les permis nécessaires. L’école élémentaire comprend 5 classes pour 130 élèves. Afin d’accueillir plus d’élèves, 3 nouvelles classes construites en bois ont été ajoutés à l’école... il y a 15 ans de cela.

La famille al-Silwadi dans le quartier Yemen de Silwan, au sud de la vieille ville, a reçu copie d’une décision du tribunal de district israélien, le 19 mars. Le tribunal ordonne à la famille d’évacuer ses trois maisons et confisque une bande de terrain lui appartenant, prétendant que le terrain sur lequel les maisons sont construites appartient au département ayant à charge de « protéger les biens des absents ». Il faut indiquer que la famille a été chassée de sa terre par un rabbin juif en 1942, et qu’elle a produit tous ses titres de propriété au tribunal, mais celui-ci ne les a pas retenus et a ordonné l’évacuation des maisons et du terrain. Ces dernières années, les colons israéliens ont attaqué à plusieurs reprises les membres de cette famille pour les obliger à partir. En 2005, les colons ont notamment attaqué l’un d’entre eux provoquant chez lui de graves troubles nerveux. Le 1er juillet 2008, les colons ont saisi un tribunal contre la famille prétendant que son terrain appartenait à un colon. Le 29 mars 2009, les avocats de la famille ont déposé un dossier devant le tribunal de district pour s’opposer à l’évacuation. 13 personnes, dont 8 mineurs, vivent dans ces maisons.


5 - Colonisation et violence des colons contre les Palestiniens

La colonisation se poursuit en Cisjordanie, en violation du droit international.

• Le jeudi matin 26 mars, l’armée publie des ordres pour arrêter des constructions dans trois maisons et une petite usine à Bet ?Einoun, près du village de Sa’ir, au nord-est d’Hébron, prétextant le manque de permis.

• Le samedi matin 28 mars, au moins 15 colons israéliens de la colonie d’Yits’har, au sud de Naploouse, ont agressé des bergers palestiniens et les ont obligés à quitter le secteur où ils faisaient paître leurs troupeaux.

• Dimanche matin, 29 mars, 8 colons ont frappé un jeune Palestinien du village de Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem, alors qu’il était tout près de chez lui. Il a été blessé à la tête et à la main droite.

• Lundi matin, 30 mars, les colons de Kyriat Arba, à Hébron, ont attaqué des maisons proches de la colonie. 14 maisons palestiniennes ont été agressées par une dizaine de colons qui lançaient des pierres, l’armée était présente. De nombreuses maisons ont été endommagées.

Traduction : JPP pour les Amis de Jayyous

Document public

Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter notre site (http://www.pchrgaza.org) ou de nous contacter à notre bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

Rapport du 28 mars au 1er avril sur : PCHR