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Israël empêche la reconstruction de la bande de Gaza en bloquant les frontières

mercredi 1er avril 2009 - 05h:51

Ricardo Mir Xornal - Palestina Libre

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Le manque de ciment, de verre et de bois rend inutile l’attribution d’une aide financière après la destructive opération "plomb durci".

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Gaza, 3& janvier 2009 - L’absence des matériaux nécessaires aux reconstruction obligera ces nouveaux réfugiés à vivre longtemps dans des conditions précaires - Photo : Matthew Cassel

"Trente vaches tuées d’une balle dans la tête. C’était nécessaire ?". Saleh Marul a perdu sa maison et son troupeau au cours de la dernière offensive israélienne dans la bande de Gaza. L’image de ses vaches massacrées perturbe son sommeil, autant que la misérable réalité qui a conduit à la guerre. Marula vit avec sa famille dans l’un des six camps de personnes déplacées qui ont été installés dans le nord de la bande de Gaza pour mettre à l’abri ceux qui n’avaient plus de toit et n’avaient pas d’autre endroit où aller. Celui où il se trouve, le camp de Beit Lahiya, est le plus précaire.

Quelques 230 familles vivent dans des tentes en plein air, sans lumière ni cuisine et avec quatre toilettes pour 1000 personnes. Deux mois après la fin de l’opération militaire, les décombres ont été entassés dans les fossés, mais la reconstruction ne démarre pas.

Au début du mois, la communauté internationale s’est engagée à verser aux Palestiniens une aide de 3500 millions d’euros et a demandé instamment à Israël d’ouvrir les frontières pour permettre la reconstruction, mais rien n’a bougé. Les 4000 maisons détruites et les 17.000 maisons endommagées restent telles quelles."Nous ne pouvons pas commencer à reconstruire, parce que Israël empêche l’entrée du ciment, du verre et du bois », explique Mohamed Oduán, député du Hamas.

Vivre sous la tente

Les islamistes, qui gouvernent la bande de Gaza, ont été les premiers à dédommager les victimes de la destruction en versant 5500 euros par famille. L’Autorité nationale palestinienne, destinataire de l’aide internationale, a également commencé à payer entre 1000 et 3800 euros par le biais d’un organisme de l’ONU.

Mais dans les camps de personnes déplacées, où vivent au moins 7000 personnes, l’ambiance ne s’est guère améliorée. "Nous n’avons pas assez de couvertures ou des matelas, nous dormons à 10 dans une tente sans intimité et les enfants n’ont pas de place pour étudier”, dit Nayef Makusi, 70 ans, tandis que le pain cuit dans un four d’argile sous la pluie.

Le froid et les tempêtes ont frappé la bande de Gaza cette semaine, inondant de nombreuses tentes et contraignant certains à trouver refuge pour la nuit dans les mosquées. Sehade Karaui ne veut pas se résigner à vivre sous une bâche. "Les politiques et les ONG essaient de nous encourager, mais insistent sur le fait que rien ne changera tant qu’on n’ouvrira pas les frontières."

Ce père de six garçons essaie depuis plusieurs semaines de louer une maison avec les 4000 euros qu’il a reçu du Hamas. "J’ai cherché partout dans la bande de Gaza, mais il n’y a plus d’appartements vides et avec toutes les demandes, les prix ont triplé”, dit-il résigné. Dans ce camp d’Al Atatra, les tentes ont l’électricité et certains résidents ont commencé à élever des murs provisoires avec de la ferraille pour avoir un minimum d’intimité.

Les traumatismes de la terreur

Des psychologues et des thérapeutes travaillent avec les enfants. Mais les traumatismes tardent à s’effacer. Ofa Auaya, 32 ans, raconte comment un soldat a tué son fils de neuf ans, qui sortait en courant de peur pour prévenir de la présence de l’armée.

Pour aller l’aider, il relate avec un boîtement visible, le coup de feu qu’il a reçu dans les deux pieds. Israël affirme qu’il n’ouvrira pas les frontières de la bande de Gaza tant que le Hamas ne libèrera pas le soldat Shalit. La négociation ne donne aucun résultat et avec l’arrivée imminente de la droite au pouvoir, ça peut s’éterniser.

Plus de dénonciations de crimes de guerre

L’organisation internationale pour les Droits de l’homme a accusé hier l’armée israélienne d’avoir commis des crimes de guerre en utilisant le phosphore blanc dans des zones à forte densité de population au cours des 22 jours de son offensive dans la bande de Gaza, qui s’est terminée en janvier dernier. Les lois de la guerre permettent l’utilisation de ces armes, qui s’allume en cas de contact avec l’atmosphère en créant des boules de feu incandescentes, uniquement lorsqu’elles sont utilisées comme écran de fumée dans les espaces ouverts.

Selon l’organisation des droits de l’homme, Israël a utilisé du phosphore "de manière délibérée et répétée" dans les quartiers résidentiels, tuant et blessant des civils et endommageant un hôpital, un collège, un marché et un entrepôt de l’ONU. Quelques heures plus tard à travers un communiqué, le gouvernement israélien niait l’usage de phosphore blanc, bien que la recherche continue dans ce domaine.

26 mars 2009 - Palestina Libre - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.palestinalibre.org/artic...
Traduction de l’espagnol : Charlotte


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