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Nettoyage ethnique israélien et Journée de la terre : soulèvement et résistance palestiniens

mardi 31 mars 2009 - 06h:18

Ahmad Jaradat

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Le 30 mars 1976, six jeunes Palestiniens étaient tués et des dizaines d’autres blessés lors des manifestations importantes qui se déroulaient dans nombre de villes et villages...

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Notre terre est la pierre angulaire de notre combat, c’est la terre
sur laquelle nous pouvons exercer nos droits et notre autodétermination.




...Vingt-huit auparavant, les Palestiniens avaient perdu 78% de leur terre au profit des sionistes dans les mois qui ont précédé et suivi l’autoproclamation d’un Etat israélien en 1948. Ce n’est qu’en 1966 que les Palestiniens restés dans ce qui est devenu Israël ont reçu la citoyenneté, après avoir vécu durant 20 ans sous régime militaire, tout comme les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza le vivent aujourd’hui. Ces années ont été marquées par un vol sans discontinu de la terre et par la stimulation d’une politique israélienne de « judaïsation » de la Galilée et des autres secteurs où les Palestiniens indigènes sont restés sur leurs terres.

L’Etat d’Israël poursuit sa politique de vol de la terre

Mais ce jour-là, le 30 mars 1976, les Palestiniens sont descendus dans les rues pour protester contre les ordres israéliens de confiscation de leur terre. Ils se sont trouvés confrontés à des policiers et à des soldats qui ont ouvert le feu, tuant six d’entre eux et en blessant beaucoup d’autres.

Les jeunes Palestiniens courageux qui ont été tués et les autres, nombreux, qui continuent de manifester contre la politique de confiscation des terres par Israël ont fait et font plus que combattre pour leurs droits et les droits de tous les Palestiniens. Ils ont révélé et révèlent le véritable visage d’Israël : un Etat raciste dont l’objectif, à travers sa politique de confiscation de la terre, est de nettoyer ethniquement le territoire de tous Palestiniens, y compris des Palestiniens devenus aujourd’hui citoyens d’Israël.

Partout, les Palestiniens commémorent la Journée de la terre, le 30 mars. Non seulement pour se souvenir de ceux qui sont morts dans ce combat mais pour être unis dans le message : notre terre et la pierre angulaire de notre combat, c’est la terre sur laquelle nous pouvons exercer nos droits et notre autodétermination.

En Cisjordanie, la réalisation de l’objectif d’Israël de voler et contrôler la terre passe par la construction de nouvelles colonies illégales réservées aux juifs et de l’infrastructure de « sécurité » pour les appuyer, notamment les routes de contournements et, naturellement, le gigantesque mur d’apartheid. Les conséquences sur la vie des Palestiniens sont écrasantes. Là est le véritable objectif de l’occupation. Et en maintenant leur présence sur leur terre, en résistant à l’occupation, les Palestiniens résistent à la politique israélienne de l’ « expulsion silencieuse ».

En 2009, la commémoration de la Journée de la terre est particulièrement poignante. La souffrance des Gazaouis perdure sous un siège que le monde reste à regarder. 1 400 Gazaouis ont été tués durant les 23 jours d’assaut massif d’Israël et 5 000 autres ont été blessés. On estime que 30% des tués et des blessés sont des enfants. Des dizaines de milliers de Palestiniens sont maintenant sans toit. Il existe des rapports établissant qu’Israël a utilisé des armes au phosphore blanc contre les civils.

Cette année, la Journée de la terre arrive au moment d’une expulsion massive à Jérusalem-Est par le biais de la démolition de maisons.

Naturellement, quand nous parlons des colons et des projets de colonisation, nous parlons d’un combat pour la terre. L’usurpation et la confiscation de la terre palestinienne impliquent de nouvelles contraintes et difficultés à tous niveaux. Politiquement, il y a la volonté de créer « une situation de fait accompli », argument utilisé pour empêcher les Palestiniens d’exercer leurs droits à un Etat. Cela signifie que les Palestiniens perdent en même temps que leur terre, leurs sources de revenus. Depuis 2000, un million d’arbres ont été arrachés pour étendre les colonies et monter le mur d’apartheid.

Depuis les Accords d’Oslo, ce prétendu processus de paix, signé en 1993, le nombre de colons est passé de 150 000 à 500 000 et le nombre de logements dans les colonies a été multiplié par 5. Dans le centre ville d’Hébron, le nombre de colons a augmenté de 150 en 1993 à 500 en 2009.

Des dizaines de villages et de villes sont devenus de véritables prisons, complètement encerclés par les colonies. C’est le cas de Nahhaleen, à l’ouest de Bethléhem.

La politique d’occupation et de transfert est quotidiennement mise en ?uvre en Cisjordanie, selon les rapports de districts.

Dans les collines au sud d’Hébron, des milliers de citoyens ont été expulsés de leurs villages. Dans les vallées du nord, plus de 6 villages, tels Aqaba, Madam et Bardallah, sont confrontés à une politique de transfert avec notamment la démolition de leurs maisons et la confiscation de leur terre ; de telles politiques visent à encourager le développement et l’expansion des colonies illégales. Beaucoup de villages en limite de Jérusalem ont été illégalement annexés à la ville au cours des années 1980. Pourtant, leurs habitants détiennent toujours leur carte d’identité de Cisjordanie. C’est le cas d’Al-Walaja, Alkas et Alon’man, dans le district de Bethléhem. Ces villes sont maintenant bouclées par des clôtures. Leurs habitants ne peuvent absolument pas construire de nouvelles maisons puisque, en tant que résidents cisjordaniens, ils ne peuvent demander à la municipalité de Jérusalem les permis nécessaires.

Journée de la terre 2009, journée mondiale

La Journée de la terre, symbole du combat en Palestine, est devenue jour de solidarité avec le peuple palestinien dans son combat pour ses droits. Au Forum social mondial qui s’est tenu au Brésil en janvier dernier, une initiative a été lancée appelant à ce que le 30 mars soit une Journée mondiale d’actions pour la Palestine et pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions, afin de mettre fin à l’occupation et à l’apartheid israéliens.

C’est une étape très importante vers une vraie solidarité avec la Palestine. Elle donne le moyen de mettre une véritable pression sur la communauté internationale pour que celle-ci aborde sérieusement et clairement la construction d’une paix réelle et juste en Palestine. La Journée de la terre, en fait la terre des Palestiniens, est devenue non seulement un symbole du combat palestinien mais aussi un symbole des mouvements de solidarité et de toutes les forces qui oeuvrent pour la paix en Palestine. Manifestations, réunions, expositions, conférences, etc. ont été préparées dans le monde entier pour commémorer la Journée de la terre.

D’après les informations, la Journée de la terre 2009 se concentrera à nouveau sur le prétendu processus de paix des Accords d’Oslo, sur le combat du peuple palestinien pour ses droits sur sa terre, et sur la création d’une vraie solidarité au niveau international.

L’an dernier, nous avions publié un article, Journée de la terre 2008 : témoin de l’échec des Accords d’Oslo.

En 2009, tout le monde sait ce qui s’est passé : la guerre contre Gaza, l’expansion des colonies, les expulsions, les démolitions de maisons, la confiscation de la terre, les assassinats, les détentions, etc. Tous ces points nous amènent à la même conclusion : alors que l’occupation poursuit sa politique de nettoyage ethnique, les Palestiniens continuent à se battre pour leur terre et leurs droits.

Liste des actions pour la journée de la terre (pdf).

30 mars 2009 - Alternative Information Center - traduction : JPP


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