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Israël peut-il ignorer les récits de ses propres troupes au sujet de Gaza ?

vendredi 20 mars 2009 - 06h:09

Amos Harel - correspondant de Haaretz

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Comme toujours la réalité est totalement différente de la version édulcorée servie par les commandants militaires au public et aux médias pendant et après l’opération contre Gaza.

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Tsahal ? Une armée de pleutres qui n’est à l’aise que dans le massacre de civils... et à distance...

Les déclarations des soldats de la force israélienne de défense appartenant au cours militaire préparatoire Yitzhak Rabin ont fourni la première image non censurée de ce qui s’est passé dans certaines des unités combattantes lors de l’opération Plomb fondu.

Il semble que les soldats racontent en fait comment les choses se sont passées couramment sur le terrain. Et comme toujours, la réalité est totalement différente de la version édulcorée servie par les commandants militaires au public et aux médias pendant et après l’opération.

Les soldats ne mentent pas pour la simple raison qu’ils n’ont aucune raison de mentir. Si vous lisez la transcription de leurs récits qui sera publiée par Haaretz vendredi, vous n’y trouverez ni jugement ni vantardise. Ils racontent ce qu’ils ont vu à Gaza. Il y a une cohérence dans les témoignages émanant de différents secteurs qui reflètent une image troublante et déprimante.

La FID rendra un grand service à tout le monde et surtout à elle-même si elle prend les témoignages de ses soldats au sérieux et mène une enquête approfondie. Quand les témoignages émanaient uniquement de Palestiniens ou de la « presse hostile », il était facile de les balayer comme de la propagande servant à l’ennemi. Mais que faire quand ce sont les soldats eux-mêmes qui racontent l’histoire ?

Il est possible que dans ce qu’ils racontent il y ait quelques erreurs ou exagérations parce qu’un chef de section ne voit pas toujours l’ensemble du tableau. Mais il y a des preuves de première main quant à ce que la plupart des Israéliens préféreraient refouler. Il s’agit de la manière dont l’armée a mené sa guerre contre des terroristes armés, avec une population civile de 1 million et demi de personnes coincées au milieu.

Répondant mercredi à une question de Haaretz, Danny Zamir, directeur de l’école militaire, a annoncé qu’il avait décidé de publier le débat uniquement après avoir parlé et écrit à plusieurs reprises aux officiers supérieurs de la FID . Les officiers d’état-major ont dit à Zamir que les enquêtes opérationnelles au sujet des combats à Gaza, y compris l’enquête sur l’éthique, étaient loin d’être terminées. Les officiers ont aussi dit qu’ils n’avaient pas trouvé de preuves quant au type d’incidents décrits par les soldats.

Si la FID n’a vraiment jamais entendu parler de ces incidents, il est raisonnable de présumer qu’elle ne voulait pas les connaître. Les soldats décrivent la réalité dans les unités de combat depuis le niveau du commandant de compagnie jusqu’à la base. Les participants aux debriefings comprennent habituellement les commandants de compagnie et leurs supérieurs. Il semble qu’à l’exception d’incidents isolés, la règle était « vous ne posez pas de questions et nous ne disons rien ».

Ce sont finalement les soldats des unités de combat qui ont lâché le morceau. Leur conscience les a, en quelque sorte, interpellés.

Dans les jours à venir, nous entendrons certainement parler de ceux qui ont coincé Zamir et qui chercheront à réfuter ces affirmations. En 1990, alors commandant de compagnie dans les réserves, Zamir a été jugé et condamné à la prison pour avoir refusé de monter la garde dans une cérémonie où des gens de droite avaient apporté des rouleaux de la Torah au tombeau de Joseph à Naplouse. Mais même si Zamir ne cache pas ses opinions politiques, on se rend compte en lisant la transcription du jugement qu’il agit par souci de l’esprit de la FDI.

Les problèmes moraux de la FID n’ont pas commencé en 2009. De telles discussions remontent à la guerre des six jours. Mais un officier de réserve qui a examiné les témoignages mercredi a fait remarquer que « ce n’est pas la FDI que nous connaissions ».

Les récits montrent qu’Israël considère l’ennemi de façon de plus en plus extrême. La détérioration est continue - depuis la première guerre du Liban à la seconde, depuis la première intifada à la deuxième, depuis l’opération bouclier de défense à l’opération Plomb fondu.

19 mars 2009 - Haaretz - Cet article peut être consulté ici :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens


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