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Au bois de Boulogne, une fois par an, les élus de la république laïque se retrouvent "embedded" (au lit) avec le CRIF

jeudi 5 mars 2009 - 06h:02

Myriam Abraham

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Le Dîner de Cons du CRIF est bel et bien l’occasion pour l’officine sioniste d’imposer ses vues non seulement sur la politique étrangère de la France mais également sur sa politique intérieure. Les discours sont préparés conjointement entre l’Elysée et le CRIF.

Le président du CRIF, Richard Prasquier, a délivré sa grande prêche annuelle devant une assemblée d’élus, tous plus serviles les uns que les autres. Une fois par an, ces élus se retrouvent "embedded" (au lit) avec le CRIF au bois de Boulogne. Il est vrai que le choix du lieu s’y prête fort bien. Etaient cependant privés de dîner le PCF et le NPA, pour avoir osé - crime de lèse majesté sioniste - manifester sur la place publique contre les crimes de guerres et crimes contre l’humanité commis par l’Etat sioniste lors de l’attaque barbare menée récemment contre la population civile de Gaza. Pourtant, c’est tout à leur honneur, et les citoyens électeurs s’en souviendront lors des prochaines élections.

Hier soir, Prasquier a transformé le Pré catalan au bois de Boulogne en mur des lamentations, utilisant les armes sionistes fort bien affûtées de la victimologie (Shoah, antisémitisme) pour faire taire toute critique d’Israël dont il est le représentant non officiel ici en France. Comme par "hasard" d’ailleurs, les médias ont publié les chiffres des actes antisémites pour janvier faisant état d’une "recrudescence" de ces actes dits "antisémites". Les chiffres sont fournis par le ministère de l’Intérieur et le CRIF. MAM affichait un sourire béat hier soir au Dîner de Cons, lors des discours de Prasquier et de Fillon. On est cependant en droit de se poser la question concernant les chiffres fournis par le CRIF - sachant que ce dernier fait l’amalgame antisionisme/antisémitisme, suivant en cela les ordres de Tel Aviv : peut-on en la matière être à la fois juge et partie ?

Qui est Richard Prasquier et quels sont ses objectifs à la tête du CRIF ?

Richard Prasquier, 64 ans, cardiologue, président du comité français de Yad Vashem - le temple sioniste de la manipulation de la Shoah où tout dirigeant politique étranger doit se prosterner avant toute rencontre politique avec les dirigeants sionistes (*)-, a été élu pour trois ans président du CRIF en 2007, en remplacement de Roger Cukierman. Sa candidature était la plus consensuelle car conseiller du président sortant, le CRIF était assuré avec lui que son action s’inscrirait dans la continuité de ses objectifs : lutter contre l’antisémitisme, faire prendre conscience de la menace iranienne à la fois pour Israël et l’Europe, et lutter contre la détestation d’Israël notamment en améliorant son image dans les médias. Pour se faire, le CRIF bénéficie d’un budget qui a triplé ses dernières années grâce à de généreux donateurs. Qui sont-ils ? Pour améliorer l’image d’Israël dans les médias, le CRIF a créé une cellule de crise médiatique aidée par des professionnels. Selon Prasquier :

" l’image d’Israël nous importe terriblement et tout ce qui s’y passe est suivi d’opérations médiatiques. Nous devons systématiquement aider Israël à rétablir la vérité sur les faits, quels qu’ils soient, le plus rapidement possible." (Guysen International News 14/05/07).

Les citoyens européens seront certainement très touchés d’apprendre que Mr Prasquier et le CRIF se soucient de leur sécurité en martelant à longueur de prêches que l’Iran représente une menace pour eux. L’Iran, mais pas Israël, alors que la majorité des citoyens de la planète considère Israël comme une menace pour la paix mondiale au même titre d’ailleurs que son protecteur, les Etats-Unis. Richard Prasquier ne se cache pas d’ailleurs de vouloir manipuler l’opinion publique française :

" Je dois faire passer le message que les préoccupations du CRIF préfigurent systématiquement les préoccupations que le peuple français va rencontrer." (Guysen International News 14/05/07). Rien moins que cela ?! M. Prasquier se présente comme la Madame Soleil des préoccupations politiques anticipées des citoyens français !

Fillon, 1er valet en chef de la 1ère République bananière, au diapason du discours du CRIF

Fillon, Premier ministre de la première République bananière, qui a remplacé au pied levé son maître Sarkozy du parti de l’étranger, a joint son trémolo à celui de Prasquier en introduisant son discours par une référence à l’affaire Dreyfus. Le Dîner de Cons du CRIF est de toute façon placé systématiquement sous le sceau du "J’ACCUSE". C’est ce qui le rend si particulier, unique d’ailleurs, puisque le CRIF est la seule organisation en France à pouvoir publiquement insulter la République laïque en bénéficiant pour se faire du relais d’une TV publique, Public Senat TV.

Le "J’ACCUSE" du CRIF est le même chaque année, afin de mieux marteler cela dans la tête des élus et de l’opinion publique, même s’il s’exprime par de multiples contorsions en lien avec l’actualité. Pour résumer les choses simplement, le "J’ACCUSE " du CRIF c’est :

"J’ACCUSE" la France et les Français d’antisémitisme y compris et surtout ceux qui critiquent Israël et sa politique génocidaire d’apartheid.

"J’ACCUSE" les Français de traumatiser la "communauté", lui faire peur, provoquer l’inquiètude, y compris chez les enfants à kipa, qui, lorsqu’ils se la font chiper au cours de bagarres entre gamins comme il en existe depuis des lunes, peuvent dorénavant porter plainte pour antisémitisme. Piquer un bonnet, un bandeau, ou encore un foulard, restent quant à eux des actes non délictueux, des chicaneries entre gamins, ce qu’ils sont d’ailleurs, au même titre que piquer une kipa.

La "communauté" a, selon Mr Prasquier, besoin d’être et de se sentir protégée. En quoi la République laïque se doit-elle de protéger une COMMUNAUTE ? La responsabilité de la République laïque et de ceux qui la dirigent c’est de protéger TOUS les citoyens quelles que soient leur religion, leur origine ethnique etc... Exiger une protection particulière pour une "communauté", et accorder une telle protection, c’est porter atteinte au principe d’égalité, sans parler de celui de porter atteinte au principe de laïcité, tous deux inscrits dans la CONSTITUTION. Qui plus est, en accordant à cette "communauté" un traitement "à part", en lui assurant un "protectorat" spécial c’est enraciner l’antisémitisme, aller à l’encontre de toute politique d’intégration, et c’est par là même, d’une certaine façon, une attitude antisémite. L’histoire juive (juifs du Pape et autres...) a prouvé que cette politique du "protectorat " s’est toujours finalement retournée contre les juifs.

On peut se demander si le CRIF, qui appelle de tous ses voeux à ce "protectorat" ne cherche pas justement à inciter à l’antisémitisme, et s’interroger pourquoi ? Tout ceci ne fait qu’exacerber les communautarismes donc saper le fondement de la république laïque alors que le CRIF se réclame d’elle à longueur de discours.

Et le gouvernement Fillon/SArkozy se retrouve au diapason des élucubrations du CRIF.

Au dîner du CRIF, Sarkozy n’a pas encore pris la mesure de ses fonctions présidentielles et se croit toujours en campagne puisqu’il a dit "C’est important d’être là. Je suis là chaque année et il n’y avait aucune raison pour que je ne vienne pas" Peut être est-il utile de lui rappeler qu’il est le président de TOUS les Français et que sa présence à ce dîner, si brève soit-elle, est jugée "déplacée" par 51,9 % des Français, selon un sondage Le Monde/Expression Publique du 02.03/09, seuls 26,3 % la considérant comme "normale". (Voir copie d’écran ci-dessus). De plus, il faut savoir que les discours prononcés lors de ce Dîner de Cons, celui du président du CRIF et celui du Premier ministre, sont écrits conjointement. Selon une dépêche AP du 02/03/09 qui portait sur la participation de Sarkozy à ce dîner organisé par cette "institution" :

"L’institution s’est préparée jusqu’à ces derniers jours avec les services de la présidence pour une allocution de Nicolas Sarkozy en réponse à celle du président du CRIF Richard Prasquier."

Là aussi un cas unique : un discours de la Présidence française écrit en collaboration étroite avec une officine communautariste qui sert également les intérêts d’un pays étranger, comme le montre les citations de son président reprises ci-dessus.

Les citoyens français sont en droit d’exiger que cette étroite collaboration cesse, et que les élus arrêtent également d’aller une fois l’an au bois de Boulogne à l’invitation/sur ordre du CRIF. Ils n’ont pas été mandatés, ne sont pas payés (qui sait ?), pour cela.


* Sur le rituel imposés au dirigeants étrangers en visite en Israël d’aller à Yad Vashem :

"Je ne pense pas que Yad Vashem devrait être la vitrine ou le portail par lequel chacun devrait rencontrer Israël...Ce n’est pas la manière de baptiser (baptize en anglais signifie être baptisé catholique) les gens pour une rencontre avec le judaïsme... C’est un chantage émotionnel qui dit aux gens : ’ c’est ce que nous avons expérimenté, alors bouclez-la, et aidez-nous’..." Abraham Burg lors d’une interview accordée à Paul. J Balles (ancien professeur américain d’université et journaliste independant ) 01/03/09

Mercredi 04 Mars 2009

Cet article peut être consulté ici : http://www.planetenonviolence.org


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