16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Une surenchère inspirée

mercredi 4 février 2009 - 09h:18

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Alors que leur intérêt national leur fait obligation d’aller à la réconciliation, les factions palestiniennes sont au contraire en passe de rompre les fragiles liens pouvant leur permettre de renouer le dialogue entre elles.

Certes, le Fatah et le Hamas ont entamé des négociations sous égide égyptienne. Mais la tentative risque de tourner court, sabordée par la surenchère en déclarations comminatoires proférées par l’un et l’autre bord. Face à cette situation, l’on ne peut qu’adhérer à la mise en garde faite par des politologues prévenant que « les divisions palestiniennes font le jeu d’Israël puisque l’absence d’une direction palestinienne unifiée lui donne prétexte pour ne rien céder ».

Si malgré la tragédie que vit leur peuple du fait de l’occupation sioniste et de la barbare agression que vient de subir la bande de Ghaza, le Hamas et le Fatah ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente entre eux, il faut en voir les raisons qui guident leur comportement.

Il y a bien sûr celle que, se livrant à une lutte acharnée de pouvoir, les deux factions ne sont disposées à n’accepter que les compromis et arrangements qui trancheraient en faveur de leurs ambitions respectives. Mais il y a surtout que le Hamas comme le fatah sont sous influence d’interférences régionales et internationales pour qui la question palestinienne s’inscrit dans le « grand jeu » qui a cours au Moyen-Orient. L’un comme l’autre se sont rangés aux côtés de l’un des deux axes régionaux qui se disputent le leadership dans la région. Le premier bénéficie, c’est un fait, du soutien intéressé de l’axe formé par la Syrie et l’Iran. Mais le Fatah de Mahmoud Abbas a celui de l’autre axe, composé de l’Egypte, l’Arabie Saoudite et plus discrètement par d’autres Etats arabes qualifiés de « modérés ».

C’est par conséquent un parti pris de ne voir d’alignement que celui du Hamas et donc imputer seulement à celui-ci la difficulté d’une réconciliation interpalestinienne. N’est-ce pas étrange par exemple que dans son bras de fer avec le Hamas qui, dans la bande de Ghaza, a supplanté l’Autorité qu’il représente, le président Mahmoud Abbas reçoit une floraison de soutiens étrangers qui lui ont pourtant fait défaut quand il les a sollicités en vue de faire pression sur le gouvernement Olmert afin qu’Israël se conforme aux exigences énoncées par la communauté internationale en tant que préalables à la reprise du processus des négociations de paix palestino-israéliennes.

S’agissant d’Israël, ces soutiens, qui convergent maintenant vers Mahmoud Abbas, se sont faits très discrets, se limitant à émettre le voeu qu’Israéliens et Palestiniens poursuivent leur dialogue malgré les manquements arrogants de l’Etat sioniste et à prêcher la patience au président palestinien. Les mêmes le pressent aujourd’hui de « ne rien céder » au Hamas.

Les puissances régionales et internationales, qui prodiguent leur appui intéressé à l’une ou l’autre faction palestinienne, le font en étant inspiré par une logique à l’identique : celle de les empêcher à atteindre un consensus d’essence palestino-palestinien privilégiant les intérêts fondamentaux de leur cause nationale.

De Kharroubi Habib :

- Pas d’autre solution qu’un Etat palestinien
- Merci monsieur Erdogan
- Quel rôle joue l’Union européenne ?
- Le crime de trop
- L’unité des Palestiniens, un impératif et une urgence

4 février 2009 - Le Quotidien d’Oran (Analyse)


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.