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Le mal et son remède

mercredi 28 janvier 2009 - 11h:34

Morsi Attalla - Al-Ahram/hebdo

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Les Israéliens ont oublié que la capacité d’occuper les territoires d’autrui demeure limitée tant qu’elle est incapable de soumettre les gens qui vivent sur ces territoires occupés.

Il est assez surprenant que la quasi-majorité des Arabes soient d’accord sur le diagnostic du mal, qu’ils connaissent la nature du remède nécessaire à la guérison et qu’ils continuent à hésiter à le prendre. Ce remède est la reconstruction de la force arabe, celle qui poussera Israël à sortir de son imaginaire de force suprême. Ce sont ces illusions qui l’ont encouragé au cours des dernières années à agir en tant que force impérialiste dans la région, jouant son jeu sans se heurter au jeu impérialiste de son allié, les Etats-Unis. La reconstruction de la force des Arabes ne signifie pas seulement la reconstruction de leurs forces militaires. Il s’agit aussi de la reconstruction globale avec tous ses outils et mécanismes économiques et culturels. Le point de départ doit émaner d’une convention conjointe pour assurer la sécurité arabe selon une formule dont toutes les parties accepteront les principes. Ce afin de faire face à tout ce que la nation arabe affronte sous formes de défis et de mutations régionales et internationales. En effet, celles-ci ont contribué à mélanger toutes les cartes politiques et à changer les notions dans les pays arabes. Le fait qui a contribué à la domination de la notion de la sécurité qatari. Ceci s’est clairement reflété sur le langage du discours national et sur la ravivation des notions égoïstes de l’autosuffisance.

Ce n’est point exagérer que de prétendre que de nombreux calculs dans les données de la force arabe peuvent pousser Israël à réviser sa politique. Il ne s’agit pas seulement de la force matérielle avec tous ses aspects, mais aussi de la force géographique et culturelle de la région qui n’est pas moins importante que les richesses et les trésors qui se trouvent dans les sous-sols arabes. Cette force historique, géographique et culturelle possède tous les outils de pression et d’influence nécessaires loin des moyens de heurt que nous ne possédons pas actuellement.

En adressant ses agressions barbares contre Gaza, Israël courait derrière l’arrogance de la force. Il n’a pas réalisé que ces agressions pouvaient constituer une sonnette d’alarme qui réveillerait le monde arabe de son long coma pour réaliser que ce qui s’est passé à Gaza n’est pas une agression contre les Palestiniens seulement. Les forces israéliennes ont dépassé toutes les lignes rouges. Le fait qui peut ramener toute la région à l’ère précédant le lancement du processus de paix lorsqu’il s’agissait d’un conflit de survie et de civilisation.

Les Israéliens ont oublié que la capacité d’occuper les territoires d’autrui demeure limitée tant qu’elle est incapable de soumettre les gens qui vivent sur ces territoires occupés.

Ce qu’a fait Israël à Gaza n’est pas la fin du jeu, comme l’imaginent les faucons de l’extrémisme. Il ne s’agit que d’un anneau dans une série continue d’agressions. Cependant, l’opposition palestinienne a prouvé qu’il était difficile, voire impossible de réaliser seule sa sécurité ou d’imposer sa volonté. Ceci ne s’oppose pas seulement au déroulement naturel de l’Histoire ni aux réalités humaines et géographiques de la composition de la région.

Le réaménagement de la maison arabe n’est pas impossible. Au contraire, il est tout à fait possible s’il existe une volonté courageuse qui travaille le plus vite possible pour remédier à toutes les raisons du démantèlement et de la dislocation arabe. Celles-ci ne se limitent plus à l’entité politique et économique, mais se sont étendues aux valeurs nationales.

Les agressions israéliennes barbares contre la bande de Gaza ont démontré que la balance stratégique penche fortement du côté d’Israël. Cependant, ceci ne doit pas constituer un fardeau psychologique qui renforce les atmosphères de dépression et de désespoir. Au contraire, ceci doit constituer le point de départ d’une réanimation arabe globale pour corriger les balances de force dans la région !

Corriger l’équilibre des forces implique la nécessité de sortir rapidement du passé arabe avec tous ses aspects négatifs, pour aspirer à un avenir meilleur avec un esprit sérieux qui accepte le défi. Et non avec les politiques d’ajournement et de fuite de la réalité.

Du même auteur :

- La honte du silence à Gaza
- Les erreurs d’Israël
- Gaza entre politique et barbarie
- USA/Arabes : Des relations d’amitié lointaines
- A quand l’union arabe ?

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 28 janvier au 3 février 2009, numéro 751 (Opinion)


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