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La France premier marchand de canons européen au profit d’Israël

dimanche 25 janvier 2009 - 06h:35

Leigh Philipps

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L’UE ne se contente pas de soutenir politiquement, économiquement et diplomatiquement l’état raciste et colonialiste israélien, mais elle lui vend technologie et armes à profusion, avec une mention spéciale pour la France qui occupe au niveau international la seconde place. Il est vrai que pour nos fabricants et marchands de canons nationaux, les Territoires Palestiniens sous Occupation constituent, en plus d’une régulière opportunité de marchés juteux, un laboratoire expérimental "in vivo" pour leur industrie de mort.

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Le bout de la chaîne de cette industrie mortifère, c’est Mohammed Kutkut pleurant au souvenir de son ami et compagnon d’école Ahed Qadda (au nom inscrit à la place devenue vide) assassiné à Jabalya par l’armée israélienne - Photo : AP/Anja Niedringhaus

Les chiffres récents publiés par Bruxelles ont révélé que les états membres de l’Union Européenne avaient autorisé l’exportation de 200 millions d’euros d’armes à Israël en 2007 ; la France est de loin en tête et est le plus grand fournisseur européen d’armes à l’état hébreu.

Selon le rapport de l’UE sur les licences d’exportations d’armes, publié en décembre 2007 pour l’année 2007 et en réunifiant les comptes que les états membres doivent soumettre tout les ans, 18 états membres ont autorisé un total de 1018 licences vers Israël pour un total de 199 409 348 d’euros.

L’EUobserver est en mesure de révéler que la France, l’Allemagne et la Roumanie sont les trois plus grands exportateurs. La France a donné des licences d’exportations pour 126 millions d’Euros, l’Allemagne en a autorisé pour 28 millions d’euros et la Roumanie pour 17 millions.

C’est en réponse aux appels lancés par les politiciens de l’opposition pour que la Grande Bretagne arrête ses exportations d’armes vers Israël et encourage les autres membres de l’UE a faire de même, qu’un porte-parole pour le ministère britannique des affaires étrangères a déclaré : "Nous n’approuvons aucune exportation qui se rapporte à la défense si nous jugeons qu’il y a un risque que [les armes exportées] soient utilisées pour une agression externe ou une répression interne".

"Nous refusons systématiquement les licences d’exportations quand nous croyons qu’il y a un risque de ce genre. Toute application au profit d’Israël est considérée sur ces critères."

Le code de conduite de l’UE

L’UE a maintenu un code de conduite sur les exportations d’armes depuis 1998, mais son application est surveillée au niveau des états membres, pas au niveau de Bruxelles, donc si M.Brown voulait soutenir cette procédure, il devra convaincre les 26 autres états membres.

En 2007, 12 millions d’euros en petites armes et en munitions ont été exportés vers Israël par la Bulgarie, l’Allemagne, la Pologne, la Roumanie et la Grande Bretagne.

De plus, 23 millions d’euros en "armes légères" — ce qui signifie les armes qui ont besoin de deux à trois personnes pour leur utilisation, comme les bombes, les torpilles et des engins explosifs — ont étaient fournis par la République Tchèque, l’Allemagne, la Roumanie et la Slovénie.

La Belgique, la France et la Roumanie ont aussi envoyé à Israël pour 18,5 millions d’euros de matériel aéronautique. Paris est responsable pour 10 millions d’euros de cette somme.

Une quatrième et très large catégorie d’armements citée dans le rapport de l’UE regroupe les "équipements électroniques" — comprenant l’électronique spécialement adaptée à l’utilisation militaire, les équipements de navigation et de vision, les systèmes de blocage satellitaire. Ces équipements pour une valeur de 94 millions d’euros ont été exportés par la France (89 millions d’euros) et l’Allemagne (5 millions d’euros).

Les 200 millions d’euros restant tombent dans d’autres catégories mineures, non inclues dans les petites armes, les armes légères, l’aviation et l’électronique.

L’Italie, qui est traditionnellement un grand exportateur d’armes, a seulement fourni à l’Israël 0.5 millions d’euros d’armes en 2007. L’Espagne, qui est aussi un grand négociant dans ce secteur, a seulement vendu à Tel Aviv pour 4,5 millions d’euros d’armements.

La Suède, un autre grand producteur d’armes européen, comme huit autres états membres de l’UE, n’a rien fourni à l’état hébreu.

Dans tout l’UE, seulement 28 licences d’exportations ont été refusées pour cause de droits de l’Homme, de sécurité interne ou des raisons d’instabilité dans la région.

Kaye Stearman, de l’organisation Campaign Against Arms Trade (la Campagne Contre le Commerce d’Armes) basée en Grande Bretagne, a déclaré à EUobserver que : "Les Nations Unies et des observateurs impartiaux ont constaté comment les actions de l’armée israélienne ont violé le droit humanitaire international".

"Bien que la Consolidated EU and National Arms Export Licensing (Les Licences pour les Exportations d’Armes au niveau National et de l’UE) est supposée évaluer l’impact de la vente d’armes sur la paix régionale, la sécurité et la stabilité, et le dossier des droits de l’Homme du pays, on dirait qu’ils l’ont ignoré en ce qui concerne Israël."

"La Grande Bretagne doit immédiatement cesser de vendre des armes, y compris des pièces détachées, à Israël, et aussi arrêter d’acheter des armes des entreprises israéliennes — ces armes qui ont été ’testées’ dans les ’laboratoires’ que sont les Territoires Occupés".

7 janvier 2009 - UEObserver - Vous pouvez consulter cet article à :
http://euobserver.com/9/27359
Traduction de l’anglais : Imogen Richmond Bishop


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