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Très forte condamnation d’Israël par Miguel d’Escoto

samedi 17 janvier 2009 - 09h:49

Assemblée Générale des Nations Unies

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Jeudi 15 janvier 2009, lors d’une réunion exceptionnelle pour la crise à Gaza de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le président, Miguel d’Escoto Brockman s’est levé et a parlé. Il a fortement condamné les exactions répétées du gouvernement israélien mais aussi l’attitude attentiste et complice des Nations Unies. Une longue vindicte dont nous avons retranscrit ici quelques extraits.

« La communauté internationale a attendu trop longtemps pour intervenir alors que la population de Gaza se fait massacrer. 1000 palestiniens ont perdu la vie, dont un tiers d’enfants. Ceci est une guerre contre un peuple emprisonné et sans défense. Si on peut appeler ça une guerre. Israël est toujours l’occupant, également dans la bande de Gaza. Au lieu d’assurer la protection, la puissance occupante empêche la population occupée de trouver refuge et de fuir ses attaques. Ces gens n’ont aucun moyen de s’échapper.

D’après la convention de Genève, la sécurité, la liberté de religion et bien d’autres doivent être assurés à la population occupée. La puissance d’occupation devrait protéger le peuple occupé plus que sa propre population. Les palestiniens ont le droit de résister par les armes. Ce qu’Israël appelle sa « guerre contre la terreur » a entraîné la mort de 13 israéliens. Quelle ironie terrible quand aucun israélien n’est mort pendant la trêve. Israël est clairement en train de commettre un crime contre l’humanité.

Les violations de la loi internationale par Israël dans les territoires occupés ont été très bien documentées. Bombardements d’école, de mosquées, de bureaux de police...

La communauté internationale en est complice. Elle n’a pas réussi à protéger les populations civiles. Et ce depuis l’embargo sur Gaza qui est une violation de la convention de Genève, qui interdit les punitions collectives. Malgré cela, l’embargo a été soutenu. Nous contrevenons nous-mêmes à notre propre charte. Il faut soutenir notre charte et faire notre possible pour que les résolutions des Nations Unies et la loi internationale soient respectées. Israël n’en a pas respectées depuis 40 ans.

Il nous faut reconsidérer la présence des Nations Unies dans le « quartet ». En 2007, John Dugard dit qu’Israël violait la loi internationale en ne tenant pas compte des avis consultatifs de la Court Internationale de Justice (2004). Nous devons nous assurer que ces avis soient entendus et respectés. Si le secrétariat général des Nations Unies n’en est pas capable, il doit quitter le quartet.

Israël contrevient gravement à l’engagement international. Israël continue de violer la Loi Humanitaire Internationale et les Droits de l’Homme. Nous devons pencher sérieusement sur ce que John Dugard appelle l’engagement total des Nations Unies dans la lutte pour le respect des Droits de l’Homme. Les Nations Unies enfreignent leur propre charte. Est-ce que la participation des Nations Unies au « quartet » entraîne un conflit d’intérêt ? Il est temps de changer cela. J’exhorte cette assemblée à reconnaître l’obligation de tous les membres des Nations Unies à travailler pour la paix universelle, l’égalité des droits et l’autodétermination des peuples.

Nous sommes au courant que le Conseil de Sécurité a voté la résolution 1860, mais qu’elle n’a pas été respectée. Gaza est un enfer ! Le cessez-le-feu est urgent et inconditionnel. Pas besoin d’une analyse très approfondie pour évaluer l’échec du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Pas d’accès pour l’aide humanitaire, pas de cessez-le-feu. Le Conseil doit demander un cessez-le-feu immédiat. Il a été bloqué par un pays. Cela a permis la poursuite de l’attaque militaire.

Nous devons augmenter notre pression pour que ce cessez-le-feu soit effectif. La résolution du Conseil de Sécurité a été rejetée par les deux camps. Hamas a justifié son rejet parce que la résolution ne faisait pas mention de l’embargo, qui a débuté bien avant la récente attaque. Nous reconnaissons que l’embargo à durée indéterminée sur la bande de Gaza est une violation claire de la loi internationale. Israël a remis en cause la légitimité et l’autorité du Conseil de Sécurité des Nations Unies en déclarant qu’aucune entité extérieure ne pouvait lui dicter quoi faire. Israël est un membre des Nations Unies, et DOIT en respecter les décisions. Israël est fort méprisant envers les Nations Unies.

Israël est au-dessus de la loi internationale. Les mesures prises par les États membres doivent immédiatement être rapportées aux Nations Unies, et ne peuvent en saper la puissance. L’argument de l’autodéfense avancé par Israël a été annulé depuis le vote de la résolution 1860. Toutes les organisations humanitaires et des Droits de l’Homme appellent pour un cessez-le-feu immédiat. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans le monde entier, même en Israël.
Le conseil ne peut plus continuer à se tourner les pouces pendant que Gaza brûle ! Nous, membres de l’Assemblée Générale, devons accomplir nos obligations. Nous sommes très en retard...

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Le président de l’Assemblée Générale des Nations Unies : Miguel d’Escoto Brockman

J’appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la création d’un accès pour l’aide humanitaire. Nous avons besoin d’une diplomatie sérieuse et expéditive, pas de fausses promesses. La population de Gaza continue de mourir ! Encore une fois, nous devons appeler à un cessez-le-feu immédiat. Il nous faut mettre un terme à la mort et à la destruction. Nous devons soutenir les courageux israéliens qui ont manifesté contre la guerre. Nous devons soutenir les populations qui ont défié leurs gouvernements et sont descendues dans la rue pour demander l’arrêt des atrocités. Notre résolution doit être le reflet de l’urgence du moment. Nous n’avons pas le temps pour de longues résolutions compliquées. Il faut une réponse d’urgence. J’espère, et crois, que notre travail aujourd’hui nous permettra de tenir notre engagement. Merci. »

Retranscription originale : Frank Barat.
Traduction : Florent Barat


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