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Nizar Rayyan : la mort d’un martyr

samedi 17 janvier 2009 - 00h:44

Ma’an News Agency

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“Il nous taquinait en nous demandant si nous voulions mourir en martyrs comme lui” dit la fille de Rayyan.

Une des filles survivantes de Nizar Rayyan Walaa, le dirigeant du Hamas tué, a rencontré Ma’an samedi.

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Nizar Rayyan [Ma’anImages]

Elle est mariée et elle a deux petites filles, mais elle espère avoir bientôt un garçon auquel elle donnera le nom de son père décédé. Bien que s’appelant Bilal, Baraa et Muhammad, trois de ses neveux ont déjà le surnom de « Abu Nizar ».

Une frappe aérienne israélienne a tué la mère de Walaa, son père, ses dix frères et s ?urs et les trois autres femmes de Rayyan.

« Notre père nous a élevés dans l’amour du martyre » dit Walaa. « Si vous aviez eu l’occasion de le lui demander, ma petite s ?ur de 4 ans, Aaysha, qui est morte lors de l’attaque, vous aurait dit qu’elle préférait mourir en martyre ».

Walaa dit que pendant les journées précédant l’attaque qui a tué pratiquement toute sa famille : « Mon père ne pouvait pas dormir... car une femme était venue se plaindre de n’avoir rien à manger pour ses enfants ; elle devait leur donner du vieux pain trempé. « Oh, mon Dieu ! Nous sommes arrivés au point où une femme n’a rien à donner à manger à ses enfants ? »

Walaa est très émue en pensant à son père et raconte comment il avait pour habitude de se présenter sous le nom de Nizar Abd Al-Qadir Rayyan Al-Asqalani An-Na’lawani Al-Filistiniy, ou Nizar Abd Al-Qadir Rayyan des villages de An-Na’lawani (village palestinien détruit en Israël) et d’Asqalani (l’actuel Ashkelon) de Palestine.

Il lui racontait beaucoup d’histoires sur le village de Na’lawa et toute sa vie elle se souviendra de ce village.

Après la mort de Rayyan, sa vieille mère a reçu des centaines de femmes qui venaient lui présenter leurs condoléances. A toutes, elle dit « Que Dieu vous préserve du mal des juifs ».

A la réception des condoléances se trouvait aussi Eyman, la fille du frère de Rayyan, à qui Rayyan disait « je veux mourir en martyr et aller immédiatement au paradis ». Un de ses enfants a un jour répondu à Rayyan que les gens ne vont pas directement au paradis, qu’ils vont d’abord à la morgue. Rayyan répondit « Je ne veux pas avoir froid à la morgue et il n’y aura de toute façon pas assez de place pour mon corps énorme ; je veux donc être enterré tout de suite pour aller au paradis. »

Une heure avant sa mort, sa belle-fille, Eyman Asfora lui a rendu visite. Walaa se souvient qu’Eyman, épouse de Bilal, fils aîné de Rayyan, a été reçue par Rayyan avec un sourire. Il lui a demandé si elle voulait mourir en martyre avec lui et elle a dit « oui ». Mais elle est partie quelques secondes avant que le missile ne frappe la maison de quatre étages.

Un missile israélien d’une tonne a aplati la maison et a endommagé plusieurs maisons adjacentes. Quand la poussière s’est dissipée, des voisins et des membres de la presse se sont rués vers le lieu du bombardement pour voir ce qui s’était passé et n’ont trouvé qu’un amas de béton.

D’après l’une de ses quatre femmes, Rayyan taquinait ses enfants quelques jours avant sa mort et leur demandait « Qui veut mourir en martyr avec moi ? » et tous ses enfants répondaient « Papa, nous voulons tous rester avec toi, vivant ou mort ». Son plus jeune fils disait « Je ne peux pas m’imaginer que tu meures en martyr et que tu me laisses seul incapable de te voir. Je veux mourir avec toi. »

Rayyan, qui avait un PhD en Hadith (transmission des enseignements du prophète Mohammed) a été tué avec ses quatre épouses Hayam Timraz, Nawal Kahlout, Eyman Kassab, Sherin Udwan, et dix de ses enfants, Ghassan, Abdul-Qadir, Ayah, Maryam, Zaynab, Abdul-Rahman, Aysha, Halima, Osama et Reem âgés de 4 à 17 ans.

Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens


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