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Les silences assourdissants de la Russie, de la Chine et d’autres puissances - Complicité criminelle

mardi 13 janvier 2009 - 10h:26

Kharroubi Habib - Ali Babès/Le Quotidien d’Oran

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Qu’ont dit ou fait en effet, depuis plus de quinze jours maintenant que dure l’agression israélienne et que s’amplifie le massacre de la population de la bande de Ghaza, ces grands Etats et importants acteurs internationaux que sont la Chine, le Brésil, l’Inde et surtout la Russie ?

Les silences assourdissants de la Russie, de la Chine et d’autres puissances

par Kharroubi Habib

Les Etats-Unis étant l’architecte en chef du montage qui a abouti à la tragédie actuelle dont le peuple palestinien est la victime, l’on comprend tout en le condamnant que leurs alliés européens et les régimes arabes qui leur sont inféodés se soient positionnés par le refus de faire de réelles pressions sur l’agresseur sioniste pour qu’il cesse sa « guerre » contre la population de Ghaza.

Il est par contre des silences qui sont assourdissants parmi la communauté internationale. Ceux de puissances que l’on croyait affranchies de la dépendance aveugle aux injonctions de ces Etats-Unis. Qu’ont dit ou fait en effet, depuis plus de quinze jours maintenant que dure l’agression israélienne et que s’amplifie le massacre de la population de la bande de Ghaza, ces grands Etats et importants acteurs internationaux que sont la Chine, le Brésil, l’Inde et surtout la Russie ? Rien, sinon d’avoir timidement déploré et mollement condamné l’agression et les tueries qui en résultent. Et pour ceux d’entre eux qui sont membres permanents du Conseil de sécurité, d’avoir cautionné une résolution mettant sur le même pied d’égalité l’agresseur et l’agressé, le criminel et ses victimes, et de toute façon condamnée à l’obsolescence par l’abstention des Etats-Unis.

Le temps découvrira au prix de quelles promesses certains de ces pays ont opté pour un profil bas face au complot tramé contre le peuple palestinien et sa cause nationale.

Il n’est pas néanmoins besoin que le temps fasse son oeuvre pour appréhender les raisons qu’a eues la Russie d’adopter une attitude effacée sur la tragédie qui se déroule à Ghaza. C’est une certitude que ce pays, hanté et obsédé par les manoeuvres d’isolement et d’encerclement dont il est l’objet de la part des Etats-Unis et de leurs alliés européens, a dû faire le calcul qu’en s’abstenant d’une position en pointe dans la dénonciation et la condamnation de l’agression sioniste, il obligerait de cette façon l’allié américain d’Israël, ce qui faciliterait ainsi la conclusion d’un deal global avec Washington sur les dossiers faisant contentieux dans leurs rapports.

Est-ce un simple hasard si Moscou s’est engagé dans un bras de fer avec l’Ukraine sur la question gazière presque à un moment synchrone avec le déclenchement de l’agression israélienne ? Ce serait pécher par naïveté de croire cela et bien méconnaître la froide détermination des maîtres du Kremlin dans leurs calculs. L’épisode gazier avec l’Ukraine lui servant de prétexte, le duo Medvedev-Poutine rappelle ainsi aux Etats-Unis et aux Européens qu’ils leur faut, en contrepartie de la compréhension de son pays sur leur politique au Proche-Orient, faire à leur tour preuve de la même attitude dans les dossiers où les intérêts stratégiques de la Russie sont en cause. Celui ayant trait à l’intégration à l’OTAN de certains pays anciennement faisant partie de l’ex-URSS, celui du déploiement des radars américains aux frontières de cette Russie, celui du conflit russo-géorgien et d’autres.

Cela ne serait pas vrai, comment expliquer que la Russie de Medvedev et Poutine, qui poursuit une politique de retour en force sur la scène politique internationale, ne saisisse pas l’occasion de cette agression israélienne, massivement condamnée par l’opinion mondiale, pour démontrer qu’elle peut désormais peser sur les évènements internationaux ?

La tragédie dans laquelle est plongé le peuple palestinien a pour enseignement que les Etats n’ont que des intérêts. La Russie en fait la plus cynique démonstration en restant en retrait du grand mouvement de désapprobation de l’agression israélienne et en essayant en sous-main de monnayer son attitude pour arriver à un accord « donnant-donnant » avec le concepteur du complot anti-palestinien.

Analyse

Complicité criminelle

par Ali Babès

Les jours passent et se ressemblent pour la population palestinienne de Ghaza : l’agression d’Israël ne semble pas avoir de fin ni de répit. Hier, le nombre de victimes d’un pogrom permanent, et devant la communauté internationale restée lâchement sans réagir, dépassait les 900 martyrs.

Oui, en l’espace d’un peu plus de deux semaines, les Israéliens ont tout simplement tué, massacré près d’un millier de personnes, des Palestiniens, sans que les zélés porte-voix d’une démocratie à oublier ne bougent le petit doigt pour dire ce qu’il faut dire à un Etat-voyou : stop !

Le plus dramatique dans cette situation qui nous fait mal, c’est que les pays arabes, en dehors des populations de la rue, sont restés sans voix. Les dirigeants des pays arabes, notamment ceux qui peuvent, s’ils avaient le courage de le faire, agir en conséquence, comme la Syrie ou l’Egypte, proches voisins d’un peuple martyrisé, n’ont rien fait. Où est la solidarité des pays arabes quand un jeune Etat, à qui Israël refuse la naissance, est systématiquement l’objet des expériences et des tests des armes de destruction massive fabriquées par les Etats-Unis et testées par Tsahal ? Les pays arabes, par leur silence, sont complices d’un vaste complot contre le peuple palestinien qui, aujourd’hui, est devenu le cobaye des Israéliens qui l’aspergent de bombes au phosphore. Que peuvent faire de plus que témoigner, des médecins norvégiens de retour de l’enfer de Ghaza où ils ont vu les effets des armes chimiques sur les petits enfants palestiniens ?

Et au moment où Israël parle d’intensifier son agression, de raser la ville de Ghaza, les dirigeants arabes s’illustrent par leur immobilisme. Comme s’ils regardent les trains passer sans y monter. Ce sont les autres, les alliés de l’ennemi naturel, qui prennent les commandes.

Sinon, comment interpréter que Tony Blair, l’ex-PM anglais, réapparaisse soudain à la tête du Quartette, environ 16 jours après le début de l’agression sauvage d’Israël contre les Palestiniens, et qu’il prenne l’initiative en parlant d’un possible cessez-le-feu, au moment où tout le monde était braqué sur ce que ferait l’Egypte pour sortir les discussions de l’ornière ?

A plusieurs données, ce qui se passe actuellement entre le Hamas, l’Egypte et Israël ne reflète qu’une chose : que les Israéliens, malgré leurs crimes de guerre, contre l’humanité qu’ils sont en train de commettre chaque jour, veulent paraître comme les « victimes » du Hamas, un mouvement politique qui a réussi à gagner des élections législatives. Avec des complicités, y compris de pays arabes, Israël a donc développé un discours politique dans lequel les Européens comme les Américains se reconnaissent : lutte contre le terrorisme, c’est-à-dire liquider le Hamas, qui a pris le pouvoir par les urnes.

Et nous en sommes arrivés aujourd’hui à cette situation de massacre d’une population innocente, d’un peuple tout entier, parce que personne ne veut du Hamas. Et dans le même temps, faire des tests d’armes nouvelles sur les Palestiniens. Cela est possible quand ceux qui doivent agir restent les bras croisés. Sans esquisser le moindre geste, même pas rugir, ne serait-ce que pour la forme, pour dire qu’on est là.

Editorial

De Kharroubi Habib :

- Quand un peuple veut la vie...
- Le monde arabe face à lui-même
- Ponce Pilate était au Conseil de sécurité de l’ONU
- Reconquête au prix du génocide
- Une liquidation concertée et programmée

De Ali Babès :

- Démocraties du phosphore
- Plus de 850 morts et 3 490 blessés à Ghaza : Israël en toute impunité
- 775 morts et 3 500 blessés à Ghaza : Israël défie l’ONU
- Humiliation
- La Russie et la trahison de l’Europe

13 janvier 2009 - Le Quotidien d’Oran


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