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Quand un peuple veut la vie...
Démocraties du phosphore

lundi 12 janvier 2009 - 10h:31

Kharroubi Habib - Ali Babès/Le Quotidien d’Oran

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« Quand un peuple veut la vie, force est au destin de s’incliner »

Quand un peuple veut la vie...

par Kharroubi Habib

Massacrée en masse, terrorisée par des raids et bombardements continus et permanents, réduite par le blocus à survivre dans des conditions infra humaines, la population palestinienne de Ghaza n’a pas pour autant réagi comme l’ont escompté les stratèges militaires de l’Etat sioniste en planifiant contre elle l’opération « plomb durci », punition collective dans la pure veine d’inspiration nazie

Ceux-ci s’attendaient en effet à ce que le déluge de fer et de feu qu’ils ont déclenché contre elle la pousserait par désespoir et instinct de survie à se désolidariser du Hamas, voire à s’insurger contre lui. Dans les plans de l’armée sioniste, ce scénario, s’il s’était réalisé, aurait donné au gouvernement de Tel-Aviv matière à présenter son agression comme une action ayant été au-devant de « l’aspiration de cette population à en finir avec la dictature que le mouvement islamiste lui a imposée ». Il lui aurait, dans le même temps, permis de faire l’économie d’une offensive terrestre aux risques en pertes humaines pour ses soldats totalement imprévisibles dans leur ampleur, du fait de la configuration du terrain de combat propice au déroulement de la guérilla urbaine.

L’échec de son plan initial maintenant avéré après quinze jours d’arrosage meurtrier de la bande de Ghaza par le recours y compris à de l’armement prohibé par toutes les conventions internationales, l’Etat sioniste s’est décidé à faire entrer sa soldatesque dans les agglomérations de la bande de Ghaza.

Il a dû s’y résoudre pour prendre de vitesse la montée en puissance du mouvement universel de protestation qui s’est mis en branle pour condamner son agression et exiger sa cessation immédiate. Mais aussi pour ne pas décevoir ses alliés américain, européens et arabes, qui ont manoeuvré au plan diplomatique pour lui assurer la latitude, l’impunité et le temps à mener son agression dans les formes auxquelles ils ont tous souscrit.

Il en sera toutefois que même si l’armée sioniste réoccupe Ghaza et les autres agglomérations de la bande, que le Hamas est neutralisé, leur population a d’ores et déjà défait moralement les instigateurs de l’agression. Pour la raison que martyrisée, elle ne s’est pas pliée à ce qu’ils voulaient qu’elle fasse pour leur faciliter la sale et ignoble besogne qu’ils ont planifiée. Pour celle aussi que son admirable courage dans l’épreuve lui a suscité un immense mouvement mondial de sympathie et de soutien. Et de celui-ci, les fossoyeurs de la cause palestinienne devront, à leur confusion, en tenir compte.

Celle-ci, maintenant reconnue juste, conforme aux droits de l’homme par toutes les opinions publiques de la planète, survivra à la déchéance en patriotisme du Fatah et de son chef Mahmoud Abbas, à l’élimination possible du Hamas.

Comme l’a admirablement écrit le poète Abou El Kacem Chebhi, « Quand un peuple veut la vie, force est au destin de s’incliner ». C’est bien cette vérité qui démontre l’attitude de la population palestinienne dans son martyre et que les nazis sionistes et leurs alliés de tous bords vérifieront.

Analyse

Démocraties du phosphore

par Ali Babès

La communauté internationale est sous le choc : Israël utilise des bombes au phosphore contre la population palestinienne, qu’elle massacre systématiquement depuis plus de 15 jours dans la plus complète impunité. Ce n’est plus un Etat né de rien, ou plutôt de la traîtrise occidentale, surarmé et soutenu par l’ensemble des démocraties autoproclamées du Vieux et du Nouveau Continent, qui s’amuse à terroriser des enfants et des femmes sans défense, mais une entité politiquement mise au ban de l’humanité qui tente de justifier l’impensable : le massacre de milliers de Palestiniens.

L’utilisation de bombes au phosphore contre les Palestiniens par l’armée d’occupation a montré que l’Etat sioniste ne recule devant aucune lâcheté pour massacrer un peuple sans défense.

Mais, le fait nouveau apparu dimanche dans ce génocide, jamais condamné par ceux qui se sont autoproclamés dépositaires de la démocratie et de la défense des droits de l’homme dans le monde, c’est que Israël a montré des signes qu’il va faire marche arrière dans les prochains jours.

Plusieurs responsables de cet Etat, devenu hors-la-loi dès lors qu’il piétine les résolutions onusiennes dans la plus grande impunité, ont laissé entendre que la fin de l’agression contre la population de Ghaza serait proche. Marche arrière d’Israël au lendemain de la diffusion de tracts annonçant une intensification de l’agression ?

Selon le vice-ministre israélien de la Défense, « La décision du Conseil de sécurité ne nous donne plus tellement de marge de manoeuvre. Par conséquent, je suppose que nous sommes proches de l’arrêt des actions terrestres et de l’ensemble des opérations d’une manière générale ». Une affirmation qui confirme qu’Israël n’obéit qu’à sa propre logique, celle d’exterminer tout le peuple palestinien s’il le faut pour garantir sa propre sécurité. Même au prix d’un conflit armé sans précédent dans une région poudrière.

Mais, le pas en arrière que s’apprête à faire Israël est beaucoup plus lié à la condamnation unanime de la communauté internationale, en Europe comme en Amérique latine, en Asie et dans les pays arabes, des massacres de Palestiniens dont il s’est rendu coupable. D’autant que l’abstention des Etats-Unis lors du vote du Conseil de sécurité de l’ONU vendredi, demandant un cessez-le-feu immédiat, est interprétée par les experts comme un cinglant désaveu de l’administration Bush, qui avait pourtant fermé les yeux, sinon cautionné l’agression contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza.

L’autre élément qui milite pour un retrait prochain des troupes israéliennes au sol et l’arrêt de l’agression serait l’approche de la date de l’intronisation du nouveau président américain, Barack Obama, que les faucons israéliens voudraient ménager et éviter de le mettre en porte-à-faux vis-à-vis de son programme pour le Proche-Orient.

D’autant que beaucoup soupçonnent les Américains d’avoir fourni des armes chimiques interdites à l’armée israélienne, qui les a testées contre les Palestiniens à Ghaza. Et à Washington, on tente dès à présent d’éviter que l’on parle de scandale lié aux armes de destruction massive lorsque viendra l’heure du bilan de cette agression que les Israéliens voulaient « à huis clos », n’était-ce les télévisions arabes.

Editorial

De Kharroubi Habib :

- Le monde arabe face à lui-même
- Ponce Pilate était au Conseil de sécurité de l’ONU
- Reconquête au prix du génocide
- Une liquidation concertée et programmée
- Israël applique sa solution finale

De Ali Babès :

- Plus de 850 morts et 3 490 blessés à Ghaza : Israël en toute impunité
- 775 morts et 3 500 blessés à Ghaza : Israël défie l’ONU
- Humiliation
- Palestine : dangereuses dérives
- La Russie et la trahison de l’Europe

12 janvier 2009 - Le Quotidien d’Oran


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