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Témoignages de Ghaza

lundi 12 janvier 2009 - 10h:08

T. Lakhal - Le Quotidien d’Oran

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Les Algériens, touchés au plus profond de leurs âmes, ne sont jamais à court d’idées pour exprimer au peuple de Ghaza la solidarité et la compassion les plus totales face à ce qu’ils endurent comme génocide et massacres.

Des numéros de téléphone de citoyens palestiniens vivant sur ce territoire sont échangés de bouche à oreille, ces jours-ci, à Oran et ailleurs.

C’est ce que nous avons pu faire avec deux familles palestiniennes en format, tout d’abord, le 009708254 et puis en rajoutant deux chiffres au hasard. Une voix, à la fois triste et surprise par ce coup de téléphone, nous répondit à la première tentative. Après les salutations d’usage, ce père de famille ghazaoui de 50 ans dira, d’emblée, ne pas douter du sentiment de fraternité du peuple algérien et de tous les autres peuples arabes et musulmans.

Invités à témoigner beaucoup plus de son quotidien et de celui de sa famille composée de cinq enfants, il fera savoir que la situation est intenable à cause, en premier lieu de ces incessants bombardements et en deuxième lieu des incertitudes liées à cette situation faite d’escalades toujours plus accentuées. Situation exacerbée par le manque d’eau potable, de nourriture et d’électricité, fera-t-il remarquer.

« Ce qui est le plus mal à endurer c’est la peur qui se lit sur le visage de mes enfants qui font des cauchemars toutes les nuits et qui n’arrivent plus à vivre normalement ; les plus jeunes n’osent plus se détacher de leur mère à cause de la zenana », indique-t-il. La trêve des 3 heures, précisera-t-il est une supercherie (khoudâa) que l’ennemi essaye de faire passer comme le plus beau des gestes humanitaires. Discours de résignation ou de fatalité, ce Ghazaoui qui n’a a pas voulu divulguer ni son identité, ni son lieu de résidence exact, conclut la discussion par un grand merci.

Un autre numéro, cette fois-ci une femme qui dira avoir eu connaissance de par des voisins de ces appels venant d’Algérie et d’un peu partout de par le monde. Cette mère de famille qui habite Ghaza-ville dira avoir connu des voisins qui ont péri à la suite de ces bombardements parmi lesquels beaucoup d’enfants. Elle dira qu’elle vient de déménager provisoirement chez des proches car une maison mitoyenne à la sienne venait d’être bombardée.

Elle parlera longuement des conditions de vie qui sont devenues insoutenables et du climat de psychose lié aux effets de cette odeur nauséabonde que dégagent ces bombes à la couleur un peu étrange (rose). Encore une fois, elle remerciera longuement son interlocuteur et tous ceux qui partagent leurs douleurs.

Ces appels téléphoniques, à défaut d’autres choses, donnent pour le peuple de Ghaza, l’idée qu’ils ne sont pas tout seuls face à l’innommable barbarie d’une entité se prévalant de toutes les vertus.

12 janvier 2009 - Le Quotidien d’Oran


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