Le massacre se poursuivant à ciel ouvert dans le bande de Ghaza sans que la communauté internationale n’agisse pour le faire cesser, autrement qu’en faisant appel « à l’humanisme » de l’Etat sioniste, les rues du monde arabe vont finir par être totalement incontrôlables.

Manifestation en soutien à Gaza, à Karachi, Pakistan, 10 janvier (AP).

Les régimes les plus policiers de ce monde arabe éprouvent déjà la plus grande peine à contenir l’explosion de l’indignation qui travaille leurs opinions nationales. Pour certains d’entre eux, il est même devenu urgent d’actionner la soupape de sécurité en tolérant marches et manifestations de soutien aux Palestiniens victimes de la barbarie sioniste.

Sauf qu’il va leur être impossible, si le carnage continue, d’empêcher que la colère de leurs populations ne se retourne à juste titre contre leurs attitudes de renoncement face à l’holocauste en train de se dérouler dans la bande de Ghaza.

Les dirigeants arabes ne sont pas à la première démonstration de leur absence de solidarité ; mais cette fois, leur attitude a atteint les sommets de la trahison et de la lâcheté. Au point que si jusque-là leurs peuples ont hésité à entrer en révolte contre eux, ils expriment désormais ouvertement celle-ci qu’ils ne tarderont pas à manifester autrement qu’en les brocardant. C’est cela que va être l’après-Ghaza dans le monde arabe.

Israël est, bien sûr, l’acteur et le responsable direct du terrifiant massacre infligé à la population de Ghaza. Mais les Arabes ont pris conscience que l’acharnement de l’Etat sioniste contre cette population est rendu possible en partie par la certitude que celui-ci a eu que leurs dirigeants en place laisseront faire.

Ce n’est pas uniquement pour leur faire un simple « pied de nez » que des manifestants ont arboré les portraits du Président vénézuélien Hugo Chavez et le drapeau de son pays. C’est surtout pour leur signifier qu’ils n’ont plus de légitimité à parler au nom de leurs peuples. Et c’est de ce divorce irrévocable intervenu entre ces dirigeants et leurs opinions nationales que les Etats-Unis, l’Europe et Israël, solidaires dans leur objectif, tireront arguments et moyens de pression pour contraindre les premiers à encore plus de docilité et de surenchère dans le bradage de la cause palestinienne.

Le génocide de Ghaza est l’ultime humiliation que les ultra conservateurs américains infligent au monde arabe, avec le calcul que celle-ci le plongera irréversiblement dans le chaos qu’ils lui ont programmé dans leur stratégie de « confrontation des civilisations ». Que le monde arabe verse dans cette infernale spirale, c’est tout bénéfice pour l’entité sioniste et ses desseins en Palestine et dans toute la région du Moyen-Orient.

Cela « justifierait » en effet a posteriori tous les crimes et les agressions qu’il a perpétrés et qu’il commettra encore en les enrobant du droit à défendre sa sécurité nationale et de contributions à la défense des « valeurs occidentales judéo-chrétiennes ».

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11 janvier 2009 - Le Quotidien d’Oran