Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, a visité des bidonvilles au Nicaragua avec Daniel Ortega, le nouveau président du pays.

Pendant la tournée de dimanche, Ahmadinejad a félicité Ortega en tant que dernier président de gauche élu dans la région et comme adversaire des Etats-Unis.

Ce voyage est le second du dirigeant iranien en Amérique latine ces 4 derniers mois.

Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, avec Hugo Chavez, le président vénézuélien

« Nous devons nous donner la main, » a dit Ahmadinejad aux journalistes pendant sa visite à Managua, la capitale du Nicaragua. « Nous avons des intérêts communs, des ennemis communs et des buts communs. »

Beaucoup de chefs latino-américains ont fait bon accueil à Ahmadinejad, le recevant comme un allié potentiel contre l’influence des Etats-Unis dans le monde entier.

Ahmadinejad, un ancien soldat, et Ortega, un ancien guérillero marxiste, ont tous les deux été élus sur des programmes se voulant populaires.

Ortega a accompagné Ahmadinejad en visite en jeep dans les taudis les plus pauvres de Managua, où l’on voit des maisons faites de bâches de plastique et où des partisans du mouvement sandiniste portaient des bannières avec des portraits du dirigeant iranien.

Promesses de combattre la corruption

Ortega, un proche allié d’Hugo Chavez, le président vénézuélien, a entamé son nouveau mandat la semaine dernière après avoir gagné les élections de novembre sur la base de promesses de combattre la faim et la corruption.

Ahmadinejad est également proche de Chavez, un féroce critique du président des USA George Bush ; Ahmadinejad a rendu visite à Chavez samedi avant d’aller au Nicaragua plus tard le même jour.

Ortega a fait savoir qu’il signerait des accords avec Ahmadinejad afin de réduire la pauvreté au Nicaragua, le second pays le plus pauvre de l’hémisphère nord après Haïti. Il n’a pas donné détail.

« Dans nos frères iraniens nous voyons un peuple, un gouvernement, un président voulant se joindre au peuple du Nicaragua dans la grande bataille contre la pauvreté, » a dit Ortega.

La difficile histoire du Nicaragua

Lorsqu’il était président du Nicaragua dans les années 80, Ortega et son mouvement sandiniste ont nationalisé des entreprises et des fermes après le renversement d’un dictateur impopulaire [Somoza, plus tard exécuté par les Tupamaros en Uruguay].

Ces politiques, confrontées avec un blocus économique de la part des Etats-Unis et avec une guerre contre des rebelles [les contras, soutenus, armés et financés par les Etats-Unis], ont plongé ce pays producteur de café dans le chaos.

Depuis lors, Ortega a dit qu’il avait retenu la leçon et avait abandonné le marxisme pour un programme de centre-gauche.

Après son séjour au Nicaragua, Ahmadinejad visitera l’Equateur où les élections présidentielles ont récemment été remportées par Rafaël Correa, un autre critique de la politique des Etats-Unis.

15 janvier 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
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