Les pays arabes ont été une nouvelle fois mis devant leurs responsabilités par la démence de l’Etat hébreu, qui a pratiquement provoqué une véritable boucherie samedi à Ghaza.

Pire, les pays arabes, qui doivent se réunir en urgence aujourd’hui au Caire, ont été humiliés par Israël qui a démontré, en massacrant les civils palestiniens à Ghaza, coupée du monde en toute impunité, qu’il fait vraiment la loi dans la région.

Ni l’Egypte, ni la Syrie, encore moins les pays du Golfe n’ont accordé leurs voix pour dénoncer ce qui s’est passé samedi. Les bombardements de l’armée israélienne sur Ghaza n’ont aucun justificatif. Sinon celui de réprimer un peuple et mettre au pas ses dirigeants. Plus cruel, plus sauvage, plus terroriste que cela, on n’en trouve plus dans un monde redevenu bipolaire.

Certes, autant Moscou que Washington ont appelé à l’arrêt des bombardements, ainsi que l’UE, mais il n’y a pas eu dans les réactions des capitales occidentales à l’injustifiable carnage de Ghaza, de compassion, ne serait-ce qu’un atome de sentiment de culpabilité vis-à-vis de la situation terrible que vivent les Palestiniens devant le terrorisme israélien. Hier, la ville était coupée du monde, la nourriture rationnée. Aujourd’hui, le massacre de centaines de Palestiniens, presque en direct sur les écrans TV, n’émeut plus une communauté internationale qui remue ciel et terre après la mort d’un Israélien. La vie d’un Israélien vaut-elle plus que celle de 100 Palestiniens ?

Le mal est là, profond. La petitesse de l’envergure politique des pays arabes et leur Ligue font que l’Etat hébreu agit à sa guise en Palestine occupée. Il a pleins pouvoirs pour mater, même dans le sang, avec une rare cruauté, les revendications des Palestiniens à un Etat indépendant, souverain.

Mais là où les questions deviennent brûlantes, c’est cette incroyable cécité, sinon cette complicité criminelle des grandes puissances devant la fuite en avant d’un Etat qui s’est construit sur la terreur, par la terreur... Est-il aujourd’hui un seul Etat dans le monde qui ne puisse désavouer les pratiques criminelles d’Israël, qui a autant refusé la paix dans la région que sabordé tous les efforts de la communauté internationale pour mettre en route un processus de paix durable ? Fermer les yeux sur ce qui se passe dans cette partie du monde arabe, sur un immense déni de justice, sur les souffrances quotidiennes d’un peuple asservi malgré lui, c’est en quelque sorte laisser le Loup entrer dans la Bergerie.

Les terribles images de Sabra et Chatila reviennent dans cette sanglante journée de samedi à Ghaza. Faut-il maintenant que tous les Palestiniens soient tués, femmes, enfants et vieillards, en direct, pour que le monde réagisse ? Pour qu’on punisse enfin le vrai Etat voyou qui menace la paix au Proche-Orient ?

28 décembre 2008 - Le Quotidien d’Oran - Analyse