16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Un père voit son fils de 20 ans pour la première fois en prison israélienne

dimanche 14 janvier 2007 - 20h:15

Amin Abu Wardh

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Quand il a répondu aux enquêteurs, je veux dormir à côté de mon père, je n’ai pas pu croire à tout ce bonheur qui m’envahissait.

JPEG - 9.6 ko
Abu et son fils, Ahmed.

Sa fille aînée, âgée de 30 ans, Sawsan Al Abu Sa’ud, a déclaré à PNN : « Mon père a été emprisonné en 1987. Il était minuit passé, j’ai été réveillée par des coups violents contre la porte. Les Juifs sont entrés et ont pris mon père. Je n’ai pas réalisé à l’époque que je ne le verrai plus pendant des années, que 20 ans passeraient sans qu’il ne revienne à la maison. »

Abu Sa’ud est le père de 5 enfants. Son épouse l’a gardé vivant dans le c ?ur et l’esprit de ses enfants en leur lisant les lettres et en leur montrant des photos chaque jour.
« Nous avons tant perdu. Il y a eu des jours et des jours de tristesse, d’amertume, de sentiment de privation. » Les forces israéliennes l’ont arrêté avant qu’il ait vu son plus jeune fils, Ahmed. 20 ans plus tard, les deux se sont rencontrés quand Ahmed a été arrêté à son tour comme prisonnier politique.

Leurs camarades prisonniers politiques ont entonné un chant de bienvenue quand c’est arrivé, sachant que c’était la première fois que le fils de 20 ans allait rencontrer son père. Abu Sa’ud a exprimé ce qu’il ressentait, à la fois de la joie et de la tristesse, car la rencontre se passait en prison et pas chez eux. « J’étais confus, mais ce désir irrésistible de voir mon garçon m’a poussé à surmonter mon embarras et à aller voir le directeur de la prison pour lui demander si je pouvais voir mon fils. Il m’a dit non, il fallait attendre le lendemain matin. »

Abu Sa’ud dit : « La nuit a été tellement longue, mais le matin est venu et je l’ai vu, à quelques mètres, de l’autre côté de quelques barreaux. Mais quand j’ai pu l’embrasser, ce fut comme si les terres de deux villages de Palestine se réunissaient ensemble. Et tout ce que nous avions sacrifié pour notre patrie. »

« A ce moment, une immense majorité de prisonniers étaient là pour nos retrouvailles, chacun nous regardant avec bonheur, car nous étions heureux, et pourtant nous étions tristes aussi. Et alors, les applaudissements ont éclaté et tout ces cris, comme un tremblement de terre, quand j’ai embrassé mon fils. Mais très vite, nous avons été emmenés à l’enquêteur qui a laissé mon fils choisir où dormir, et quand il a répondu, à côté de mon père, je n’ai pas pu croire à tout ce bonheur qui m’envahissait. »

Le frère ainé d’Abu Sa’ud dit : « Avec Abu, nous étions toujours ensemble, tous les gosses, à l’école comme dans la vie. Nous avons perdu notre père en 1970 et c’était de notre responsabilité d’aller au travail. Nous avons laissé l’école et avons travaillé la terre, et puis en Jordanie et en Syrie, puis nous nous sommes impliqués dans l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). »

« Après un certain temps, en 1976, il a obtenu l’identité jordanienne et a pu revenir dans son pays pour un an, et puis, la Jordanie pour le travail pendant un an, et puis, retour à Beit Furik, dans sa maison originelle, en 1980. Il a été arrêté par les forces d’occupation pendant 20 mois et ensuite, il fut libéré mais empêché de travailler. Il a été arrêté plusieurs fois et en 1987, ce fut la dernière fois. »

Son frère poursuit, avec PNN : « Notre mère avait l’habitude de le visiter en prison, bien que cela lui était pénible et douloureux. Elle devait partir tôt de nuit et revenir de Naplouse à Beit Furik à pied. Elle avait du diabète et de l’hypertension. Elle est morte en 2004 ; elle n’était plus autorisée à visiter son fils depuis 5 ans à cause des restrictions sur les visites et le déclanchement de l’Intifada Al Aqsa. »

« Après tout cela, aujourd’hui, nous sommes optimistes avec cet échange de prisonniers sur lequel travaille le Hamas. Abu sera libéré, nous en sommes certains. »

Mardi 9 janvier - Palestine News Network - Publié sur Imemc


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.