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Palestine : un peu de dignité !

mercredi 3 décembre 2008 - 06h:21

Nahla Chahal - Al Hayat

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Pourquoi Mahmoud Abbas se sent-il obligé de prendre à tout bout de champ Ehoud Olmert dans ses bras ?

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A gauche : Abbas, président d’une autorité fantoche tolérée par Israël tant qu’elle lui est utile - A droite : le criminel de guerre Olmert

Certains diront que, au point où il en est, Abbas n’en est plus à un compromis près. Avant sa dernière rencontre avec Olmert, il a parlé de “crimes de guerre” à Gaza... puis s’en est allé enlacer le criminel.

Les représentants des Nations unies sur place publient communiqué sur communiqué pour rappeler la gravité de ce qui se passe dans la bande de Gaza, délibérément affamée et humiliée de mille manières. Cela dépasse probablement la définition juridique des crimes de guerre.

Le crime est donc connu du public. Toute manifestation d’affection exagérée entre ennemis est de trop. On justifie l’afféterie des responsables de l’Autorité palestinienne vis-à-vis des Israéliens par la nécessité de prouver à la diplomatie internationale que les Palestiniens ne sont pas des brutes.

Mais on parle aussi d’une cynique alliance implicite contre l’ennemi commun : le Hamas. Ajoutons la possibilité d’une affection de façade destinée à obtenir quelques allégements des conditions de vie des Palestiniens.

Mais aucune de ces justifications n’est satisfaisante. Ce qui est critiquable, c’est la gratuité de l’acte. Personne n’attend des Palestiniens qu’ils aiment leurs bourreaux. Comment demander à la communauté internationale de soutenir la cause palestinienne alors qu’il y a ces embarrassantes embrassades ?

Reste l’alliance contre le Hamas. Si elle doit exister, le prix sera élevé pour celui qui confond son propre camp, si divisé qu’il soit, avec celui d’en face. Les méfaits d’Israël s’étendent à tout le peuple palestinien. La preuve en est la punition collective infligée aux habitants de la bande de Gaza pour les tirs de roquettes du Hamas.

Juste avant la dernière rencontre entre Abbas et Olmert, ce dernier a annoncé la libération de 250 prisonniers palestiniens “pragmatiques”. Cela constitue une innovation dans le langage politique. Comment un prisonnier peut-il être pragmatique ? Cela signifie-t-il qu’il coopère avec l’occupant et qu’il respecte le système carcéral et ses gardiens ?

* Nahla Chahal est coordinatrice de la Campagne Civile Internationale pour la Protection de peuple Palestinien

De la même auteure :

- Une guerre mondiale n’est pas un fait divers ! - 5 novembre 2008
- "La Palestine : Game is over !" - 6 juillet 2007
- Le néolibéralisme en France vend des illusions - 18 mai 2007
- Que 2007 soit l’année de toutes les résistances ! - 2 janvier 2007
- Palestine et Irak : laboratoires pour une "démocratie" nouvelle - 18 mai 2006

2 décembre 2008 - Al Hayat - version française à :
http://www.protection-palestine.org...


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