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Une colonie israélienne sur la colline du Capitole

mercredi 3 décembre 2008 - 06h:22

Robert Weitzel
Palestine Chronicle

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Jusqu’à ce que la colonie d’Israël au coeur de notre capitale nationale ne soit démantelée, son influence sur notre gouvernement et son incidence dangereuse sur la politique US pour le Moyen-Orient continueront de faire de tous les Américains des kibbutzniks, volontaires ou non.

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La colonie israélienne en haut de la colline dans la capitale de notre pays
doit être démantelée.




« Avec (les stratèges de la défense israélienne), il s’agit de réservoirs et de terre et du contrôle des territoires... et cette colline-ci et cette colonie-là. Des choses sans valeur. » - Premier ministre en exercice, Ehud Olmert.

Le sable s’était à peine déposé après la guerre des Six Jours en 1967 que les colonies juives commençaient à apparaître ça et là, au sommet des collines, dans les territoires occupés. Ces colonies sont d’habitude installées sur les hauteurs afin de mieux contrôler la zone environnante. Aujourd’hui, il y a 127 colonies juives de peuplement avec une population de plus de 468 000 colons en Cisjordanie, sur le plateau du Golan et dans la banlieue de Jérusalem-Est - celles de Gaza de près de 8 000 colons ont été évacuées en 2005.

Selon un récent rapport d’Amnesty International, « Dans les six premiers mois de 2008, Israël a étendu ses colonies en Cisjordanie/Jérusalem-Est à un rythme plus rapide qu’au cours des sept années précédentes. »

A l’insu de la plupart des Américains, la colonie israélienne la plus à l’ouest ne se situe pas en Palestine-Israël, mais à 6 000 miles de là, sur les hauteurs qui surplombent le quartier de Foggy Bottom, à Washington D.C.

Cette colonie de lobbies et de think tanks pro-israéliens sur la colline du Capitole occupe stratégiquement les hauteurs qui dominent le paysage de la politique des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, ayant fait des kibbutzniks de la plupart des membres de l’exécutif et du législatif du gouvernement - y compris le président élu Obama, le vice-président élu Biden (sioniste célèbre), la future secrétaire d’Etat Hillary Clinton et le secrétaire général de la Maison-Blanche, Rahm Emanuel (sioniste né).

Si les colonies des Israéliens au sommet des collines des territoires occupées - en violation de plus de 30 résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 1968 - constituent « des faits sur le terrain » qui rendent improbable une solution de paix avec deux Etats, il est tout autant improbable, avec leur colonie sur la colline au c ?ur de la seule superpuissance au monde, que le gouvernement de droite d’Israël se sente obligé de mettre fin à son action violente « auto défensive » contre le peuple palestinien, qui a été condamnée par la communauté internationale (Nations unies, Union européenne) comme crimes contre l’humanité.

Jean Holmes, sous-secrétaire général des Nations unies pour les Affaires humanitaires, a déclaré que le blocus par Israël des approvisionnements vitaux de la bande de Gaza, en représailles aux attaques de roquettes, « équivalait à une punition collective et était contraire au droit international humanitaire. »

La punition collective est interdite par l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève qui stipule : « Aucune personne protégée ne peut être punie pour une infraction qu’elle n’a pas commise personnellement. [Les peines collectives, de même que toute mesure d’intimidation ou de terrorisme, sont interdites.] ». Une « personne protégée » est une personne qui se trouve sous le contrôle d’une « puissance occupante dont elle n’est pas ressortissante » (*). Seuls, les individus les plus aveugles idéologiquement ne reconnaissent pas la bande de Gaza comme un territoire occupé.

Le blocus actuel de Gaza par Israël, commencé le 4 novembre, se traduit par ce que l’UNRWA (agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) appelle une catastrophe humanitaire. Avant le blocus, il fallait par jour 1 000 camions de nourritures, de carburant et de ravitaillements en produits essentiels pour la vie des un million cinq cent mille Palestiniens emprisonnés derrière une frontière de 25 miles de béton et de barbelés. 80% des Gazaouis vivent avec deux dollars par jour et sont tributaires de l’aide alimentaire pour leur survie. Depuis que les passages frontaliers sont bouclés, moins de 100 camions sont autorisés à traverser.

Les Palestiniens emprisonnés - dont 50% ont moins de 15 ans - sont en train de mourir lentement de faim. Ils manquent de carburant pour produire de l’électricité pour la lumière, la purification de l’eau, le traitement des eaux usées. L’irrégularité, l’intermittence de l’alimentation en électricité mettent la vie des malades en unités de soins intensifs et ceux qui sont reliés à un équipement de survie en grave péril. Le manque de médicaments de base tels qu’antibiotiques et insuline fait peser une menace tout aussi fatale.

23 organisations de défense des droits de l’homme et tous les journalistes israéliens et internationaux sont empêchés d’entrer dans la bande de Gaza depuis le début du blocus. Une lettre de protestation signée par la plupart des grands organismes de presse a été envoyée au Premier ministre Olmert. Le porte-parole du ministère de la Défense israélienne, Shlomo Dror, a répondu à la lettre en disant qu’Israël craignait que les journalistes ne gonflent la souffrance des Palestiniens. Personne n’est autorisé à parler au nom de cette population assiégée.

Le président élu Obama s’est exprimé « rapidement et hardiment » sur la catastrophe économique qui menace nos systèmes d’épargne retraite, mais son silence à propos de la catastrophe humanitaire en cours qui menace la vie des Palestiniens est à la fois assourdissant et révélateur du prix qu’il est prêt à payer pour conserver son statut de kibbutznik bien vu dans la colonie israélienne la plus à l’ouest.

Le soutien inconditionnel d’Obama à la politique israélienne de « légitime défense », d’attaques préventives et d’occupation répressive ne diffère pas d’un iota de celui de George W. Bush, criminel de guerre internationalement reconnu. Ce n’est pas un début encourageant pour un homme dont le cri de guerre fut « Le changement, nous pouvons y croire ».

Selon les normes rationnelles, humanitaires, la façon dont Israël traite les Palestiniens équivaut à une punition collective et à des crimes contre l’humanité. Les auteurs de tels crimes, que ce soient des individus ou des gouvernements, ou des alliés consentants, sont des criminels qui devront un jour s’asseoir au banc des accusés de la Cour internationale de Justice de La Haye - tout comme les accusés devant le tribunal de Nuremberg il y a 60 ans - et être jugés responsables de leurs crimes.

Jusqu’à ce que la colonie d’Israël en haut de la colline, dans notre capitale nationale, ne soit démantelée, ouvrant alors la possibilité d’une paix juste et durable en Palestine-Israël, son influence sur les deux branches de notre gouvernement et son incidence dangereuse sur la politique US pour le Moyen-Orient continueront de faire de tous les Américains des kibbutzniks, volontaires ou non. Nous serons considérés comme des complices, et des coupables, tout comme les citoyens du pays dont les dirigeants se sont retrouvés au banc des accusés à Nuremberg.

Le monde demandera « Pourquoi n’avez-vous rien fait pour arrêter cela ?  » et la majorité d’entre nous répondront « Nous ne savions pas ! »

Robert Weitzel écrit pour With a Conscience. Ses essais sont publiés dans le Capital Times à Madison, WI. Cet article fut rédigé pour PalestineChronicle.com. On peut contacter l’auteur à l’adresse : robertweitzel@mac.com. Son blog : http://www.smirkingchimp.com/author....

(*) - Personnes protégées par la Quatrième convention de Genève : Sont protégées par la Convention les personnes qui, à un moment quelconque et de quelque manière que ce soit, se trouvent, en cas de conflit ou d’occupation, au pouvoir d’une Partie au conflit ou d’une Puissance occupante dont elles ne sont pas ressortissantes.

Les ressortissants d’un Etat qui n’est pas lié par la Convention ne sont pas protégés par elle. Les ressortissants d’un Etat neutre se trouvant sur le territoire d’un Etat belligérant et les ressortissants d’un Etat co-belligérant ne seront pas considérés comme des personnes protégées aussi longtemps que l’Etat dont ils sont ressortissants aura une représentation diplomatique normale auprès de l’Etat au pouvoir duquel ils se trouvent.

Les dispositions du Titre II ont toutefois un champ d’application plus étendu, défini à l’article 13.

Les personnes protégées par la Convention de Genève pour l’amélioration du sort des blessés et des malades dans les forces armées en campagne du 12 août 1949, ou par celle de Genève pour l’amélioration du sort des blessés, des malades et des naufragés des forces armées sur mer du 12 août 1949, ou par celle de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre du 12 août 1949, ne seront pas considérées comme personnes protégées au sens de la présente Convention.

article 4 de la Quatrième Convention de Genève.

28 novembre 2008 - Palestine Chronicle - traduction : JPP


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